ADN

L’ADN peut jouer un rôle crucial dans la condamnation – ou la disculpation – de personnes suspectées d’infractions et il permet également d’identifier des personnes disparues.

Établir un lien

Les molécules d’acide désoxyribonucléique (ADN) contiennent les informations nécessaires au fonctionnement de toutes les cellules vivantes du corps humain. Hormis dans le cas de vrais jumeaux, l’ADN de chaque personne est unique. De ce fait, il peut servir de preuve pour aider à condamner une personne suspectée d’une infraction, mais aussi pour disculper une personne innocente.

Les échantillons prélevés sur les scènes de crime ou sur les suspects, habituellement à partir du sang, des cheveux ou des fluides corporels, sont analysés, ce qui permet d’établir un profil d’ADN et de le comparer aux autres profils génétiques enregistrés dans une base de données.

Ainsi, il est possible d’obtenir des concordances signalées – c’est-à-dire, des correspondances entre une personne et une scène de crime, entre une scène de crime et une autre ou entre une personne et une autre – lorsqu’aucun lien antérieur n’est connu.

L’ADN permet aussi d’identifier les victimes de catastrophes, de localiser des personnes disparues, et même de trouver l’origine de biens faisant l’objet d’un trafic comme l’ivoire ou le bois.

INTERPOL crime scene

Base de données de profils d’ADN

Créée en 2002, la base de données de profils d’ADN d’INTERPOL contient actuellement plus de 280 000 profils communiqués par 87 pays membres.

Notre base de données de profils d’ADN est capable d’établir en quelques minutes une concordance entre différents profils, d’établir un lien et de résoudre des infractions comme les viols, les meurtres et les vols à main armée.

Les forces de police peuvent soumettre le profil d’ADN d’auteurs d’infractions, de personnes disparues, de restes humains non identifiés, ou les profils prélevés sur les scènes de crime, et obtenir un résultat de recherche en quelques minutes. Notre base de données a déjà permis aux enquêteurs du monde entier de lier des auteurs d’infractions à différents types d’infraction notamment des viols, des meurtres et des vols à main armée.

Le profil d’ADN ne contient pas de données nominatives. Il est communiqué sous forme de code alphanumérique. Les pays membres restent propriétaires des informations transmises, conformément à notre Règlement sur le traitement des données. Ils peuvent également choisir les pays avec lesquels ils souhaitent partager leurs données.

Identification des personnes disparues

Rechercher les personnes disparues dans leur pays d’origine peut ne pas suffire. Parfois, la coopération policière internationale est nécessaire pour les retrouver. Si un cadavre est retrouvé, INTERPOL peut en utiliser l’ADN pour l’identifier.

Nous comparons le profil d’ADN du cadavre non identifié avec celui de la personne disparue afin de déterminer s’il y a correspondance. L’échantillon d’ADN de la personne disparue peut être prélevé sur des objets personnels comme une brosse à dents ou une brosse à cheveux.

S’il n’est pas possible d’établir directement le profil génétique de la personne disparue, des échantillons d’ADN prélevés sur des membres consentants de la famille peuvent être utilisés pour aider à l’identifier. Cette opération s’effectue dans le cadre de notre service distinct de recherche ADN en parentalité appelé I-Familia.

Résolution des atteintes à l’environnement

Elephant tusks investigation

L’analyse d’ADN est utilisée dans les enquêtes de police depuis le milieu des années 80. Depuis, son application a été élargie à d’autres types d’enquêtes criminelles, notamment les enquêtes sur les atteintes à l’environnement.

Il est ainsi possible d’analyser les échantillons d’ADN prélevés sur l’ivoire saisi afin d’identifier la harde et la région géographique dont il provient et d’identifier éventuellement les réseaux criminels qui se livrent au braconnage à grande échelle d’éléphants et de rhinocéros.

Le commerce illicite mondial de bois génère des milliards de dollars chaque année. De ce fait, l’analyse d’ADN offre un immense potentiel pour identifier avec précision l’essence et l’origine des spécimens de bois saisis, y compris l’arbre individuel.

Qu’est-ce qu’un profil d’ADN ?

L’ADN est une molécule présente dans la plupart des cellules du corps humain. Certaines régions de cette molécule (les gènes) transportent des informations qui servent à coder nos caractéristiques individuelles comme la couleur de nos yeux. Cependant, notre génotype est constitué en majeure partie « d’ADN non codant » qui présente de très fortes variations entre des personnes non apparentées et qui, de ce fait, sert de base pour l’individualisation.

Les biologistes médico-légaux extraient l’ADN des échantillons dans des laboratoires spécialisés. Chaque pays décide des outils que ses laboratoires utilisent pour analyser les marqueurs génétiques appelés « séquences répétitives courtes ». La combinaison de marqueurs constitue le profil d’ADN. Des outils différents peuvent cibler des marqueurs différents, mais le chevauchement est suffisant pour permettre les comparaisons entre les pays.

Alternative light source

Comment obtient-on une correspondance ?

Les pays membres saisissent les profils d’ADN dans notre base de données de profils d’ADN qui lance alors une recherche. Le pays membre attribue un numéro de référence à chaque profil, et aucune information nominative n’est saisie dans la base.

Si le profil en question se trouve déjà dans notre base de données, car un autre pays l’a déjà soumis, alors le résultat de la recherche sera positif. Dans ce cas, nous informons les deux pays de la correspondance et nous les invitons à poursuivre leur enquête une fois qu’ils auront tous les deux vérifié la concordance signalée dans la base de données.

Si le profil est saisi pour la première fois dans la base de données, le résultat de la recherche sera négatif. Dans ce cas, avec l’autorisation du pays membre qui l’a communiqué, nous le conserverons dans notre base de données pour d’éventuelles futures correspondances.