RIO DE JANEIRO (Brésil) – Un membre présumé d’un groupe criminel organisé se livrant à la fraude documentaire et au trafic de migrants a été arrêté par la Police fédérale brésilienne.
Ce ressortissant iranien de 50 ans était dans la ligne de mire d’INTERPOL depuis le début de l’année 2021, à la suite de premiers signalements par la République dominicaine. D’après ces signalements, des ressortissants iraniens avaient été repérés alors qu’ils tentaient de franchir la frontière en possession de faux passeports canadiens.
L’enquête préliminaire a révélé que les ressortissants iraniens se déplaçaient en petits groupes depuis l’Asie et le Moyen-Orient vers le Brésil, la Colombie et la République dominicaine, avant d’atteindre leur destination finale (Canada et Royaume-Uni).
Les autorités brésiliennes ont confirmé que les migrants avaient acheté les faux passeports entre 30 000 et 60 000 USD.
Des renseignements relient plusieurs affaires de trafic de migrants
Des renseignements recueillis par l’unité Traite d’êtres humains et Trafic de migrants du Secrétariat général ont déclenché la tenue d’une réunion ad hoc, à laquelle ont participé des représentants de la République dominicaine, du Brésil, du Canada, de la Colombie et du Royaume-Uni.
L’opération a été baptisée « JANO », en référence au dieu romain à deux visages Janus.
L’échange d’informations et la coopération internationale entre les Bureaux centraux nationaux INTERPOL et les services spécialisés du Brésil, de la Belgique, du Canada, de la Colombie, de la République dominicaine et du Royaume-Uni ont permis de démanteler cette cellule de trafic de migrants en Amérique du Sud.
Les fichiers d’analyse criminelle d’INTERPOL et les précieux renseignements fournis par des partenaires comme Europol ont par ailleurs permis de relier cette affaire à d’autres enquêtes en cours. Il semblerait ainsi que ce groupe criminel sévissait dans d’autres régions, notamment en Europe.
L’unité Traite d’êtres humains et Trafic de migrants d’INTERPOL a assisté les autorités nationales en organisant des entretiens virtuels avec des migrants ayant eu recours aux services du suspect par le passé. Les autorités brésiliennes l’ont alors identifié comme le principal facilitateur de la migration irrégulière entre les pays d’origine et de destination.
« Le trafic de migrants à l’échelle internationale représente une menace mondiale pour le bien-être des migrants et la sécurité nationale.
Les criminels utilisent de plus en plus des documents de voyage frauduleux pour ne pas être repérés et mener d’autres activités criminelles », ajoute Ilana DE WILD.
Les partenariats, un élément essentiel de la lutte contre le trafic de migrants
« Cette arrestation est le fruit d’une enquête menée à bien aux niveaux national et international. Nous ne pouvons lutter efficacement contre le trafic de migrants qu’en nous associant à d’autres services chargés de l’application de la loi. INTERPOL joue un rôle fondamental à cet égard, puisqu’elle propose un vaste éventail de compétences et de méthodes d’échange sécurisé des informations de police », déclare Ricardo Saadi, Directeur de la Criminalité organisée et de la Corruption au sein de la Police fédérale brésilienne.
Des enquêtes internationales sur ce groupe criminel organisé sont en cours, et INTERPOL continuera à apporter son soutien aux pays membres en vue de localiser les criminels impliqués et de démanteler l’ensemble du réseau.
Cette opération a bénéficié d’un financement de la part des Fonds pour la sécurité intérieure - Police (FSI-POLICE) et Frontières extérieures et visas (FSI-FEV) de la Commission européenne dans le cadre d’une collaboration entre INTERPOL et le centre européen chargé de lutter contre le trafic de migrants.
