Une opération coordonnée par INTERPOL cible les escroqueries par téléphone

2 septembre 2020
Démantèlement d’un réseau criminel durant l’opération First Light menée actuellement

LYON (France) – Deux membres d’un réseau criminel responsable d’escroqueries par téléphone et e mail ont été extradés de Chine en Corée du Sud dans le cadre d’une opération actuellement coordonnée par INTERPOL.

L’opération First Light, qui a eu lieu pour la première fois en 2014, cible la fraude aux télécommunications et d’autres types de fraude par ingénierie sociale, ainsi que le blanchiment des produits illicites de cette criminalité. Quelque 37 pays et territoires participent à cette nouvelle édition lancée en septembre 2019 afin d’identifier et de localiser les centres d’appels illicites à l’origine des escroqueries.

Une coopération qui débouche sur des arrestations

Dans le cadre de cette opération, INTERPOL a organisé, en novembre 2019, une réunion bilatérale entre ses Bureaux centraux nationaux (B.C.N.) de la Chine et de la Corée du Sud, au cours de laquelle les deux pays ont échangé des renseignements sur la fraude transnationale aux télécommunications.

À la suite de cette réunion, la police de Suzhou (Chine) a démantelé un réseau criminel qui se livrait à des escroqueries par téléphone ciblant des victimes en Corée du Sud, et arrêté sept ressortissants sud coréens dont trois faisaient l’objet de notices rouges INTERPOL. Deux d’entre eux ont été extradés vers la Corée du Sud en juillet grâce à une étroite coordination entre les deux B.C.N., tandis que les extraditions restantes sont imminentes.

« L’édition actuelle de l’opération First Light s’est trouvée confrontée à des difficultés inattendues en raison de la pandémie, mais nous avons cependant pu obtenir de bons résultats grâce à une étroite coopération entre les B.C.N. de la Chine et de la Corée du Sud et à l’utilisation de notices rouges signalant les individus recherchés », a déclaré Duan Daqi, Chef du B.C.N. de la Chine.

« Cette réussite témoigne une fois encore de la détermination sans faille des polices de la Chine et de la région à combattre ensemble la criminalité transnationale, y compris la fraude aux télécommunications », a ajouté M. Duan.

Organisée par l’unité d’INTERPOL chargée de la criminalité financière avec le soutien des organisations de police régionales Europol et ASEANAPOL, l’édition actuelle de l’opération First Light a débuté en septembre 2019 et a été prolongée jusqu’au mois de mars 2021 du fait de la crise du COVID-19, afin que les pays participants disposent de suffisamment de temps pour échanger des informations, donner suite aux nouveaux renseignements obtenus et identifier les suspects.

L’escroquerie aux faux ordres de virement (FOVI) est un autre type de fraude par ingénierie sociale repéré durant l’opération First Light ; elle consiste, pour les escrocs, à inciter par la tromperie des employés d’une société à leur virer de l’argent sur des comptes bancaires qu’ils contrôlent.

Dans une affaire de ce type, Europol et le B.C.N. de la Hongrie ont repéré des transferts d’argent entre une entreprise installée en Hongrie et trois comptes bancaires situés à Hong Kong, pour un total de quelque 8,6 millions d’USD qui étaient le produit d’une escroquerie aux FOVI. Avec l’assistance du Sous-bureau INTERPOL de Hong Kong, les transferts ont été bloqués et les fonds retournés le jour même.

Plus de 4,2 millions d’EUR envoyés par une société installée en Allemagne sur un compte bancaire situé à Hong Kong à la suite d’une autre escroquerie aux FOVI ont également pu être récupérés.

Appuyer les pays pour lutter contre la criminalité financière

« La nature transfrontalière de ces activités criminelles appelle une riposte internationale, et c’est la raison pour laquelle INTERPOL est idéalement placé pour aider les pays membres à apporter une réponse efficace », a indiqué José de Gracia, Sous-directeur des Réseaux criminels à INTERPOL.

« Les succès enregistrés jusqu’à présent durant l’opération First Light ont été rendus possibles par la forte mobilisation des pays concernés, qui ont porté un coup sévère aux groupes criminels cherchant à tromper d’innocentes victimes pour s’approprier leur argent », a ajouté M. de Gracia.

INTERPOL a publié trois notices mauves décrivant les modes opératoires mis au jour durant l’opération : sur les escroqueries par téléphone, sur l’escroquerie à l’investissement et sur les escroqueries qui exploitent la pandémie de COVID-19.