Région de l’ASEAN : Les femmes augmentent l’efficacité opérationnelle du travail de police, mais les obstacles à leur participation sont toujours là

26 août 2020
Le rapport souligne le rôle essentiel joué par les policières dans la lutte contre les infractions pénales, et engage les autorités de l’ASEAN à créer les conditions de leur avancement professionnel.

BANGKOK (Thaïlande) – Un nouveau rapport d’INTERPOL, de l’ONUDC et d’ONU-Femmes, intitulé « Women in Law Enforcement in the ASEAN Region » (Les femmes dans les services de police de la région de l’ASEAN), met en évidence que si les femmes contribuent à une application plus efficace de la loi, elles se heurtent encore à de nombreux obstacles dans leur participation à tous les aspects des opérations de police.

Le rapport se penche sur les expériences et les points de vue des policières de toute la région de l’ASEAN, et donne un aperçu des pratiques actuelles concernant leur recrutement, leur formation, leur déploiement et leur promotion. Il permet également de mieux cerner les politiques et pratiques qui favorisent – ou entravent – la participation des femmes aux activités visant à assurer l’application de la loi.

Des progrès ont été réalisés en matière de formation et de déploiement des femmes dans un plus large éventail de fonctions.
Des progrès ont été réalisés en matière de formation et de déploiement des femmes dans un plus large éventail de fonctions.

Certaines policières ont indiqué que les normes de genre et les stéréotypes sur le rôle des femmes dans la société ont limité leur participation à l’application de la loi. En outre, s’il existe des exemples de femmes ayant obtenu des promotions à des grades supérieurs, les femmes exerçant de hautes responsabilités restent rares. Néanmoins, des progrès ont été réalisés en matière de formation et de déploiement des femmes dans un plus large éventail de fonctions et de groupes spécialisés, à des postes d’exécution et de cadres moyens.

« Vous devez faire voir aux jeunes policiers que les femmes peuvent s’acquitter du travail », a déclaré une policière occupant un grade élevé à Singapour. « C’est [une question d’]inspiration... avoir des femmes aux postes les plus élevés inspire et donne de l’espoir. Cela montre ce qui est possible, et que vous pouvez vous aussi y parvenir ».

Le rapport met également l’accent sur le fait qu’au sein des services de police, les femmes contribuent grandement à améliorer les réponses aux infractions sexuelles et sexistes, à gagner la confiance de la population et à positiver la perception de la légitimité des institutions qu’elles servent.

Le rapport d’INTERPOL, de l’ONUDC et d’ONU-Femmes met en lumière que pour parvenir à l’égalité des sexes dans la police, il ne s’agit pas seulement d’augmenter le nombre de femmes, mais de transformer les institutions.

Dans une perspective d’avenir, le rapport propose une série de recommandations visant à faciliter la collaboration entre les États membres de l’ASEAN, les principales parties prenantes et les partenaires en vue d’adopter et de mettre en œuvre des politiques et des pratiques neutres sur le plan du genre. Ces recommandations portent notamment sur la nécessité : 1) d’accélérer la participation véritable des femmes à l’application de la loi ; et 2) d’accroître l’efficacité opérationnelle des services chargés de l’application de la loi afin de répondre aux besoins de tous les membres de la population et de lutter plus efficacement contre la criminalité nationale et transnationale.

Enfin, le rapport met en lumière que pour parvenir à l’égalité des sexes dans la police, il ne s’agit pas seulement d’augmenter le nombre de femmes. Il s’agit plutôt de transformer les institutions qui entretiennent systématiquement l’inégalité entre les sexes dans les services de police, de respecter les droits humains de toutes les personnes et de créer un environnement de travail où tous les collaborateurs se sentent en sécurité, valorisés et utilement engagés.

« Les services de police sont plus efficaces lorsqu’ils sont le reflet des communautés qu’ils servent, et disposer d’un effectif neutre sur le plan du genre est un aspect fondamental de la stratégie policière. » Jürgen STOCK, Secrétaire Général d’INTERPOL
« Les services de police sont plus efficaces lorsqu’ils sont le reflet des communautés qu’ils servent, et disposer d’un effectif neutre sur le plan du genre est un aspect fondamental de la stratégie policière. » Jürgen STOCK, Secrétaire Général d’INTERPOL

Une cérémonie de lancement a eu lieu au Club des correspondants étrangers de Thaïlande. Elle était présidée par M. Jorge Fainstein Day Gastrell, Directeur par intérim du Renforcement des capacités et de la Formation d’INTERPOL ; par M. Jeremy Douglas, Représentant régional de l’ONUDC ; par M. Mohammad Naciri, Directeur régional d’ONU-Femmes ; et par le Lieutenant-colonel de police Amonrat Wathanakosit, Instructeur au Centre de formation de la police de la région 5, Police royale thaïlandaise. Mme Sarah Taylor, Ambassadrice du Canada en Thaïlande, a prononcé un discours de bienvenue au nom du Gouvernement du Canada, qui a financé le rapport.