Priver de leurs ressources financières les groupes criminels qui se livrent à la traite d’êtres humains et au trafic de migrants

10 septembre 2019
La 7ème Conférence mondiale portera principalement sur les données, les technologies et les partenariats

BUENOS AIRES (Argentine) – Des spécialistes du monde entier sont réunis en Argentine cette semaine pour réfléchir aux moyens de s’attaquer au « modèle économique » des groupes criminels qui se livrent à la traite d’êtres humains et au trafic de migrants.

Les participants débattront des modes opératoires des groupes criminels qui voient leurs victimes comme des produits qui s’achètent, se transportent et se vendent dans l’objectif d’en tirer un gain financier. Ils se pencheront à cette occasion sur tous les maillons de la chaîne logistique de la traite et du trafic, du recrutement au transport international, tout en analysant les flux financiers et les différentes formes d’exploitation.

Mettant l’accent sur l’échange d’informations, les technologies et la coopération intersectorielle, la 7ème Conférence mondiale d’INTERPOL sur la traite d’êtres humains et le trafic de migrants bat tous les records de participation puisqu’elle réunit 750 participants de 97 pays, représentant les services chargés de l’application de la loi, le secteur public et le secteur privé ainsi que des organisations internationales et non gouvernementales.

Cette conférence de deux jours (10 et 11 septembre) est organisée en coopération avec la Police fédérale et le ministère de la Sécurité argentins.

Mme Patricia Bullrich, Ministre argentine de la Sécurité (au centre), a ouvert la 7ème Conférence mondiale.
Mme Patricia Bullrich, Ministre argentine de la Sécurité (au centre), a ouvert la 7ème Conférence mondiale.

Dans son allocution d’ouverture, Mme Patricia Bullrich, la Ministre argentine de la Sécurité, a évoqué, à propos de la traite d’êtres humains et du trafic de migrants, « l’exploitation des faibles par les forts, ceux-là mêmes qui exploitent la vulnérabilité pour leur propre profit ».

« Il est important que nous comprenions la nature profonde de ces activités criminelles, non seulement pour combattre les malfaiteurs mais aussi pour être mieux à même de rendre leur liberté et leur tranquillité d’esprit à celles et ceux qui en sont les victimes », a-t-elle ajouté.

M. Néstor Roncaglia, Chef de la Police fédérale argentine et Vice-président d’INTERPOL pour les Amériques, a déclaré que les groupes criminels organisés ne cessaient d’innover et de se réinventer. « Nous devons être prêts à lutter contre cet ennemi commun, tous ensemble », a-t-il indiqué.

M. Néstor Roncaglia, Chef de la Police fédérale argentine et Vice-président d’INTERPOL pour les Amériques, a déclaré que les groupes criminels organisés ne cessaient d’innover et de se réinventer.
M. Néstor Roncaglia, Chef de la Police fédérale argentine et Vice-président d’INTERPOL pour les Amériques, a déclaré que les groupes criminels organisés ne cessaient d’innover et de se réinventer.

La cérémonie d’ouverture a eu lieu en présence de M. Eugenio Burzaco, Secrétaire argentin à la Sécurité, et de M. Destino Pedro, Délégué auprès du Comité exécutif d’INTERPOL pour l’Afrique.

INTERPOL, plateforme mondiale pour l’échange de données essentielles

Paul Stanfield, Directeur d’INTERPOL chargé de la criminalité organisée et des nouvelles formes de criminalité, a indiqué que les actions visant à tarir les flux financiers des groupes criminels constituaient un des principaux piliers de la stratégie déployée par l’Organisation pour lutter contre la traite d’êtres humains et le trafic de migrants. Il a encouragé l’utilisation des capacités policières d’INTERPOL comme les notices et I-24/7, son système de communication sécurisée, afin de partager les informations sensibles telles que celles portant sur les activités en ligne et les activités financières.

« Le fait d’alerter les services chargés de l’application de la loi dans l’ensemble des pays membres d’INTERPOL nous permet de concentrer nos efforts collectifs sur le plus important : la mise à disposition de renseignements exploitables sur le terrain », a-t-il déclaré.

Plus tôt dans l’année, les Ministres de l’Intérieur du G7 ont appelé à un renforcement de la coopération opérationnelle et de l’échange d’informations de police par l’intermédiaire d’INTERPOL afin de combattre plus efficacement la traite d’êtres humains.

Le Groupe d’experts d’INTERPOL sur le trafic d’êtres humains et le Réseau opérationnel INTERPOL de spécialistes de la lutte contre le trafic de migrants se sont également réunis à Buenos Aires cette semaine. Ces groupes opérationnels partagent des renseignements précis, relatifs à des affaires, sur les menaces, les tendances, les itinéraires et les modes opératoires, ce qui débouche sur des opérations de police concrètes telles que l’opération Andes, qui a été menée en novembre 2018.

La conférence de cette année a réuni 750 participants de 97 pays, un record.
La conférence de cette année a réuni 750 participants de 97 pays, un record.

Cette opération, coordonnée par INTERPOL, visait les réseaux de trafic de migrants sur l’ensemble du continent américain, et a conduit jusqu’à présent à l’arrestation de 103 trafiquants présumés, à l’identification de 13 organisations criminelles et à 30 enquêtes de suivi.

En 2019, INTERPOL a encore renforcé son action sur le terrain avec les opérations Épervier II et STOP Mauritanie.