En Amérique du Sud, une opération de lutte contre le commerce illégal d’armes à feu révèle l’existence d’un important trafic malgré la pandémie

6 avril 2021
Coopération INTERPOL-ONUDC : détecter le trafic d’armes et poursuivre ses auteurs

LYON (France) – Une opération de police ciblant le trafic d’armes à feu en Amérique du sud a permis de saisir des milliers d’armes illicites, d’arrêter des milliers de personnes et d’obtenir des pistes d’enquête concernant les réseaux criminels et les itinéraires de trafic.

Menée durant trois semaines (8 - 28 mars), l’opération Trigger VI a abouti à l’arrestation de près de 4 000 suspects dans les 13 pays d’Amérique du Sud, et à la saisie de quelque 200 000 armes à feu, pièces, composants, munitions et explosifs illicites.

Les autorités péruviennes présentent des armes illégales récupérées lors de l’opération Trigger VI qui a permis la saisie de milliers d’armes à feu illicites en Amérique du Sud.
Les autorités péruviennes présentent des armes illégales récupérées lors de l’opération Trigger VI qui a permis la saisie de milliers d’armes à feu illicites en Amérique du Sud.
Dans le cadre de l’opération Trigger VI, un policier bolivien fouille un véhicule à un point névralgique présumé du trafic d’armes à feu.
Dans le cadre de l’opération Trigger VI, un policier bolivien fouille un véhicule à un point névralgique présumé du trafic d’armes à feu.
Du 8 au 28 mars 2021, l’opération Trigger VI a abouti à l’arrestation de près de 4 000 personnes soupçonnées de se livrer au trafic d’armes à feu, comme ici au Panama.
Du 8 au 28 mars 2021, l’opération Trigger VI a abouti à l’arrestation de près de 4 000 personnes soupçonnées de se livrer au trafic d’armes à feu, comme ici au Panama.
Coordonnée par INTERPOL et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), cette opération conjointe a permis aux services de police, des douanes, des contrôles aux frontières et des ministères publics de travailler ensemble par-delà les frontières.
Coordonnée par INTERPOL et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), cette opération conjointe a permis aux services de police, des douanes, des contrôles aux frontières et des ministères publics de travailler ensemble par-delà les frontières.
Des agents de 13 pays, parmi lesquels ces spécialistes en armes à feu de la capitale bolivienne, ont procédé à près de 10 000 vérifications dans les bases de données d’INTERPOL afin de rechercher des armes à feu illégales.
Des agents de 13 pays, parmi lesquels ces spécialistes en armes à feu de la capitale bolivienne, ont procédé à près de 10 000 vérifications dans les bases de données d’INTERPOL afin de rechercher des armes à feu illégales.
En Équateur, inspection d’une usine d’armes et de munitions dans le cadre de l’opération Trigger VI
En Équateur, inspection d’une usine d’armes et de munitions dans le cadre de l’opération Trigger VI
Des fonctionnaires du Bureau central national INTERPOL de l’Uruguay, à Montevideo, effectuent des recherches dans la base de données iARMS d’INTERPOL afin de vérifier si des armes ont été signalées comme perdues, volées ou ayant fait l’objet d’un trafic ou de contrebande.
Des fonctionnaires du Bureau central national INTERPOL de l’Uruguay, à Montevideo, effectuent des recherches dans la base de données iARMS d’INTERPOL afin de vérifier si des armes ont été signalées comme perdues, volées ou ayant fait l’objet d’un trafic ou de contrebande.
À La Paz, un policier compare les armes à feu en vente chez un détaillant spécialisé avec celles du système iARMS d’INTERPOL qui permet de mettre en évidence les caractéristiques et les itinéraires de trafic.
À La Paz, un policier compare les armes à feu en vente chez un détaillant spécialisé avec celles du système iARMS d’INTERPOL qui permet de mettre en évidence les caractéristiques et les itinéraires de trafic.
Les autorités uruguayennes ont arrêté les membres d’une bande criminelle qui se servaient des médias sociaux pour promouvoir la violence en y publiant des photographies dans lesquelles ils s’exhibaient avec des armes à feu illégales.
Les autorités uruguayennes ont arrêté les membres d’une bande criminelle qui se servaient des médias sociaux pour promouvoir la violence en y publiant des photographies dans lesquelles ils s’exhibaient avec des armes à feu illégales.
À Lima, des spécialistes en explosifs ont saisi deux grenades non explosées sur une place publique grâce à une piste transmise durant l’opération.
À Lima, des spécialistes en explosifs ont saisi deux grenades non explosées sur une place publique grâce à une piste transmise durant l’opération.
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Des centaines de milliers de personnes et de véhicules ont fait l’objet de fouilles à des points névralgiques présumés et aux frontières aériennes, terrestres et maritimes de la région.

Coordonnée par INTERPOL et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), cette opération conjointe a permis aux services de police, des douanes, des contrôles aux frontières et des ministères publics de travailler ensemble et de procéder à près de 10 000 vérifications dans les bases de données d’INTERPOL afin de repérer les armes à feu illégales et de mettre en évidence des liens éventuels avec la criminalité organisée.

Alors que les enquêtes se poursuivent dans toute la région, les premiers résultats notables de cette opération sont les suivants :

  • Arrestation, en Uruguay, des membres d’une bande criminelle qui se servaient des médias sociaux pour promouvoir la violence en y publiant des photographies dans lesquelles ils s’exhibaient avec des armes à feu illégales ;
  • Saisie, au Pérou, de grandes quantités de munitions en provenance de la région des trois frontières entre le Brésil, l’Argentine et le Paraguay, et arrestations de deux personnes recherchées par les États-Unis et faisant l’objet de notices rouges INTERPOL pour des infractions graves en matière de stupéfiants. À Lima, des spécialistes en explosifs ont intercepté et saisi des grenades non explosées sur une place publique grâce à une piste transmises durant l’opération ;
  • Arrestation, au Chili, d’un ressortissant colombien faisant l’objet d’une notice rouge INTERPOL pour trafic d’armes à feu et infractions graves en matière de stupéfiants ;
  • Mise au jour d’une vente illégale de 90 000 munitions, sachant que les enquêtes en cours devraient aboutir à des arrestations dans les jours qui viennent.

« Les armes à feu constituent une menace grave pour la sécurité et la stabilité de l’Amérique du Sud. C’est pourquoi la coopération transnationale entre services est essentielle pour identifier et démanteler les réseaux de criminalité organisée et les groupes terroristes concernés » a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, Jürgen Stock.

« L’opération Trigger VI a permis de prendre aux malfaiteurs des milliers d’armes illicites et témoigne de la motivation des services chargés de l’application de la loi sud-américains malgré les défis liés à la pandémie actuelle », a ajouté le Secrétaire Général Stock.

Le trafic d’armes à feu étant intrinsèquement lié à de nombreuses autres formes graves de criminalité, l’opération menée a également permis d’obtenir les résultats suivants :

  • Les forces de police des 27 États du Brésil ainsi que la police fédérale du pays ont confirmé le lien direct entre trafic d’armes à feu et escroquerie, notamment la vente d’armes de contrefaçon entre bandes criminelles ;
  • Saisie, par l’armée et la police fédérale brésiliennes, de plus de 60 armes à feu illégales chez un vendeur soupçonné de détourner des armes et des munitions au moyen de documents contrefaits. Le chef présumé du réseau de contrefaçon et de trafic a été arrêté ;
  • Destruction de 27 laboratoires de cocaïne en Bolivie, dont l’un se trouvait dans une réserve de la région de Gran Chaco, à la frontière avec le Paraguay, et possédait une piste camouflée pouvant accueillir des avions de petite taille ainsi qu’un système moderne de télécommunications ;
  • Lors d’une perquisition menée à la gare routière de La Paz dans le but de rechercher des armes à feu, 33 victimes présumées de la traite d’êtres humains, probablement originaires d’Haïti, ont été secourues ;
  • Saisie collective de plus de 21 tonnes de cocaïne, de marijuana et de précurseurs chimiques.

Des enquêtes fondées sur le renseignement

Pour cibler les suspects, les réseaux et les sites, les pays ont exploité les renseignements recueillis en amont de l’opération.

Des agents des 13 pays ont effectué simultanément des recherches sur des armes à feu dans la base de données iARMS d’INTERPOL afin de vérifier si ces armes avaient été signalées comme perdues, volées ou faisant l’objet d’un trafic ou de contrebande. Avec plus d’un million d’enregistrements, cette base permet de mettre en évidence les caractéristiques et les itinéraires des trafics d’armes.

« En assurant des formations et en encourageant la coopération dans le cadre de l’opération Trigger VI, l’ONUDC a été heureux d’appuyer les réponses des systèmes de justice pénale d’Amérique du Sud au trafic d’armes et à ses liens avec la criminalité organisée. Cette action est conforme au rôle de notre Office en tant que gardien de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et de son Protocole relatif aux armes à feu, seuls instruments juridiquement contraignants traitant de la criminalité organisée transnationale et du trafic d’armes à feu au niveau mondial », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUDC, Ghada Waly.

« Il est essentiel que l’ONUDC et INTERPOL unissent leurs forces pour permettre aux pays de se doter des capacités et des outils nécessaires pour lutter contre le trafic d’armes à feu, tant sur le terrain que devant les tribunaux », a ajouté la Directive exécutive de l’ONUDC.

La formation préopérationnelle dispensée conjointement par INTERPOL et l’ONUDC a permis aux agents et procureurs concernés d’acquérir les compétences nécessaires pour détecter les infractions liées aux armes à feu, les identifier, enquêter à leur sujet et poursuivre leurs auteurs de manière globale, chaque arme à feu étant considérée comme faisant partie d’un système plus vaste dont les éléments sont liés.

Dans le cadre de l’opération Trigger VI, les autorités péruviennes ont saisi de grandes quantités de munitions en provenance de la région des trois frontières entre le Brésil, l’Argentine et le Paraguay.
Dans le cadre de l’opération Trigger VI, les autorités péruviennes ont saisi de grandes quantités de munitions en provenance de la région des trois frontières entre le Brésil, l’Argentine et le Paraguay.
L’opération Trigger VI a également permis de secourir 33 victimes présumées de la traite d’êtres humains, repérées lors d’une perquisition menée à la gare routière de La Paz dans le but de rechercher des armes à feu.
L’opération Trigger VI a également permis de secourir 33 victimes présumées de la traite d’êtres humains, repérées lors d’une perquisition menée à la gare routière de La Paz dans le but de rechercher des armes à feu.
L’armée et la police fédérale brésiliennes ont saisi une grande quantité d’armes à feu illégales chez un vendeur soupçonné de détourner des armes à feu et des munitions au moyen de documents contrefaits.
L’armée et la police fédérale brésiliennes ont saisi une grande quantité d’armes à feu illégales chez un vendeur soupçonné de détourner des armes à feu et des munitions au moyen de documents contrefaits.
Des policiers chiliens présentent les armes illégales saisies à l’occasion de l’opération Trigger VI, au cours de laquelle quelque 200 000 armes à feu, pièces, composants, munitions et explosifs illicites ont été récupérés à travers l’Amérique du Sud.
Des policiers chiliens présentent les armes illégales saisies à l’occasion de l’opération Trigger VI, au cours de laquelle quelque 200 000 armes à feu, pièces, composants, munitions et explosifs illicites ont été récupérés à travers l’Amérique du Sud.
Des centaines de milliers de véhicules ont été fouillés aux barrages routiers mis en place à des points névralgiques présumés d’Amérique du Sud, comme ce poste-frontière bolivien.
Des centaines de milliers de véhicules ont été fouillés aux barrages routiers mis en place à des points névralgiques présumés d’Amérique du Sud, comme ce poste-frontière bolivien.
« L’opération Trigger VI témoigne de la motivation des services chargés de l’application de la loi sud-américains malgré les défis liés à la pandémie actuelle », a déclaré le Secrétaire Général Stock.
« L’opération Trigger VI témoigne de la motivation des services chargés de l’application de la loi sud-américains malgré les défis liés à la pandémie actuelle », a déclaré le Secrétaire Général Stock.
Les autorités uruguayennes contrôlent un site identifié comme une plaque tournante potentielle du trafic d’armes à feu en amont de l’opération.
Les autorités uruguayennes contrôlent un site identifié comme une plaque tournante potentielle du trafic d’armes à feu en amont de l’opération.
Durant les trois semaines de l’opération Trigger VI, des centaines de milliers de personnes et de véhicules ont fait l’objet de fouilles à des points névralgiques présumés et aux frontières aériennes, terrestres et maritimes dans toute l’Amérique du Sud.
Durant les trois semaines de l’opération Trigger VI, des centaines de milliers de personnes et de véhicules ont fait l’objet de fouilles à des points névralgiques présumés et aux frontières aériennes, terrestres et maritimes dans toute l’Amérique du Sud.
L’opération Trigger VI a abouti à la saisie de quelque 200 000 armes à feu, pièces, composants, munitions et explosifs illicites, comme ici à Asunción.
L’opération Trigger VI a abouti à la saisie de quelque 200 000 armes à feu, pièces, composants, munitions et explosifs illicites, comme ici à Asunción.
L’opération Trigger VI a permis la destruction de 27 laboratoires de cocaïne en Bolivie, dont celui-ci à la frontière avec le Paraguay, qui possédait une piste camouflée pouvant accueillir des avions de petite taille ainsi qu’un système moderne de télécommunications.
L’opération Trigger VI a permis la destruction de 27 laboratoires de cocaïne en Bolivie, dont celui-ci à la frontière avec le Paraguay, qui possédait une piste camouflée pouvant accueillir des avions de petite taille ainsi qu’un système moderne de télécommunications.
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Opération Trigger VI : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, France (Guyane), Guyana, Paraguay, Pérou, Suriname, Uruguay et Venezuela.

L’Union européenne finance les opérations Trigger et la base de données iARMS, seule base de données mondiale d’armes à feu illicites.