Le Système de reconnaissance faciale d’INTERPOL (IFRS) contient des images faciales communiquées par plus de 179 pays, ce qui en fait une base mondiale unique de données criminelles.
Associé à une application logicielle biométrique automatisée, ce système est capable d’identifier une personne ou d’en vérifier l’identité en comparant et en analysant les caractéristiques, formes et proportions des traits et contours de son visage.
Facteurs intervenant dans l’identification des visages
À la différence des méthodes fondées sur les empreintes digitales et l’ADN, qui ne changent pas au cours de la vie, la reconnaissance faciale doit tenir compte de différents facteurs, comme :
- le vieillissement ;
- la chirurgie plastique ;
- le maquillage ;
- les effets de la consommation de drogues ou de tabac ;
- la pose du sujet.
Il est également essentiel de disposer d’images de bonne qualité. Une qualité moyenne ou médiocre peut empêcher leur prise en compte lors des recherches dans le système IFRS, ce qui risque de nuire grandement à la précision de cette opération et d’en compromettre les résultats.
L’idéal est de disposer d’une photographie d’identité au format passeport respectant les normes de l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale), puisqu’il s’agit d’une image de face du sujet, avec un éclairage uniforme et un fond neutre.
Principe de fonctionnement
Lorsqu’une image faciale (image de comparaison) est saisie dans le système, elle est automatiquement codée par un algorithme et comparée aux profils déjà enregistrés. On obtient ainsi une liste de « candidats » établie à partir des concordances les plus vraisemblables.
Nous faisons toujours appel à un processus manuel – que nous appelons « identification faciale » – afin de corroborer les résultats du système automatisé : des fonctionnaires d’INTERPOL qualifiés et expérimentés examinent avec soin les images pour y déceler les caractéristiques uniques qui permettront de déterminer s’il s’agit d’un « candidat potentiel », d’un « candidat à écarter » ou d’un « résultat non concluant ».
Cette information est ensuite communiquée aux pays qui ont fourni les images ou qui pourraient être concernés par le profil ou par une concordance. Toutes les informations sont traitées conformément au Règlement d’INTERPOL sur le traitement des données.
Recoupement avec les notices INTERPOL
Toutes les images faciales figurant dans les demandes de publication de notices et de diffusions émanant des pays membres font l’objet de recherches et sont enregistrées dans le système de reconnaissance faciale, sous réserve qu’elles répondent aux critères de qualité stricts requis à cet effet.
Les pays membres peuvent également demander une simple recherche dans le système de reconnaissance faciale, par exemple dans des aéroports ou autres points de passage frontaliers, concernant des personnes d’intérêt. Les résultats sont transmis rapidement, ce qui permet de prendre des mesures immédiates, et les images ne sont pas enregistrées dans le système.
Réunir les experts
Cette technologie de comparaison biométrique informatisée n’en étant encore qu’à ses balbutiements dans la plupart des pays, les normes et bonnes pratiques sont toujours en cours d’élaboration, et INTERPOL prend part à cette tâche.
Organisé tous les deux ans, le Colloque international INTERPOL sur la dactyloscopie et la reconnaissance faciale est l’occasion pour les experts du monde entier de mettre en commun les meilleures pratiques et les évolutions les plus récentes.
Nous organisons aussi deux fois par an les réunions du Groupe de travail sur la reconnaissance faciale. Ce groupe consultatif d’INTERPOL s’intéresse aux nouvelles technologies, aux procédures d’identification et aux besoins en formation, et élabore des documents officiels afin d’accompagner les pays membres dans ce domaine.
Le Groupe de travail a élaboré un guide des bonnes pratiques relatives à la qualité, au format et à la transmission des images faciales afin de permettre une reconnaissance précise et efficace. Nous encourageons vivement nos pays membres à utiliser le service de reconnaissance faciale et à suivre ces recommandations.
Élaboration de bonnes pratiques
Si les systèmes de reconnaissance faciale offrent d’immenses possibilités dans le domaine de la sécurité et de la sûreté nationale, ils nécessitent une solide structure de gouvernance pour protéger les droits humains et les données à caractère personnel.
INTERPOL, en collaboration avec le Forum économique mondial (FEM), l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice (UNICRI) et la police néerlandaise, a participé à l’élaboration d’un cadre général afin de promouvoir une utilisation responsable et transparente de la technologie de la reconnaissance faciale dans les enquêtes de police.
Fruit de la consultation de nombreux acteurs au niveau mondial, ce livre blanc a été publié en octobre 2021. INTERPOL fera connaître cette initiative par l’intermédiaire de l’ensemble de ses Membres, et le cadre sera expérimenté par les services chargés de l’application de la loi au premier trimestre de 2022.