BAMAKO (Mali) – Les autorités ont porté secours à 64 victimes de traite d’êtres humains et de trafic de migrants lors d’une opération coordonnée par INTERPOL au Mali.
Les victimes – des femmes et des filles pour la plupart – ont été délivrées de l’exploitation sexuelle, du travail forcé dans le secteur minier, ainsi que de la mendicité forcée.
Des victimes secourues et des malfaiteurs arrêtés
La police a par ailleurs mené des interventions ciblant les lieux connus pour être des plaques tournantes de la traite d’êtres humains et du trafic de migrants dans le pays.
Les près de 70 victimes identifiées et secourues provenaient du Burkina Faso, de la Guinée, du Mali et du Nigéria et travaillaient dans des bars, au domicile de particuliers ou sur des sites miniers. Parmi elles figuraient trois jeunes garçons délivrés d’une école coranique fonctionnant en toute illégalité, qui les aurait contraints à mendier.
Quatre trafiquants présumés ont été incarcérés dans l’attente de leur jugement. L’enquête se poursuit en vue d’identifier d’autres suspects.
Capacités de gestion des frontières
Pendant l’opération, à l’aéroport international de Bamako, les passeports des passagers ont été contrôlés en procédant à des vérifications dans un certain nombre de bases de données d’INTERPOL via I-24/7, le réseau mondial sécurisé de communication policière de l’Organisation.
Essentielle à ces contrôles est la base de données sur les documents de voyage volés et perdus, qui permet à la police de s’assurer de la validité d’un document de voyage en quelques secondes et de détecter une utilisation frauduleuse.
Coopération internationale
L’opération a mis en évidence des liens de niveau régional entre plusieurs réseaux de criminalité organisée : les victimes provenaient de toute la région, et les premières informations recueillies révèlent qu’elles avaient été exploitées dans plusieurs pays avant d’arriver à Bamako.
INTERPOL continuera à soutenir la coopération régionale et internationale afin d’aider les enquêteurs à identifier d’autres suspects et à démanteler les groupes criminels.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’organisation non gouvernementale locale Lutte contre le trafic des humains (WAHT) se sont chargées de l’assistance aux victimes et de leur protection.
Démantèlement des réseaux criminels transnationaux
« Le Mali est un pays de transit de première importance pour les trafiquants d’êtres humains, qui s’attaquent aux personnes les plus vulnérables. En permettant d’identifier des victimes provenant de divers pays, cette opération a démontré que la traite d’êtres humains et le trafic de migrants sont un problème véritablement transnational », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock.
« Le rôle d’INTERPOL s’agissant de relier les polices du monde entier est essentiel pour lutter contre ces crimes abjects, et nous continuerons à travailler avec nos pays membres afin qu’ils bénéficient de tout le soutien dont ils ont besoin », a ajouté le chef d’INTERPOL.
M. Abou Sidibe, Chef du Bureau central national INTERPOL du Mali (INTERPOL Bamako), a remercié INTERPOL pour le soutien opérationnel apporté, et a insisté sur la détermination de son pays à combattre la traite d’êtres humains. Pendant le déroulement de l’opération, le gouvernement malien a pris un arrêté portant création de la Brigade de répression du trafic de migrants et de la traite des êtres humains.
L’opération Horonya a été menée sous l’égide du projet Flyway d’INTERPOL. Financé par la Norvège, ce projet vise à identifier et démanteler les réseaux criminels impliqués dans le trafic de migrants, la traite d’êtres humains et les infractions connexes en Afrique du Nord.
Pays concernés
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