Neutraliser la criminalité financière sur Internet
Nous coordonnons des opérations, qui portent le nom de code « HAECHI », dans le cadre d’un projet de lutte contre la criminalité financière sur Internet avec le soutien de la République de Corée.
HAECHI cible cinq types de fraudes sur Internet :
- l’escroquerie aux placements financiers,
- l’escroquerie aux sentiments,
- le blanchiment d’argent lié aux paris illégaux en ligne,
- la « sextorsion » en ligne,
- l’hameçonnage téléphonique.
Les résultats des deux premiers volets de l’opération (2020-2021) montrent que les groupes criminels organisés transnationaux exploitent souvent l’absence de frontières sur Internet pour soustraire des millions à leurs victimes puis transférer l’argent illicite vers des comptes bancaires ouverts dans le monde entier.
De plus, les escroqueries en ligne évoluent à une vitesse fulgurante et s’appuient sur des modes opératoires de plus en plus sophistiqués.
Nouveau mécanisme mondial de blocage des paiements
Dans le cadre de l’opération HAECHI-II, des agents d’INTERPOL ont mené un test pilote sur un nouveau mécanisme mondial de blocage des paiements, appelé le Protocole d’intervention rapide antiblanchiment de fonds (Anti-Money Laundering Rapid Response Protocol, ARRP). Ainsi, un plus grand nombre de pays membres peut soumettre et gérer des demandes pour suivre, intercepter ou geler provisoirement les produits illicites d'une infraction.
Ce mécanisme a joué un rôle déterminant dans l’interception de fonds illicites importants dans plusieurs affaires tout au long de l’opération.
Élargir le champ d’action des forces de police en Asie du Sud-Est
Notre projet de renforcement des capacités TORII, soutenu par le Japon, a vocation à consolider la collaboration entre les services chargés de l’application de la loi en Asie du Sud-Est à travers une série d’activités sur le thème des mouvements de capitaux illicites.
Le Groupe spécial mondial d’INTERPOL sur la criminalité financière
À l’évidence, les enjeux de la criminalité financière sont importants, ce qui rend la coopération entre les secteurs essentielle.
INTERPOL est particulièrement bien placée pour jouer le rôle de plateforme mondiale neutre réunissant les pays membres et des partenaires du secteur privé au sein d’un groupe spécial mondial afin de lutter collectivement contre la criminalité financière.
Les mouvements de capitaux illicites sous-tendent la grande majorité des activités criminelles graves de dimension transnationale. En raison de leur envergure et de leur complexité, il est difficile pour les services chargés de l’application de la loi d’enrayer les mouvements de fonds, d’engager des poursuites contre les malfaiteurs et de recouvrer les avoirs criminels.
Leur tâche est d’autant plus ardue avec l’avènement des nouvelles technologies et des cybermonnaies, et l’utilisation de l’environnement virtuel. Il est désormais plus facile pour les criminels d’opérer à l’échelle internationale et d’effacer les traces de leurs activités criminelles.
Les groupes criminels sont capables d’exploiter les faiblesses de la coopération internationale, de la législation nationale et des technologies en ligne pour dissimuler et faciliter les mouvements illicites d’argent. Pour cela, ils ont recours à des virements internationaux, des mules, des sociétés-écrans, des cybermonnaies et d’autres formes de blanchiment d’argent.
La pandémie de COVID-19 actuelle a mis en évidence la rapidité et l’agilité avec lesquelles les groupes criminels exploitent les nouvelles opportunités d’escroquer des individus, des sociétés et des fonds publics. Il s’agit notamment de la fraude liée aux vaccins, des faux vaccins et des escroqueries visant les programmes d’aide financière gouvernementaux.
Conférence mondiale sur la criminalité financière et les cybermonnaies
En raison de la popularité croissante des cybermonnaies et du levier qu’elles représentent pour les groupes criminels, INTERPOL, Europol et l’Institut de Bâle sur la gouvernance se relaient pour organiser une conférence mondiale sur les activités criminelles liées aux cybermonnaies, et en particulier le blanchiment d’argent.
Chaque année, les participants se réunissent en vue de partager leurs expériences récentes et de consolider les partenariats publics-privés, qui constituent la pierre angulaire de la lutte contre la criminalité financière.