Bioterrorisme : renforcement des capacités et formation

Nous nous efforçons constamment de renforcer les capacités des pays membres en matière de lutte contre les menaces biologiques en suivant trois axes essentiels : la prévention, la préparation et la réponse à ces menaces.

Une part importante de notre action consiste à organiser, à l’intention des services chargés de l’application de la loi et des autres organismes nationaux concernés, des formations ciblées sur les moyens de prévenir les attentats bioterroristes, de s’y préparer et d’y faire face. Nos activités de renforcement des capacités et de formation n’ont pas uniquement pour but d’instaurer une collaboration aux niveaux national et régional ; elles visent aussi à encourager une démarche intersectorielle. La coopération entre les services chargés de l’application de la loi et d’autres secteurs s’en trouvera renforcée, ce qui facilitera le partage d’informations, la mise en place de pratiques communes et la coordination de réponses conjointes.

Prévention

Atelier sur les risques et les mesures de contrôle en matière de bioterrorisme

Cet atelier permet aux personnels des services chargés de l’application de la loi d’évaluer les risques que représentent les menaces biologiques actuelles liées au terrorisme mondial, aux épidémies d’origine naturelle et aux vulnérabilités technologiques. Il vise essentiellement à mieux faire connaître les éléments déclenchants et les indicateurs de menaces biologiques afin de prévenir les incidents biologiques.

Atelier de sensibilisation aux matières à double usage, à l’intention des services chargés de l’application de la loi

Cet atelier a pour objectif de sensibiliser les services chargés de l’application de la loi et de la sécurité des frontières à la question des matières à double usage.

Formation aux enquêtes sur le dark net : lutte contre les activités relevant du terrorisme biologique et chimique sur le dark net

Dans un contexte d’utilisation croissante du dark net à des fins criminelles, le danger que représente la possibilité, sans être repéré, de se procurer et de transférer des matières et des armes biologiques, de se livrer au trafic de ces matières ou de ces armes, ainsi que d’obtenir et de transmettre des informations relatives au bioterrorisme, atteint aujourd’hui un degré de gravité sans précédent. Aussi cette formation spécialisée a-t-elle pour but de s’attaquer au problème en apportant aux agents des services chargés de la lutte antiterroriste, du renseignement et de la lutte contre la cybercriminalité les connaissances et les compétences nécessaires pour mener des enquêtes avec infiltration sur le dark net. Elle leur donnera les moyens de mieux détecter les indices de prolifération des matières biologiques et chimiques sur le dark net et d’y recueillir davantage d’éléments de preuve.

Atelier sur la détection de menaces biologiques dans le cadre d’enquêtes sur les combattants terroristes étrangers

Cet atelier a pour but de réduire les menaces biologiques liées au retour possible de combattants terroristes étrangers dans leur pays d’origine. Il portera notamment sur l’élaboration et l’adoption de dispositifs préventifs visant à empêcher la transmission des connaissances de ces combattants en matière d’armes biologiques à des acteurs non étatiques.

Préparation

Le projet RHINO

Le projet Rhino d’INTERPOL renforce la capacité des pays membres à mettre en œuvre des mesures efficaces pour maîtriser les grandes flambées épidémiques et assurer la sécurité du public de manière adéquate, ce qui nécessite une collaboration interservices et une formation continue.

Ce projet était initialement destiné aux services chargés de l’application de la loi d’Afrique de l’Ouest, en réponse directe à l’épidémie de maladie à virus Ebola survenue entre 2014 et 2016, et met l’accent sur la biosûreté et sur les principaux enseignements tirés de cette épidémie. Une grande partie de ces enseignements et des pratiques mises en place à l’époque reste toutefois valable dans le cadre de la pandémie de COVID-19.

Dans ce contexte, une vidéo de sensibilisation a été produite à l’intention de la communauté internationale. Elle souligne l’importance de la coopération et de la coordination entre les services chargés de l’application de la loi et ceux chargés de la santé, et illustre certains des rôles joués par les services chargés de l’application de la loi dans la réponse aux épidémies.

Cette vidéo met l’accent sur les grands principes du partenariat, de la coordination et de la protection interservices. L’efficacité de leur mise en œuvre peut faire la différence entre une flambée épidémique aux conséquences maîtrisées et des préjudices d’une ampleur irréversible pour les populations.

Exercice de simulation en salle d’attaque bioterroriste

L’objectif principal de cet exercice de simulation en salle est de recenser les capacités existantes des services nationaux chargés de l’application de la loi. Lors d’une attaque bioterroriste simulée, les pays mettent en pratique leurs politiques et procédures établies. Ils peuvent ainsi évaluer la coordination entre les principaux organismes nationaux concernés et déterminer les besoins en formation complémentaire.

Réunion des groupes de travail nationaux sur la biosûreté

Cette réunion vise à rassembler les décideurs de différents organismes nationaux afin d’élaborer des procédures internes et des plans nationaux en matière de prévention et de réponse aux menaces biologiques. En tenant compte de leurs besoins spécifiques, INTERPOL apporte à ses pays membres un soutien par le partage d’expertise, de méthodes et de bonnes pratiques. Cette réunion a pour but de préparer le terrain en vue de l’élaboration et de la validation de procédures opérationnelles standard plus solides.

Réunions sur les plans régionaux de réponse à un incident biologique

Cette activité, qui s’inscrit dans le prolongement de la réunion des groupes de travail nationaux sur la biosûreté, prend en compte le contexte régional et vise à tirer parti des capacités nationales et régionales existantes. Les pays se réunissent pour intégrer leurs plans d’intervention nationaux au niveau régional en vue d’élaborer une procédure opérationnelle standard et de renforcer ainsi la coordination et la coopération régionales dans le cadre de la réponse à un incident biologique.

Atelier sur l’élaboration de procédures et de protocoles conjoints

Cet atelier a pour but d’aider les organismes nationaux à élaborer des protocoles de coordination interservices concrets. Les acteurs concernés (enquêteurs, secouristes et personnels chargés de la gestion des urgences) pourront ainsi mieux se préparer et réagir à un incident biologique.

Réponse

Formation à l’exploitation d’éléments de preuve en matière de bioterrorisme

Cette formation est spécialement conçue pour l’étude du recueil d’éléments de preuve sur une scène de crime contaminée par un agent biologique. Elle permet d’acquérir des compétences et des connaissances essentielles sur les mesures à prendre, la préservation des éléments de preuve, le respect de la chaîne de possession et la conformité aux normes nécessaire à la recevabilité de ces éléments.

Exercice opérationnel sur la lutte contre le trafic aux fins de bioterrorisme et le recueil d’échantillons

Cet exercice opérationnel, qui fait suite à la formation à l’exploitation d’éléments de preuve en matière de bioterrorisme, a pour but de détecter et d’empêcher le trafic d’agents et de matières biologiques ainsi que de matériels spécialisés. Sur des sites opérationnels stratégiques, les participants (membres d’équipes chargées des menaces CBRNE au niveau national, entre autres) peuvent mettre en pratique leurs compétences et connaissances nouvellement acquises. Cet exercice opérationnel met en évidence l’importance de l’approche fondée sur la coordination entre plusieurs services défendue par INTERPOL.

Formation sur la réponse à apporter aux attaques biologiques délibérées

Cette formation prépare les services chargés de l’application de la loi et ceux chargés de la santé publique à la mise en œuvre d’une véritable action collective en cas d’attaque bioterroriste. Elle donne aux organismes concernés l’occasion d’appliquer et d’évaluer les procédures et les plans élaborés lors des réunions des groupes de travail nationaux sur la biosûreté. Elle porte principalement sur des questions relatives à la réception d’échantillons transmis comme éléments de preuve par les services chargés de l’application de la loi, telles que les critères d’acceptation, l’emballage des échantillons, les contrôles et les documents.

Exercice de simulation d’une opération sur une scène de crime biologique

Cet exercice opérationnel est l’occasion d’expérimenter les procédures opérationnelles standard et la coopération interservices. Les services chargés de l’application de la loi et les autres organismes concernés simulent les mesures prises en cas d’incident lié à une matière biologique.

Formation à la gestion des scènes de crime biologique

Lors de cette formation, les services chargés de l’application de la loi apprennent à mieux reconnaître et gérer une scène de crime biologique et à prendre les mesures nécessaires. L’on y aborde les aspects essentiels tels que la sensibilisation aux incidents, le partage d’informations et de renseignements, le commandement des opérations, les équipements de protection individuelle, le recueil d’éléments de preuve et le travail de police scientifique.

Atelier sur la communication de messages au public en cas d’incident biologique

En cas d’incident biologique, la communication avec le public est essentielle pour garantir la stabilité sociale et permettre aux services chargés de l’application de la loi de mieux maîtriser la situation. L’atelier amène ces services à aborder les principaux aspects à prendre en considération avant, pendant et après un incident biologique. Il porte également sur le type d’informations à communiquer au public en fonction de la nature de la menace et de l’incident.

Atelier sur les compétences en matière d’enquêtes conjointes relatives à des attaques biologiques

Cet atelier a pour but de développer le partage d’informations et la coopération entre les enquêteurs des services chargés de l’application de la loi et les spécialistes de la santé humaine/animale lors d’un incident biologique. La compréhension de leurs différentes priorités et contraintes leur permet de mener des enquêtes conjointes plus efficaces, et ainsi de mieux maîtriser la propagation d’agents biologiques et d’en identifier les auteurs.

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