Criminalité visant les espèces sauvages : faire front contre la grande criminalité liée au commerce illégal d’animaux

21 décembre 2020
Une décennie de lutte contre le trafic d’espèces sauvages par la coopération policière mondiale

La criminalité liée aux espèces sauvages a des conséquences dévastatrices et de grande ampleur sur la société, la santé publique et l’économie mondiale. Souvent négligée et ne faisant que peu l’objet de poursuites, c’est une forme complexe de grande criminalité dans laquelle une demande importante est source de prix élevés et de violence.

Le profil des auteurs d’infractions visant les espèces sauvages a évolué : ils sont aujourd’hui organisés et inventifs, s’appuient sur des réseaux et appartiennent à des groupes criminels d’envergure mondiale qui ordonnent le massacre et la capture à grande échelle de spécimens d’espèces protégées dans toutes les régions du monde.

Pour importer et exporter des espèces menacées d’extinction destinées au commerce international, ces malfaiteurs utilisent les itinéraires employés pour le trafic d’armes, de stupéfiants et d’autres produits illicites. Compte tenu de la dimension internationale de cette criminalité et de ses liens avec la criminalité organisée, la coopération policière transfrontalière joue un rôle fondamental dans la lutte contre les infractions visant les espèces sauvages.

En 2010, INTERPOL a mis en place un programme consacré à la sécurité environnementale. Cette semaine, afin de célébrer les dix premières années de son action, nous nous intéressons à la façon dont l’Organisation a permis à des pays de toutes les régions du monde de lutter de manière globale contre la criminalité liée aux espèces sauvages, de la détection à l’arrestation, de l’enquête aux poursuites.

Une décennie d’action d’INTERPOL : dix ans en dix actions d’éclat

1.    Évolution des mentalités : pour la plupart des forces de police, les enquêtes sur les infractions visant les espèces sauvages n’étaient pas une priorité en 2010. En dix ans, INTERPOL a alerté la communauté policière mondiale sur le fait qu’il s’agit d’une véritable criminalité organisée liée au blanchiment d’argent, à la fraude fiscale et à la corruption. De nombreuses polices se sont maintenant dotées d’unités spécialisées dans ce domaine au sein de leur structure nationale et font appel à INTERPOL pour coopérer par-delà leurs frontières avec des pays du monde entier aux fins de détection, d’arrestation, d’enquête et de poursuites concernant cette forme de criminalité.

2.    La loi dans toute sa rigueur : depuis dix ans maintenant, INTERPOL est un membre actif du Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) par l’intermédiaire duquel cinq organisations œuvrent à renforcer les systèmes de justice pénale et apportent un appui coordonné, aux niveaux national, régional et international, à la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts. Créé en 2010, l’ICCWC est un partenariat remarquable et efficace avec le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale des douanes (OMD).

3.    Des moyens à la disposition de tous : en tant qu’organisation de police la plus importante au monde et ayant pour mission de mettre en commun et de traiter les informations criminelles au niveau mondial, INTERPOL a passé dix ans à faire en sorte qu’aucun pays, aucune région ou aucun service n’ait à lutter seul contre le commerce illégal d’espèces sauvages. Aujourd’hui, les enquêteurs chargés des infractions visant les espèces sauvages collaborent sur toute la planète et constituent un puissant réseau d’experts.

La criminalité liée aux espèces sauvages connaît chaque année une augmentation comprise entre 5 et 7 %, soit deux à trois fois le taux de croissance de l’économie mondiale.

4.    Renforcement des compétences de la police : INTERPOL, qui a conçu ses formations pour que les services chargés de l’application de la loi disposent de l’expertise requise afin de lutter contre la criminalité contemporaine liée aux espèces sauvages, y intègre les méthodes visant à combattre les nouvelles infractions en la matière dès qu’elles se font jour. Son programme de formation traite actuellement de la manière de lutter contre le trafic d’espèces sauvages commis à l’aide d’Internet et contre l’utilisation des outils numériques dans ce contexte, notamment via les plateformes en ligne. Les éléments de preuve numériques recueillis lors des enquêtes sur la criminalité visant les espèces sauvages étant de plus en plus nombreux, la criminalistique numérique occupe également une place importante dans ce programme, avec des modules portant sur la technologie des appareils mobiles, la criminalistique appliquée aux courriers électroniques et aux réseaux, les éléments de preuve numériques et le traitement électronique des scènes de crime.

INTERPOL aide la police à lutter de manière globale contre la criminalité liée aux espèces sauvages, de la détection à l’arrestation, de l’enquête aux poursuites.
INTERPOL aide la police à lutter de manière globale contre la criminalité liée aux espèces sauvages, de la détection à l’arrestation, de l’enquête aux poursuites.
À la frontière entre le Kenya et la Tanzanie, des policiers contrôlent les véhicules afin d’y déceler les indices d’un trafic d’espèces sauvages.
À la frontière entre le Kenya et la Tanzanie, des policiers contrôlent les véhicules afin d’y déceler les indices d’un trafic d’espèces sauvages.
Les formations, les conférences et les opérations d’INTERPOL sont axées sur la criminalité organisée qui est intrinsèquement liée au trafic d’espèces sauvages.
Les formations, les conférences et les opérations d’INTERPOL sont axées sur la criminalité organisée qui est intrinsèquement liée au trafic d’espèces sauvages.
INTERPOL a passé dix ans à faire en sorte qu’aucun pays, aucune région ou aucun service n’ait à lutter seul contre le commerce illégal d’espèces sauvages.
INTERPOL a passé dix ans à faire en sorte qu’aucun pays, aucune région ou aucun service n’ait à lutter seul contre le commerce illégal d’espèces sauvages.
Par ses formations, INTERPOL veille à ce que, sur tous les continents, les policiers possèdent les compétences nécessaires pour repérer les nouvelles méthodes utilisées par les trafiquants d’espèces sauvages.
Par ses formations, INTERPOL veille à ce que, sur tous les continents, les policiers possèdent les compétences nécessaires pour repérer les nouvelles méthodes utilisées par les trafiquants d’espèces sauvages.
Ces dix dernières années, le nombre des enquêtes sur la criminalité visant les espèces sauvages menées par la communauté mondiale des services chargés de l’application de la loi par l’intermédiaire d’INTERPOL a considérablement augmenté.
Ces dix dernières années, le nombre des enquêtes sur la criminalité visant les espèces sauvages menées par la communauté mondiale des services chargés de l’application de la loi par l’intermédiaire d’INTERPOL a considérablement augmenté.
INTERPOL aide les pays à mettre au jour les liens entre la criminalité liée aux espèces sauvages et d’autres formes de grande criminalité, comme le trafic de stupéfiants.
INTERPOL aide les pays à mettre au jour les liens entre la criminalité liée aux espèces sauvages et d’autres formes de grande criminalité, comme le trafic de stupéfiants.
Recueillir suffisamment d’éléments de preuve est parfois difficile en ce qui concerne les infractions visant les espèces sauvages, mais, depuis dix ans, INTERPOL étudie des solutions en matière de criminalistique et les intègre aux formations et aux enquêtes.
Recueillir suffisamment d’éléments de preuve est parfois difficile en ce qui concerne les infractions visant les espèces sauvages, mais, depuis dix ans, INTERPOL étudie des solutions en matière de criminalistique et les intègre aux formations et aux enquêtes.
Les informations d’INTERPOL proviennent du monde entier et aident les pays à cartographier les réseaux de la criminalité liée aux espèces sauvages et à cibler leurs membres aux fins de poursuites.
Les informations d’INTERPOL proviennent du monde entier et aident les pays à cartographier les réseaux de la criminalité liée aux espèces sauvages et à cibler leurs membres aux fins de poursuites.
La criminalité actuelle liée aux espèces sauvages a des conséquences dévastatrices et de grande ampleur sur la société, la santé publique et l’économie mondiale.
La criminalité actuelle liée aux espèces sauvages a des conséquences dévastatrices et de grande ampleur sur la société, la santé publique et l’économie mondiale.
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5.    Davantage d’enquêtes : ces dix dernières années, le nombre des enquêtes sur la criminalité visant les espèces sauvages menées par la communauté mondiale des services chargés de l’application de la loi par l’intermédiaire d’INTERPOL a considérablement augmenté. Quand les forces de police prennent conscience de l’implication de grands groupes criminels dans cette forme de criminalité, elles s’adressent à l’Organisation afin de mener leurs enquêtes par-delà leurs frontières. Durant la décennie écoulée, les pays ont demandé la publication de toute une série de notices INTERPOL, que ce soit en vue d’arrêter des individus en fuite, auteurs présumés d’infractions visant les espèces sauvages, ou d’attirer l’attention sur de nouvelles menaces ou tendances.

6.    La piste de l’argent : INTERPOL encourage les échanges de renseignements d’ordre financier afin que ses pays membres puissent détecter les transactions transfrontalières et interrompre les flux de capitaux issus de la criminalité liée aux espèces sauvages. Grâce aux techniques d’enquête sur les flux financiers et le blanchiment d’argent, nous avons aidé, au fil des ans, les pays agissant en première ligne à coordonner leurs efforts en matière de lutte contre la criminalité financière, ce qui a mis en évidence la forte convergence de la fraude, du blanchiment d’argent et de la fraude fiscale liés à la criminalité visant les espèces sauvages.

7.    Criminalistique des espèces sauvages : recueillir suffisamment d’éléments de preuve est parfois difficile en ce qui concerne les infractions visant les espèces sauvages. C’est pourquoi INTERPOL étudie depuis dix ans de nouvelles solutions en matière de criminalistique et les intègre aux formations et aux enquêtes. Les éléments présents dans les appareils mobiles des malfaiteurs – photographies, informations de localisation et appels entrants et sortants – s’avèrent précieux dans le cadre des enquêtes et des poursuites. On a aujourd’hui recours au séquençage de l’ADN, à l’analyse des empreintes digitales et à la reconnaissance faciale pour identifier les produits issus d’espèces sauvages ayant fait l’objet d’un braconnage ou d’un trafic, ou déterminer l’espèce, l’origine géographique, la parenté, l’identité individuelle et l’âge de spécimens.

8.    Démantèlement des réseaux : ces dix dernières années, les petits braconniers et trafiquants ne sont plus au cœur des enquêtes, qui se sont réorientées vers l’identification des principaux acteurs et réseaux du trafic mondial. L’échange accru de renseignements criminels durant cette période a permis à INTERPOL de cartographier aujourd’hui la plupart des réseaux de la criminalité visant les espèces sauvages, permettant ainsi aux pays de cibler leurs membres en vue de les traduire en justice. Le soutien aux enquêtes apporté par INTERPOL s’est concentré sur le fait que les réseaux qui se livrent à des infractions visant les espèces sauvages sont actifs simultanément dans de nombreux domaines de criminalité et qu’ils utilisent, pour la contrebande de ces espèces, les itinéraires de la traite des personnes ou du trafic d’armes à feu, de stupéfiants ou d’autres marchandises interdites. Les enquêtes et les opérations dirigées par INTERPOL ont aidé à réunir des éléments de preuve contre les chefs des groupes criminels qui se livrent à ce trafic et à démanteler plusieurs de ces groupes.

9.    Vue d’ensemble des nouvelles menaces : les malfaiteurs changent constamment leur façon d’opérer, et INTERPOL suit avec attention, depuis dix ans, la criminalité liée aux espèces sauvages afin de faire en sorte que la communauté mondiale des services chargés de l’application de la loi puisse répondre avec efficacité aux nouvelles menaces. Le commerce d’espèces sauvages et de produits issus de ces espèces migre actuellement sur Internet pour la publicité et la vente, en particulier sur les plateformes de médias sociaux ; aussi INTERPOL organise-t-il des formations ciblées afin d’aider cette communauté à s’adapter et à renforcer ses compétences en matière d’enquêtes en ligne.

10.    Des opérations emblématiques : durant la décennie écoulée, INTERPOL a coordonné plus de 50 opérations régionales et mondiales contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Ces opérations fondées sur le renseignement ont aidé à mettre au jour des plaques tournantes du trafic et des cibles criminelles tout en permettant la saisie de spécimens d’espèces sauvages protégées (grands félins et primates vivants ou encore reptiles et oiseaux), et de marchandises dérivées telles que des vêtements, des produits de beauté, des denrées alimentaires, des remèdes traditionnels et des produits artisanaux.

Depuis leur première édition en 2017, les opérations Thunder d’INTERPOL ont permis la saisie de plus de 7 000 spécimens d’espèces sauvages et forestières protégées ainsi que l’arrestation de plus de 3 500 auteurs d’infractions. Elles sont assurées en coordination avec l’Organisation mondiale des douanes.

Durant la décennie écoulée, INTERPOL a coordonné plus de 50 opérations régionales et mondiales contre la criminalité liée aux espèces sauvages.
Durant la décennie écoulée, INTERPOL a coordonné plus de 50 opérations régionales et mondiales contre la criminalité liée aux espèces sauvages.
Les opérations annuelles Thunder ont permis de réaliser d’importantes saisies de spécimens appartenant à des espèces protégées inscrites à la CITES.
Les opérations annuelles Thunder ont permis de réaliser d’importantes saisies de spécimens appartenant à des espèces protégées inscrites à la CITES.
Les opérations Thunder ont permis de saisir des produits issus d’espèces sauvages protégées et des marchandises dérivées.
Les opérations Thunder ont permis de saisir des produits issus d’espèces sauvages protégées et des marchandises dérivées.
Les opérations d’INTERPOL permettent d’intercepter des spécimens appartenant à des espèces protégées transportés aux fins de trafic.
Les opérations d’INTERPOL permettent d’intercepter des spécimens appartenant à des espèces protégées transportés aux fins de trafic.
Les opérations d’INTERPOL fondées sur le renseignement ciblent des chargements spécifiques dont on soupçonne qu’ils contiennent des spécimens d’espèces protégées comme le requin-marteau, très recherché pour ses ailerons sur les marchés illégaux.
Les opérations d’INTERPOL fondées sur le renseignement ciblent des chargements spécifiques dont on soupçonne qu’ils contiennent des spécimens d’espèces protégées comme le requin-marteau, très recherché pour ses ailerons sur les marchés illégaux.
Depuis leur première édition en 2017, les opérations Thunder d’INTERPOL ont permis la saisie de plus de 7 400 spécimens d’espèces sauvages et forestières.
Depuis leur première édition en 2017, les opérations Thunder d’INTERPOL ont permis la saisie de plus de 7 400 spécimens d’espèces sauvages et forestières.
Depuis leur première édition en 2017, les opérations Thunder d’INTERPOL, réalisées en coordination avec l’Organisation mondiale des douanes, ont permis l’arrestation de plus de 3 500 auteurs d’infractions.
Depuis leur première édition en 2017, les opérations Thunder d’INTERPOL, réalisées en coordination avec l’Organisation mondiale des douanes, ont permis l’arrestation de plus de 3 500 auteurs d’infractions.
Depuis 2017, les opérations Thunder d’INTERPOL ont donné lieu à des enquêtes dans le monde entier.
Depuis 2017, les opérations Thunder d’INTERPOL ont donné lieu à des enquêtes dans le monde entier.
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Une décennie de précieux partenariats

INTERPOL connaît l’importance de partenariats solides s’agissant d’apporter une réponse coordonnée à la criminalité liée aux espèces sauvages. Nos activités de lutte contre cette forme de criminalité bénéficient toutes de financements externes et reposent sur des partenariats durables.

INTERPOL travaille en étroite collaboration avec des organisations gouvernementales, non gouvernementales et internationales dans l’objectif d’identifier, de cibler et de démanteler les organisations criminelles transnationales responsables d’atteintes à l’environnement. Ces partenaires nous aident également à apporter une assistance technique et logistique à nos pays membres.

Nous tenons tout particulièrement à remercier notre Groupe de travail sur la criminalité liée aux espèces sauvages et nos partenaires pour leur précieux soutien et invitons d’autres acteurs nationaux, régionaux et internationaux, ainsi que la communauté internationale des donateurs, à soutenir l’important travail que nous menons pour que cessent les atteintes à l’environnement relevant de la criminalité organisée.

•    La réponse d’INTERPOL à la criminalité liée aux espèces sauvages

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