Deux suspects arrêtés au Nigéria pour une escroquerie à grande échelle portant sur une commande de masques

9 septembre 2020
Les deux individus comptaient parmi les acteurs importants d’une escroquerie par défaut de livraison visant les autorités sanitaires allemandes.

LAGOS (Nigeria) –Deux suspects ont été arrêtés au Nigéria, qui seraient à l’origine d’une gigantesque escroquerie dans laquelle les autorités sanitaires allemandes étaient sur le point de débourser 2,4 millions d’EUR pour une commande de masques de protection respiratoire qu’elles n’ont jamais reçue.

En mars 2020, alors qu’un certain nombre de pays entraient dans le confinement du fait de la pandémie de COVID-19, les autorités sanitaires allemandes tentaient désespérément de se procurer des équipements de protection destinés au personnel médical. Elles ont alors passé un contrat avec une société qu’elles ont chargée de leur procurer pour 15 millions d’EUR de masques.

Bien qu’étant des professionnels expérimentés, les acheteurs de la société ont été bernés par les escrocs, qui les ont renvoyés de fournisseur en fournisseur et entraînés de faux courriels et de faux sites Web en frais supplémentaires pour finalement ne jamais livrer les masques commandés.

Récit intégral de l’affaire : Bas les masques : une escroquerie internationale au COVID-19

Dans le dossier coordonné par INTERPOL, des unités de lutte contre la criminalité financière, des cellules de renseignement financier et des banques en Allemagne, en Irlande, aux Pays Bas et au Royaume-Uni ont engagé une véritable course contre la montre en vue d’intercepter plusieurs virements électroniques et de parvenir à récupérer les acomptes qui avaient été réglés pour garantir une première livraison de masques.

Une fois les fonds récupérés, les enquêteurs ont continué à remonter les pistes en vue de démanteler le groupe criminel responsable.

Photo : Police nigériane
Photo : Police nigériane

À la suite d’arrestations opérées aux Pays-Bas, les enquêteurs ont identifié un contact nigérian qui avait prévu de transférer 500 000 EUR du Royaume-Uni au Nigéria. Divers éléments de preuve ont permis d’établir que l’homme était en fait le cerveau du volet « blanchiment d’argent » de l’escroquerie.

INTERPOL a contribué à faciliter les contacts entre les Bureaux centraux nationaux INTERPOL et les services d’enquêtes criminelles, et le ministère public allemand a finalement transmis une demande d’entraide judiciaire au Nigéria.

Les autorités nigérianes ont promptement répondu, ce qui a permis la localisation et l’arrestation du cerveau de l’affaire et l’identification de son complice, soupçonné d’avoir ouvert un compte de société à Lagos pour y déposer les produits de l’escroquerie.

Alors que les enquêtes se poursuivent, INTERPOL recommande au public d’être vigilant lorsqu’il traite avec de nouveaux contacts professionnels, en particulier dans l’intention de faire l’acquisition d’équipements, de services ou de médicaments liés au COVID-19.