Le commerce illégal d’espèces sauvages est devenu l’activité criminelle la plus importante au monde

6 novembre 2023
Le braconnage et le commerce illégal d’espèces sont devenus des domaines d’activité majeurs pour les groupes criminels organisés

SINGAPOUR – Les atteintes à l’environnement et la criminalité liée aux espèces sauvages sont devenues les secteurs criminels les plus répandus et les plus rentables au monde. Ils continuent de se développer et poussent de nombreuses espèces au bord de l’extinction, a prévenu INTERPOL lors du sommet mondial « United for Wildlife » (Unis pour la vie sauvage).

Le marché noir de produits illégaux issus d’espèces sauvages est évalué à 20 milliards de dollars par an. Dans ce contexte, le commerce illégal d’espèces sauvages est devenu un secteur d’activité majeur pour les groupes criminels organisés et est de plus en plus lié à la violence armée, à la corruption et à d’autres formes de criminalité organisée.

Le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages ne nuisent pas seulement à l’environnement et ne tuent pas que des espèces en péril, ils coûtent aussi la vie à des agents de protection de la nature. En effet, jusque 100 gardes forestiers sont tués chaque année par des braconniers alors qu’ils protégeaient des espèces sauvages dans leur habitat naturel.

Ce contexte vient étayer l’accord signé le 6 novembre dernier lors du Sommet mondial « United for Wildlife » entre la Royal Foundation et INTERPOL sur de futures actions communes pour protéger les espèces menacées d’extinction du trafic illégal d’espèces sauvages.

Le Prince de Galles entouré de hauts responsables de services internationaux chargés de l’application de la loi lors du Sommet « United for Wildlife », dont Stephen Kavanagh, Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL (centre gauche).
Cérémonie de signature de la future collaboration entre la Royal Foundation et INTERPOL, avec Lord Hague de Richmond, co-président de United for Wildlife (centre gauche), Stephen Kavanagh, Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL (centre droit), Rory Corcoran (premier à droite), Coordinateur du Centre INTERPOL de lutte contre la criminalité financière et la corruption (IFCACC), David Karanga Migwi (premier à gauche), Coordinateur des opérations ciblant la criminalité liée aux espèces sauvages, et Robert Campbell, Directeur de United for Wildlife (second en partant de la gauche).
Le Prince de Galles au Sommet « United for Wildlife », lors duquel INTERPOL a signalé que le commerce illégal d’espèces sauvages représentait l’une des activités criminelles les plus importantes au monde.
Lord Hague de Richmond, co-président de United for Wildlife (gauche), avec le Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL, Stephen Kavanagh.
/

« Les organisations criminelles qui se livrent à du trafic de marchandises issues d’espèces sauvages mènent des opérations clandestines à l’échelle internationale, ce qui provoque d’innombrables dégâts sur la biodiversité et les populations », a déclaré Lord Hague de Richmond, co-président de United for Wildlife. « La coopération internationale des services chargés de l’application de la loi est essentielle dans la mission de United for Wildlife, qui est de mettre fin au commerce illégal d’espèces sauvages. »

« INTERPOL est un partenaire de longue date de United for Wildlife et nous sommes ravis que, grâce à cette lettre d’intention, nous puissions travailler plus étroitement, de manière plus collaborative et coordonnée pour mettre fin à cette entreprise criminelle mondiale. »

Les groupes criminels organisés transnationaux exploitent les espèces sauvages dans le monde entier, ce qui porte atteinte aux populations vulnérables et menace la santé publique et les ressources naturelles mondiales.

Le Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL, Stephen Kavanagh, a déclaré :

« En dix ans d’intervention d’INTERPOL, les infractions liées aux espèces sauvages sont devenues l’une des plus importantes activités criminelles mondiales. Nous avons constaté que ce type de criminalité s’appuyait sur la violence armée et la corruption, et qu’elle était étroitement liée aux crimes financiers, allant du blanchiment d’argent au financement d’autres formes de criminalité transnationale organisée. »

« Étant donné l’échelle et la valeur du commerce illégal d’espèces sauvages dans le monde entier, les données sur le financement et le transport sont indispensables pour lutter contre ce trafic. Nos actions avec les membres des groupes de travail de United for Wildlife dans ces domaines soulignent la nécessité d’établir des partenariats pour éloigner les prédateurs et faire de notre planète un monde plus sûr », a-t-il-ajouté.

INTERPOL aide ses 195 pays membres à faire la lumière sur les atteintes aux règlementations nationales et internationales. L’Organisation renforce également les capacités d’enquête et d’analyse menant à des actions de répression décisives comme l’opération Thunder.

Depuis 2017, INTERPOL a mobilisé les autorités chargées de l’application de la loi de plus de 100 pays membres autour des actions coordonnées de l’opération Thunder contre le commerce illégal d’espèces sauvages. Cette opération a mené à des milliers de saisies et arrestations dans le monde entier.