LYON (FRANCE) – Le terrorisme et la criminalité organisée sont invariablement liés au trafic d’armes à feu, souvent au-delà des frontières.
Lors de la récente opération « Trigger-Salvo » dirigée par INTERPOL, les services chargés de l’application de la loi de 10 pays d’Asie centrale, de l’Est et du Sud-Est ont procédé à une série de contrôles aux frontières coordonnés pour lutter contre le trafic d’armes à feu et détecter d’éventuels liens entre ce trafic, le terrorisme et la criminalité organisée.
Pendant deux semaines (du 25 octobre au 5 novembre), les services chargés de l’application de la loi participants ont procédé à des contrôles renforcés de passagers et de marchandises dans différents aéroports et ports maritimes et à diverses frontières terrestres, ainsi que sur des itinéraires de trafic connus dans les pays participants. En croisant les données issues des contrôles de personnes, de documents de voyage et de véhicules avec celles figurant dans les bases de données mondiales d’INTERPOL, des individus recherchés ont pu être identifiés et des menaces potentielles détectées.
En outre, l’opération a permis aux forces de l’ordre mongoles de détruire une cache de 2 000 armes à feu illégales saisies sur une période de trois ans.
« La décision de la Mongolie de détruire ces armes à feu témoigne de notre engagement dans l’opération Trigger-Salvo et dans le renforcement de la sécurité dans l’ensemble de la région », a déclaré le lieutenant-colonel de police Nyamdavaa Bayasgalan, inspecteur principal du Bureau central national INTERPOL de la Mongolie, à Oulan-Bator.
Trois millions de vérifications
Au total, près de trois millions de vérifications dans les bases de données d’INTERPOL ont été effectuées pendant l’opération Trigger-Salvo, donnant lieu à plus de 140 réponses positives. La grande majorité des personnes concernées utilisaient des documents de voyage déclarés volés ou perdus et 19 individus faisaient l’objet de notices rouges.
Dans le cadre du contrôle des marchandises, près de 34 000 colis et envois postaux ont fait l’objet de vérifications, tandis que plus de 1 200 colis et marchandises diverses ont été soumis à des contrôles approfondis. Parallèlement, plus de 12 000 véhicules ont été fouillés.
Ces contrôles ont permis de saisir plus de 800 pièces d’armes à feu et 22 armes à feu, ainsi que près de 10 000 comprimés d’ecstasy, pour une valeur d’environ 290 000 euros.
Plus de 1 800 infractions liées à l’immigration ont également été détectées, donnant lieu à 64 arrestations pour trafic de migrants et à l’arrestation de cinq ressortissants thaïlandais ayant organisé et facilité la traversée illégale de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar par une ou plusieurs personnes. Ce trafic visait à transporter clandestinement les migrants vers le centre de la Thaïlande pour les y faire travailler illégalement.
Tasers dissimulés dans de faux téléphones
De nombreuses pièces d’armes à feu saisies durant l’opération Trigger-Salvo ont été découvertes par les services chargés de l’application de la loi à Hong Kong (Chine), dont 750 lors du contrôle d’une cargaison express à destination de l’Italie.
Dans une autre affaire survenue à l’aéroport international de Hong Kong quelques jours plus tard, les douaniers ont récupéré 10 tasers dissimulés dans des appareils électroniques ordinaires, tels que des téléphones portables et des transpondeurs pour véhicule.
« La réduction du flux transnational d’armes illicites en Asie centrale, de l’Est et du Sud-Est constitue un défi en raison de la porosité des frontières, de la difficulté du terrain, des conflits régionaux, du trafic de drogue et de la présence de groupes terroristes et de groupes criminels organisés », a déclaré Karel Pelan, Sous-directeur des Réseaux terroristes à INTERPOL.
« Les opérations comme Trigger-Salvo montrent que des résultats concrets peuvent être obtenus dans la lutte contre le trafic d’armes à feu lorsque les services chargés de l’application de la loi coordonnent leur action à l’échelle internationale et exploitent les moyens mis à disposition par INTERPOL pour éviter que ces armes ne tombent entre de mauvaises mains ».
L’opération Trigger-Salvo a été couronnée de succès grâce à l’étroite collaboration entre les pays participants suivants : le Brunéi, le Cambodge, la Chine (y compris les territoires chinois de Hong Kong et Macao), l’Indonésie, le Kirghizistan, la Malaisie, la Mongolie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande.
Financée par le Gouvernement de la République populaire de Chine, cette opération a reçu le soutien d’ASEANAPOL et de l’Organisation mondiale des douanes.
