Dialogue INTERPOL sur une architecture policière multilatérale efficace contre les menaces mondiales

Le Dialogue rassemble les services internationaux et régionaux chargés de l’application de la loi aux fins d’une approche coordonnée des menaces pesant sur la sécurité mondiale.

Qu’est-ce que le « Dialogue » ?

Le Dialogue est un processus unique en son genre qui réunit sous l’égide mondiale d’INTERPOL toutes les organisations de police régionales du monde ainsi que les autres grands acteurs intergouvernementaux de la sécurité, afin d’assurer la continuité des discussions à haut niveau sur la coordination de notre action contre les menaces mondiales.

Ce processus à haut niveau mis en place en 2016 est né de la ferme conviction d’INTERPOL que l’adoption d’une approche mondiale globale et coordonnée est essentielle face aux menaces intercontinentales en matière de sécurité.

Il vise à améliorer la coopération, à développer l’échange d’informations et de bonnes pratiques et à limiter les doubles emplois entre les principaux acteurs régionaux et internationaux de l’application de la loi.

Qui participe ?

Le Dialogue réunit des délégués à haut niveau des organisations suivantes : AFRIPOL, AMERIPOL, ASEANAPOL, le Conseil des ministres arabes de l’Intérieur, l’Organisation de coopération économique, Europol, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) et l’Organisation de police du Conseil de coopération du Golfe (GCCPOL), ainsi qu’INTERPOL. Deux organisations ont le statut d’observateur : l’Organisation de Shanghai pour la coopération et l’ONUDC.

Pourquoi le Dialogue est-il nécessaire ?

Si nous voulons réussir tous ensemble à combattre les menaces mondiales en matière de criminalité, nous devons harmoniser nos stratégies et coordonner nos initiatives opérationnelles avec l’ensemble des organisations régionales œuvrant dans les domaines de la police et de la gestion des frontières. Cette méthode garantit notre complémentarité et permet d’éviter les doubles emplois et les occasions manquées.

Il est important de lever les obstacles au partage des informations entre les organisations et de veiller à ce que ces informations soient accessibles aux policiers et aux douaniers qui sont en première ligne aux frontières, afin qu’ils soient en mesure d’empêcher efficacement les déplacements de terroristes et de malfaiteurs.

Dialogue d'octobre 2021 : principaux points du communiqué commun

Principaux points du communiqué commun de 2021 :

  • La cybercriminalité en tant que menace grave sur le plan criminel et sécuritaire, mettant à profit le recours accru à l’environnement numérique. Caractère essentiel du renforcement de la coordination des réponses transnationales rapides des services chargés de l’application de la loi à l’échelle nationale, régionale et mondiale pour réduire les conséquences de l’augmentation de cette criminalité dans le monde entier ;
  • Nécessité d’un engagement tant stratégique qu’opérationnel pour combattre efficacement la cybercriminalité ;
  • Poursuite du renforcement de la collaboration entre les organisations régionales et INTERPOL par les entités membres du Dialogue en vue de mieux servir leurs pays membres communs par une coordination améliorée et des opérations plus efficaces contre les acteurs de la cybercriminalité ;
  • Refonte des groupes de travail : Groupe de travail sur les aspects stratégiques de l’architecture policière mondiale et Groupe de travail sur les aspects opérationnels de l’architecture policière mondiale, recouvrant à eux deux les quatre piliers de l’architecture policière mondiale.

Dialogue de mai 2020 : principaux points du communiqué commun

  • Effets manifestes de la pandémie de COVID-19 sur la sécurité mondiale à travers l’augmentation des nouvelles menaces criminelles, en particulier de la cybercriminalité et des infractions traditionnelles commises à l’aide d’Internet, mais aussi de la criminalité organisée et des activités terroristes dans les différentes régions du monde, principalement avec une dimension transfrontalière ;
  • Importance de la coopération multilatérale des services chargés de l’application de la loi en temps de crise, compte tenu de la nature intrinsèquement transfrontalière des menaces criminelles liées à la pandémie et aux mesures destinées à enrayer celle-ci ;
  • Utilisation de la plateforme et des mécanismes du Dialogue pour renforcer la coordination des mesures visant à faciliter l’échange d’informations, de vues et de bonnes pratiques concernant :
    • les menaces liées au COVID-19 recensées et prévues dans leurs régions respectives ;
    • les défis stratégiques et opérationnels que présente le COVID-19, et les mesures de réduction prises pour surmonter la crise et aider les pays membres ;
    • les possibilités de collaboration entre les pays membres sur le plan opérationnel et stratégique dans un monde post-COVID-19.

Dialogue de juin 2019 : principaux points du communiqué commun

  • Identification par les entités membres du Dialogue des moyens pour, d’une part, aligner encore plus leurs stratégies de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée ainsi que leurs stratégies de sécurité des frontières et, d’autre part, coordonner les actions opérationnelles menées en vue de lutter contre les déplacements transcontinentaux des combattants terroristes étrangers et le trafic de drogue et de cibler le financement et les avoirs criminels qui constituent un facteur commun facilitant à la fois les activités des groupes terroristes et celles des groupes de criminalité organisée.
  • Échanges axés sur deux domaines de coopération :
    • la conception d’un mécanisme permanent et flexible afin de partager les plans stratégiques et d’aligner l’action opérationnelle ;
    • un accès rationalisé sur le terrain, au sein des différentes régions, aux informations opérationnelles, celui-ci se faisant soit via le système I-24/7 d’INTERPOL utilisé comme solution privilégiée pour relier les acteurs policiers régionaux conformément à leurs cadres respectifs en matière de gouvernance, soit par le biais de systèmes interopérables.
  • Constitution de deux groupes de travail permanents au niveau opérationnel :
    • Coordination stratégique : par le renforcement des consultations multilatérales ; par l’échange, entre les entités membres du Dialogue, des bonnes pratiques afférentes aux processus de planification stratégique ; par l’adaptation des priorités stratégiques et des cycles d’activités subséquents ;
    • Accès aux informations rationalisé sur le terrain : grâce à une assistance mutuelle dans le domaine de l’utilisation de toutes les capacités policières de première ligne offertes par les entités membres du Dialogue) ; et par le renforcement de la coopération entre les services chargés de l’application de la loi et les services de l’immigration au niveau national, régional et mondial.

Dialogue de mai 2017 : principaux points de la Déclaration finale

  • Rôle majeur des services chargés de l’application de la loi, coordonné et rempli via un canal neutre, dépourvu d’influence politique ;
  • Nécessité fondamentale pour les services chargés de l’application de la loi d’échanger des informations dans le strict respect du cadre juridique auquel ils sont soumis ;
  • Promotion de la consolidation des plateformes communes de coordination entre les organisations, les institutions ou les organismes de police multilatéraux auprès des organes de gouvernance des organisations représentées ;
  • Dialogue centré sur quatre domaines de coopération :
    • i. Conception d’une plateforme mondiale de partage des plans et de coordination des activités opérationnelles dans les limites du mandat de chaque organisation, conformément aux cycles politiques et avec l’accord des instances dirigeantes ;
    • ii. Recommandations à l’intention des autorités nationales en vue de la création d’un pôle unique de coopération policière internationale (mesure à privilégier) ou de l’adoption de procédures opérationnelles standard permettant une meilleure intégration opérationnelle (mesure intermédiaire) ;
    • iii. Simplification de l’accès aux informations opérationnelles par les policiers de première ligne grâce à l’utilisation du réseau I-24/7 d’INTERPOL ;
    • iv. Réflexion sur la mise en place d’une architecture et de normes policières mondiales axées sur des défis prioritaires communs à caractère opérationnel et technique.

Dialogue de mars 2016 : principaux points de la Déclaration finale

  • Rôle clé de l’action policière transfrontalière et de l’échange d’informations au sein des régions et entre celles-ci pour faire face aux menaces actuelles et imminentes en matière de sécurité ;
  • Nécessité de développer l’entraide et l’échange de bonnes pratiques, ainsi que de réduire les doubles emplois entre les acteurs internationaux et régionaux de l’action policière ;
  • Réflexion sur des principes communs en vue de créer un cadre homogène de nature à renforcer la confiance mutuelle et l’efficacité de la coopération entre les organisations participantes ;
  • Action commune visant à relever les points forts de l’architecture policière multilatérale actuelle et ses lacunes ;
  • Centralisation par INTERPOL des évaluations stratégiques des menaces en vue de leur diffusion conformément à leur niveau de classification.