NASSAU (Bahamas) – La menace importante que constituent la criminalité transnationale organisée et l’accroissement connexe de la violence font partie des grands sujets abordés lors de la 26ème Conférence régionale INTERPOL des Amériques.
Les effets que l’intelligence artificielle générative et le morcellement des organisations criminelles aux fins d’une maximisation des bénéfices produisent sur les formes graves de criminalité telles que la traite d’êtres humains, le trafic de stupéfiants, le trafic d’armes à feu et la cybercriminalité seront également évoqués pendant les trois jours de la réunion (du 11 au 13 septembre).
La conférence, à laquelle participent de hauts responsables des services chargés de l’application de la loi de 35 pays de la région et d’ailleurs, a été ouverte par le premier ministre des Bahamas, Philip Davis, qui a déclaré :
« Notre réussite collective dépend de notre aptitude à travailler ensemble et à mettre en commun nos ressources, nos renseignements et nos bonnes pratiques.
« Cette approche commune renforce notre capacité à prévoir et prévenir les activités criminelles qui menacent la sécurité et la stabilité de nos pays et à y faire face. »
Résultats opérationnels
Les délégués seront également informés des résultats d’opérations coordonnées par INTERPOL et désormais bien établies telles que celles ciblant la traite d’êtres humains et le trafic de migrants (Turquesa), les armes à feu (Trigger) et le trafic de drogues (Lionfish).
Ces opérations menées depuis de nombreuses années se traduisent par des arrestations et par un secours porté aux victimes, mais elles donnent lieu également à la mise en place de réseaux solides de spécialistes qui échangent des informations de manière directe et fiable dans le cadre des enquêtes menées par la suite.
« La criminalité transnationale organisée – qui est étroitement liée au trafic de drogues – est une grave menace mondiale qui devra faire partie de nos thèmes prioritaires cette semaine, car elle affaiblit la sécurité publique, la gouvernance et les économies dans les Amériques et les Caraïbes », a déclaré le président d’INTERPOL, Ahmed Naser Al-Raisi.
« Cette situation souligne la nécessité d’une démarche forte et coordonnée pour laquelle le réseau mondial d’INTERPOL est essentiel. »
Une seule voix pour la police
« Aujourd’hui, les policiers assistent à un accroissement sans précédent des menaces ou des crises transnationales à l’échelle mondiale », a déclaré Jürgen Stock, secrétaire général d’INTERPOL.
« Cette convergence est due au fait que les réseaux criminels ne cessent de vouloir élargir leur emprise à travers les continents et augmenter au maximum le produit de leurs activités illicites.
« C’est en cela qu’INTERPOL joue un rôle décisif, en se faisant le porte-voix de toutes les polices, pour un monde plus sûr, même s’il est plus complexe. »
Le nombre d’enregistrements transmis par les pays des Amériques a quasiment quadruplé au cours des 10 dernières années – passant de 11,6 millions à presque 44 millions –, ce qui fait de la région celle où le partage d’informations de police connaît l’accroissement le plus rapide.
De plus, depuis le début de l’année 2024, les deux tiers des arrestations de fugitifs recherchés au niveau international signalées à INTERPOL ont pu être réalisées grâce à la participation d’au moins un Bureau central national des Amériques.