Criminalité pharmaceutique : la première opération INTERPOL-AFRIPOL de première ligne aboutit à des arrestations et à des saisies dans toute l’Afrique

2 mars 2022
La crise du COVID-19 accentue la menace que représente le commerce mondial de contrefaçons de produits pharmaceutiques.

Une opération de police panafricaine coordonnée conjointement par INTERPOL et AFRIPOL a permis d’identifier des centaines de suspects et donné lieu à des saisies portant sur plus de 12 millions de produits de santé illicites.

L’opération Flash-IPPA a permis d’identifier des centaines de suspects dans 20 pays.
L’opération de police panafricaine a donné lieu à des saisies portant sur plus de 12 millions de produits de santé illicites, notamment de nombreuses marchandises médicales en lien avec le COVID-19.
Des agents de première ligne ont procédé à des inspections à des barrages routiers, sur des marchés en plein air, dans des pharmacies, dans des entrepôts et d’autres lieux où l’on soupçonnait que de faux produits pharmaceutiques étaient produits, transportés en contrebande, stockés ou distribués.
Les types de médicaments illicites les plus saisis dans le cadre de l’opération Flash-IPPA ont été les antibiotiques, les anti-inflammatoires, les antalgiques et les médicaments contre les problèmes érectiles, les rhumatismes et l’épilepsie.
Les résultats de l’opération FLASH-IPPA s’inscrivent dans le prolongement de la première mission en personne effectuée par le programme ISPA au siège d’AFRIPOL du 15 février au 1er mars 2022.
: Le Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL, M. Stephen Kavanagh, a codirigé le Comité de pilotage du programme ISPA avec le Directeur exécutif d’AFRIPOL, M. Tarek Sharif.
Le Programme INTERPOL d’appui à l’Union africaine aide AFRIPOL à développer son cadre stratégique et ses fonctions opérationnelles sur tout le continent et à lutter contre la criminalité transnationale.
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Cette opération dont le nom de code était « Flash-IPPA » (Illicit Pharmaceutical Products in Africa, produits pharmaceutiques illicites en Afrique), qui a duré deux mois et a pris fin en décembre 2021, a rassemblé des services chargés de l’application de la loi et des organismes de réglementation des médicaments de 20 pays africains dans le but de démanteler les réseaux criminels se livrant à la criminalité pharmaceutique dans la région.

Avant l’opération, les pays ont exploité les données relatives à la région provenant du monde entier et partagées via le réseau mondial sécurisé de communication policière d’INTERPOL, I-24/7, afin de cibler les réseaux criminels qui produisaient et distribuaient des produits pharmaceutiques illégaux dans toute l’Afrique.

Des agents de première ligne ont procédé à des inspections à des barrages routiers, sur des marchés en plein air, dans des pharmacies, dans des entrepôts et d’autres lieux où l’on soupçonnait que de faux produits pharmaceutiques étaient produits, transportés en contrebande, stockés ou distribués.

Voici quelques exemples des saisies réalisées dans le cadre de l’opération Flash-IPPA :

  • 2 millions de comprimés de médicaments anticonvulsivants illicites ;
  • 300 000 comprimés d’autres médicaments antiépileptiques ;
  • 1 600 tests de dépistage rapide du COVID-19 ;
  • Plus de 208 000 masques de protection contre le COVID-19.

Les types de médicaments illicites les plus saisis dans le cadre de l’opération ont été les antibiotiques, les anti-inflammatoires, les antalgiques et les médicaments contre les problèmes érectiles, les rhumatismes et l’épilepsie.

Dans le contexte de la pandémie, qui offrait aux réseaux criminels organisés des possibilités uniques d’introduire de faux produits médicaux sur les marchés légaux, les agents des services chargés de l’application de la loi recherchaient en particulier des vaccins, des médicaments et des dispositifs médicaux utilisés aux fins de la lutte contre le COVID-19.

Dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, les opérations ont mis au jour l’utilisation de certificats de vaccination anti-COVID-19 contrefaits, tandis qu’en Afrique de l’Est, elles ont permis de constater que d’authentiques vaccins anti-COVID-19 étaient distribués et vendus de manière illégale et non réglementée.

« Le COVID-19 a créé une pandémie parallèle de criminalité, et cette opération montre comment les malfaiteurs continuent de tirer parti de la crise sanitaire pour maximiser leurs profits illicites », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock.

« La satisfaction des besoins régionaux est une part essentielle de la réponse mondiale d’INTERPOL à la criminalité, et notre objectif est très clair : nous voulons faire en sorte que les services africains chargés de l’application de la loi disposent de capacités plus robustes et utiles, grâce à notre partenariat avec AFRIPOL », a ajouté le Secrétaire Général Stock.

Les autorités de police béninoises ont saisi plus de 27 tonnes de faux médicaments de toutes sortes au cours d’une perquisition, ce qui a déclenché des enquêtes au niveau régional et mondial.

Les enquêtes réalisées en Libye ont abouti à la saisie de plus de 11,5 millions de comprimés d’antalgiques et de médicaments contre l’épilepsie infantile.

Lors d’une opération au Niger, plus de 300 000 comprimés d’antiépileptiques ont été saisis.

Les autorités de police zimbabwéennes ont arrêté plus de 2 000 personnes lors du volet de l’opération Flash-IPPA dans leur pays.

Les policiers de première ligne en Algérie ont procédé à plus de 90 fouilles et inspections à des endroits stratégiques soupçonnés d’être des lieux de production et de distribution de produits pharmaceutiques illicites.

Élaborer une réponse coordonnée lors des opérations de répression en Afrique

« Les résultats de l’opération Flash-IPPA témoignent de la force de la collaboration entre AFRIPOL et INTERPOL ainsi que de l’importance du soutien d’INTERPOL au regard du renforcement de la position d’AFRIPOL en tant qu’institution africaine de premier plan en matière de prévention et de lutte contre la criminalité organisée transnationale, le terrorisme et la cybercriminalité », a déclaré le Directeur exécutif d’AFRIPOL, M. Tarek Sharif.

« L’opération Flash-IPPA donnera un coup d’accélérateur au travail de recueil de renseignements d’AFRIPOL, et ces renseignements serviront ensuite dans le cadre de la collaboration en matière d’enquête entre les États membres », a ajouté M. Sharif.

Étant donné que les groupes criminels organisés se livrent souvent à plusieurs formes de criminalité à la fois, l’opération a également donné lieu à des saisies de cocaïne, de cannabis, de khat et de méthamphétamine sous forme cristalline, ainsi que de contrefaçons d’aliments, d’huiles, de boissons, de cigarettes et d’accessoires pour bébés.

Le travail d’analyse actuellement mené à la suite des saisies et des arrestations réalisées dans le cadre de l’opération Flash-IPPA en Afrique entraîne l’ouverture d’enquêtes sur tous les continents en lien avec les groupes se livrant à la criminalité pharmaceutique en Afrique.

Le Programme INTERPOL d’appui à l’Union africaine relativement à AFRIPOL (ISPA) aide ce dernier à développer son cadre stratégique et ses fonctions opérationnelles sur tout le continent et à lutter contre la criminalité transnationale en coopération avec INTERPOL et d’autres organismes de police régionaux.

Les résultats de l’opération FLASH-IPPA s’inscrivent dans le prolongement de la première mission en personne effectuée par le programme ISPA au siège d’AFRIPOL du 15 février au 1er mars 2022.

Le Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL, M. Stephen Kavanagh, a codirigé le Comité de pilotage du programme ISPA avec le Directeur exécutif d’AFRIPOL, M. Tarek Sharif, confirmant l’importance de la coopération entre les deux organisations policières pour renforcer la sécurité sur le continent africain.

À la suite de discussions approfondies, d’ateliers techniques et d’exercices de planification à grande échelle, le Comité de pilotage a adopté un plan de travail et des priorités clairement établis pour les mois à venir.

AFRIPOL gère un système continental de communication appelé « AFSECOM », qui offre un accès à plusieurs bases de données criminelles d’INTERPOL et à son système sécurisé de communication policière, lui permettant de travailler avec les services de police des 195 pays membres de l’Organisation.

Les pays participant à l’opération FLASH-IPPA sont l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Bénin, le Botswana, Congo, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Libye, le Kenya, Maurice, la Namibie, le Niger, l’Ouganda, la République centrafricaine, le Rwanda, le Soudan, le Togo et le Zimbabwe.