Développement par INTERPOL et plusieurs partenaires européens d’une base de données mondiale permettant de déceler des liens entre personnes disparues et victimes de catastrophes

30 juillet 2010

LYON (France) – Un projet visant à accélérer l’identification à grande échelle de victimes ou de personnes disparues à la suite d’une catastrophe, qu’elle soit naturelle ou provoquée par l’homme, et à faciliter le travail de police au quotidien, est actuellement mené par INTERPOL avec le concours de cinq partenaires européens.

Le projet FASTID (pour FAST and efficient international disaster victim IDentification, identification rapide et efficace des victimes de catastrophes au niveau international) est mené en collaboration avec des spécialistes de la police criminelle fédérale allemande (Bundeskriminalamt, BKA), les instituts de recherche IOSB et IGD de l’organisme allemand Fraunhofer-Gesellschaft, la société danoise PlassData, l’Université de Dundee et la société Crabbe Consulting Ltd, grâce à un cofinancement du septième programme-cadre de l’Union européenne.

Après le tsunami survenu en Asie en 2004, l’Assemblée générale d’INTERPOL a adopté en 2005 une résolution constatant la nécessité de mettre en place une base de données centralisée en vue d’identifier les personnes disparues et/ou les cadavres inconnus et de mettre en évidence les liens pouvant exister entre eux.

Fondé sur les outils d’INTERPOL – protocoles d’identification des victimes universellement reconnus, notices jaunes diffusées en cas de disparition de personnes et notices noires utilisées pour recueillir des informations sur des personnes décédées –, le projet FASTID a pour objectif de mettre à disposition un « guichet unique », permettant aussi bien aux équipes présentes sur le terrain de faire face à une catastrophe que d’aider les services nationaux de police à localiser des personnes disparues.

« Après une catastrophe de grande ampleur telle que le tsunami qui a frappé l’Asie, il est essentiel, étant donné le très grand nombre de pays concernés – que ce soit parce qu’ils comptent des victimes ou figurent parmi les premiers intervenants – de disposer de procédures normalisées et reconnues propres à assurer une identification rapide et efficace des victimes, de façon à ce que celles-ci puissent être rapatriées le plus rapidement possible », a déclaré M. Peter Ambs, le responsable INTERPOL du projet FASTID.

« Grâce aux différents éléments de cette base de données et au fait que celle-ci sera accessible aux services chargés de l’application de la loi de tous les pays via le réseau mondial d’INTERPOL, il sera possible de répondre à la fois aux besoins du travail quotidien de la police et à ceux des services qui interviennent au lendemain des catastrophes, aux moments et aux endroits requis », a ajouté M. Ambs.

Le projet FASTID est également le cadre de recherches sur les méthodes d’extraction d’images, notamment sur un logiciel permettant de passer en revue des images et de détecter d’éventuelles concordances au niveau des visages, des tatouages, des bijoux et des vêtements, afin d’aider le travail d’identification des spécialistes de la police scientifique.

Outre les méthodes d’identification traditionnellement utilisées, telles que les empreintes digitales, les dossiers dentaires et les données génétiques, l’équipe de projet se penchera également sur la reconstruction cranio-faciale, le morphing 3D et la surimpression afin de déterminer s’il est possible de mettre en œuvre les techniques correspondantes et de les intégrer au logiciel.