Traite d’êtres humains et trafic de migrants : plus de 1 000 arrestations dans une opération conjointe INTERPOL-AFRIPOL

25 juillet 2023
Protéger les personnes vulnérables grâce à des opérations coordonnées d’application de la loi dans toute l’Afrique

LYON (France) – La première opération de lutte contre la traite d’êtres humains et le trafic de migrants menée conjointement par INTERPOL et AFRIPOL a entraîné l’arrestation de plus d’un millier de personnes dans le monde entier et permis de secourir plusieurs milliers de victimes.

L’opération « FLASH-WEKA », qui a vu la participation de services chargés de l’application de la loi de 54 pays, s’est déroulée en deux temps, entre mai et juin. Elle avait pour but de démanteler les réseaux de criminalité organisée à l’origine de la traite d’êtres humains et du trafic de migrants en Afrique et au-delà.

Les services chargés de l’application de la loi des pays participants ont travaillé de concert avec AFRIPOL et INTERPOL, utilisant les bases de données criminelles mondiales de ce dernier pour localiser, intercepter et arrêter les malfaiteurs exerçant des activités transfrontalières.

Bilan de l’opération FLASH-WEKA :

  • Nombre total d’arrestations : 1 062
  • Nombre de migrants en situation irrégulière détectés : 2 731
  • Nombre de victimes de traite d’êtres humains identifiées : 823
  • Quantité de marchandises criminelles saisies : 801 (armes à feu et véhicules volés, etc.)
  • Nombre d’enquêtes connexes ouvertes : 197

« La traite d’êtres humains et le trafic de migrants font souvent partie d’une chaîne criminelle plus vaste et plus complexe. C’est pourquoi il est si important qu’INTERPOL et AFRIPOL coopèrent étroitement et mettent leurs ressources en commun pour démanteler ces réseaux et, à terme, identifier et secourir des milliers de victimes innocentes », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock.

« Les pistes obtenues grâce à l’opération FLASH-WEKA permettront sans aucun doute de procéder à d’autres arrestations et de traduire en justice les trafiquants qui exploitent la misère humaine », a ajouté le Secrétaire Général.

En Guinée-Bissau, l’opération FLASH-WEKA a permis de secourir deux mineures présumées victimes de traite d’êtres humains.
Au Togo, des agents de première ligne effectuent des contrôles dans des zones repérées comme de possibles points de traite d’êtres humains en amont de l’opération FLASH-WEKA.
Dans le cadre de l’opération FLASH-WEKA au Mozambique, des enquêteurs inspectent des bateaux à la recherche d’éventuels cas de traite
Huit Marocains ont été vus en possession d’un canot pneumatique et de gilets de sauvetage alors qu’ils s’apprêtaient à effectuer une traversée illégale à destination de l’Espagne.
Des agents de première ligne patrouillent dans les rues de Bagdad, en Iraq, dans le cadre de l’opération FLASH-WEKA.
Un fonctionnaire d’AFRIPOL au Bénin fouille une voiture à la recherche de victimes potentielles.
En Somalie, des réunions interservices de préparation de l’opération ont eu lieu pour faire un point sur les renseignements disponibles et permettre aux agents sur le terrain de cibler des lieux de trafic précis lors de la phase tactique.
Aux Seychelles, des agents de première ligne fouillent un bateau et interrogent les membres de son équipage à la recherche d’éventuels cas de traite d’êtres humains et de trafic de migrants
Les autorités nigériennes arrêtent deux camions à un point de traite d’êtres humains présumé à la recherche d’éventuels cas de traite de mineurs.
Les agents de première ligne ont effectué des contrôles dans les aéroports, les ports maritimes et aux postes frontières terrestres, comme ici en Namibie.
Des agents de première ligne aux Comores effectuent des contrôles d’identité aux frontières maritimes
Pour détecter d’éventuels trafiquants, des agents de première ligne en Irak procèdent à des vérifications à l’aéroport de Bagdad en utilisant l’accès mobile aux bases de données d’INTERPOL.
Tout au long de l’opération FLASH-WEKA, les agents ont procédé à des contrôles aux postes-frontières terrestres, comme ici au Mozambique
Le personnel du Bureau central national INTERPOL à Libreville effectue des fouilles dans les magasins et les restaurants de la ville à la recherche d’éventuels cas de traite d’êtres humains.
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Trafic à grande échelle en Afrique de l’Ouest

L’opération FLASH-WEKA a révélé une augmentation du recrutement en ligne par l’intermédiaire de plateformes de commerce électronique, et mis au jour des réseaux au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée et au Mali.

La police de Yaoundé a secouru les victimes d’une escroquerie pyramidale et arrêté les auteurs présumés au poste de commandement du Bureau central national INTERPOL du Cameroun, où l’enquête se poursuit.

Des renseignements reçus en Sierra Leone par l’intermédiaire d’INTERPOL ont donné lieu à une descente de police qui a permis de secourir 15 hommes présumés victimes de traite d’êtres humains, tous originaires du Sri Lanka.

Lors d’une perquisition dans un hôtel de Lomé, les autorités togolaises ont secouru 30 victimes de traite d’êtres humains recrutées au Nigéria à des fins d’exploitation sexuelle.

Deux cas de traite d’êtres humains liée au sport ont été détectés dans deux pays où des recruteurs avaient attiré les victimes dans les pays du Golfe avec de fausses promesses d’inscription dans des écoles de football.
« La véritable force de FLASH-WEKA réside dans l’étroitesse des liens qui unissent nos deux organisations et nos pays membres et forment ainsi une formidable alliance contre les forces obscures qui tirent profit des espoirs et des aspirations des populations », a déclaré Jalel Chelba, le Directeur exécutif d’AFRIPOL.

« C’est grâce à un meilleur partage des renseignements, à une collaboration renforcée entre les services chargés de l’application de la loi et à une aide globale aux victimes que nous parviendrons à démanteler les réseaux qui profitent du désespoir. Nous éclairerons les ténèbres en mettant au jour les itinéraires clandestins et en traduisant les auteurs en justice », a ajouté M. Chelba.

Empêcher les traversées de la Méditerranée

Les opérations au Sahel étaient axées sur la prévention du trafic de migrants en Méditerranée à destination de l’Europe.

Huit Marocains ont été vus en possession d’un canot pneumatique et de gilets de sauvetage, alors qu’ils s’apprêtaient à effectuer une traversée illégale à destination de l’Espagne.

En Tunisie, l’enquête sur un bateau endommagé découvert à 80 milles de la côte de Kerkennah a révélé que l’embarcation avait chaviré entre l’Italie et la Libye avec 59 passagers à bord, dont des enfants, originaires de nombreux pays tels que le Bangladesh, l’Égypte, le Pakistan et la Syrie.

Au-delà de l’Afrique

De nombreux cas détectés pendant l’opération FLASH-WEKA concernaient des victimes originaires d’Asie, et en particulier du Bangladesh, de l’Inde, du Pakistan et du Sri Lanka.

En Angola, sept Vietnamiennes recrutées en ligne sur la promesse d’un travail dans des hôtels et des salons de beauté ont été délivrées de leur trafiquant, également vietnamien, qui les forçait à travailler dans l’industrie du sexe.

Les autorités irakiennes ont arrêté neuf personnes soupçonnées d’être impliquées dans des affaires de trafic d’organes.

La police syrienne a secouru une jeune fille mineure et arrêté deux hommes soupçonnés de traite aux fins d’exploitation sexuelle à l’égard de celle-ci.

Confirmant la gravité d’une tendance mondiale en plein essor, l’opération FLASH-WEKA a révélé plusieurs cas de traite d’êtres humains à grande échelle impliquant des victimes qui commençaient à travailler en ligne et finissaient par être forcées à se livrer à des infractions financières commises au moyen d’Internet à très grande échelle.

Une opération concertée

Le personnel du B.C.N. INTERPOL à Harare a travaillé en étroite collaboration avec les fonctionnaires de l’OIM tout au long de l’opération FLASH-WEKA au Zimbabwe
Des policiers guinéens et sénégalais collaborent sur une affaire intéressant les deux pays au cours de la phase tactique de l’opération FLASH-WEKA
Des fonctionnaires d’INTERPOL et d’AFRIPOL ont été déployés pour appuyer les services chargés de l’application de la loi sur le terrain au Mozambique.
L’Ouganda et le Congo (RDC) coopèrent en amont des opérations pour évaluer les renseignements dont ils disposent sur la traite d’êtres humains et cibler des zones de traite communes au cours de la phase tactique.
Plusieurs pays ont mené des campagnes de sensibilisation pour permettre à leurs citoyens de se protéger et de protéger leur famille contre la traite d’êtres humains, comme ici en Afrique du Sud.
Les services chargés de l’application de la loi au Ghana collaborent dans le cadre de l’opération FLASH-WEKA afin de repérer des victimes potentielles de traite d’êtres humains.
Le volet béninois de l’opération FLASH-WEKA a vu la participation de plusieurs services chargés de l’application de la loi ainsi que du Bureau central national INTERPOL
Le Sénégal a déployé plusieurs services chargés de l’application de la loi sur le terrain dans le cadre de l’opération FLASH-WEKA afin de repérer des cas de traite d’êtres humains et de trafic de migrants.
Les bases de données d’INTERPOL ont été mises à disposition dans des lieux stratégiques, comme ici au poste-frontière d’un aéroport international brésilien.
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Pendant l’opération, les Bureaux régionaux d’INTERPOL d’Harare, d’Abidjan et de Yaoundé ont accueilli une Unité de coordination opérationnelle, qui a bénéficié 24 heures sur 24 de l’appui du Centre de commandement et de coordination de l’Organisation.

Des fonctionnaires d’INTERPOL et d’AFRIPOL ont été déployés pour appuyer les services chargés de l’application de la loi sur le terrain en Côte d’Ivoire, au Ghana, à Maurice, au Mozambique, en Namibie et aux Seychelles.

L’opération FLASH-WEKA est financée par le ministère des Affaires étrangères de l’Allemagne, la Commission européenne, le ministère des Affaires étrangères de la Norvège et le Bureau chargé des aspects internationaux de la lutte antidrogue et de la répression des États-Unis d’Amérique.

D’autres institutions soutiennent l’opération FLASH-WEKA, parmi lesquelles Europol, l’OIM et ROCK (Centre opérationnel régional d’appui au processus de Khartoum et à l’Initiative de la Corne de l’Afrique de l’Union africaine).

L’opération a été coordonnée avec l’aide du Programme INTERPOL d’appui à l’Union africaine, qui accompagne AFRIPOL dans le développement de son cadre stratégique et de ses fonctions opérationnelles sur tout le continent.

Les services chargés de l’application de la loi des pays suivants ont participé à l’opération FLASH-WEKA : Afrique du Sud, Algérie, Angola, Bangladesh, Bénin, Botswana, Brésil, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Émirats arabes unis, Gabon, Gambie, Ghana, Grèce, Guinée, Guinée-Bissau, Iraq, Ile Maurice, Kenya, Lesotho, Liban, Libéria, Libye, Malawi, Mali, Maroc, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Namibie, Niger, Nigéria, Portugal, Sao Tomé et Principe, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Soudan du Sud, Syrie, Tanzanie, Togo, Tunisie, Türkiye, Ouganda, Zambie et Zimbabwe.