Projet ENACT

Utiliser l’analyse criminelle pour renforcer la capacité de l’Afrique à répondre plus efficacement à la criminalité organisée transnationale.

Calendrier : 2017 - 2025
Budget : 26 millions d’EUR
Donateurs : Union européenne et ministère français des Affaires étrangères

Contexte

L’Afrique jouit depuis plusieurs décennies d’une stabilité accrue et d’une croissance économique en hausse, mais ces conditions ont aussi facilité la criminalité organisée transfrontalière.  

Les groupes criminels organisés se livrent à toutes sortes d’activités illicites, de plus en plus reliées entre elles : trafic de drogue, d’armes, d’espèces sauvages et de faux médicaments, traite d’êtres humains, mais aussi exploitation minière et forestière illégale. Souvent liées au terrorisme, ces économies illicites engendrent des conflits et sapent les initiatives régionales de consolidation de la paix.

Ces dernières années, le développement technologique rapide du continent, notamment dans le secteur du commerce électronique et des technologies mobiles, s’est accompagné d’une prolifération de la cybercriminalité et des activités illicites en ligne. Les réseaux criminels exploitent les insuffisances des infrastructures informatiques de l’Afrique en recourant à des moyens tels que les rançongiciels, les nouveaux logiciels malveillants, les escroqueries sur les médias sociaux et l’utilisation frauduleuse des services de paiement par téléphone mobile.

Objectifs du projet

Le projet ENACT est le premier du genre à analyser, sur l’ensemble du continent africain, l’ampleur de la criminalité organisée et ses répercussions en matière de sécurité, de gouvernance et de développement.

Cette analyse permettra d’éclairer les décisions stratégiques et de renforcer la coopération aux niveaux régional et international.

Activités menées dans le cadre du projet

Dans le cadre de ce projet, INTERPOL aide les polices d’Afrique à adopter des stratégies proactives de lutte contre les menaces liées à la criminalité organisée, à faciliter l’échange d’informations et à développer leurs compétences en matière d’enquêtes, en employant les moyens suivants :

  • Formation à l’analyse criminelle et renforcement des capacités : les policiers acquièrent les compétences nécessaires pour devenir formateurs en analyse criminelle au niveau national ;
  • Fourniture à certains pays de matériel, de logiciels d’analyse et d’un accès aux bases de données d’INTERPOL, et accompagnement régulier de ces pays par le mentorat, afin de les aider à créer leur unité d’analyse criminelle ;
  • Mise en place d’un environnement sécurisé permettant aux femmes africaines des services chargés de l’application de la loi de constituer des réseaux pour partager des connaissances à des fins de prévention et de lutte contre la criminalité transnationale organisée. Le but est de promouvoir leur autonomisation et leur évolution professionnelle ainsi que les bonnes pratiques.
Project ENACT-4037
Project ENACT-1731
Project ENACT-77861
Project ENACT-1
Project ENACT-2
Project ENACT-3
Project ENACT-4
Project ENACT-5
Project ENACT-6
/

Rapports d’analyse

Les rapports d’INTERPOL réalisés dans le cadre du projet ENACT fournissent des éclairages sur certaines formes de criminalité organisée en Afrique. Ils offrent des connaissances et des analyses qui permettent aux agents des services chargés de l’application de la loi et aux décideurs d’élaborer des réponses appropriées.

Ces rapports les aident également à identifier d’éventuelles tendances et à établir des liens entre différentes infractions, tout en renforçant la coopération aux niveaux régional et continental.

Voici quelques exemples de rapports publiés :

  • Rapport sur la criminalité organisée et les conflits armés en Afrique de l’Est (juin 2022) – Les groupes armés diversifient leurs sources de revenus, qui reposent de plus en plus sur des activités relevant de la criminalité organisée.
  • Rapport sur la traite d’êtres humains aux fins de prélèvement d’organes en Afrique de l’Ouest et du Nord (juillet 2021) – Cette forme de criminalité est particulièrement préoccupante dans la région, où les communautés démunies sont plus exposées au risque d’exploitation.
  • Rapport sur l’exploitation aurifère illégale en Afrique centrale (juin 2021) : Cette économie illégale est liée à d’autres activités relevant de la grande criminalité, telles que la traite d’êtres humains, la criminalité financière et le braconnage.
  • Rapport sur les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur le problème des médicaments illicites en Afrique de l’Est (décembre 2020) – Des groupes criminels organisés ont profité de la pandémie pour vendre des médicaments contrefaits et de qualité inférieure.
  • Rapport sur le secteur des services de paiement mobile en Afrique (juin 2020) – Des malfaiteurs exploitent les failles des réglementations et des systèmes d’identification pour commettre des infractions liées à l’utilisation frauduleuse des services de paiement par téléphone mobile.

Les versions publiques de ces rapports peuvent être téléchargées en bas de cette page / sur notre site Web. Les rapports sont publiés en anglais, mais certains d’entre eux sont également disponibles en français et en arabe.

Partenaires

Le projet ENACT est financé par l’Union européenne et mis en œuvre par INTERPOL, l’Institut d’études de sécurité (ISS) et l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC).

Le ministère français des Affaires étrangères a également alloué des fonds à INTERPOL lors de la deuxième phase du projet.

Actualités du projet

Novembre 2023
Conférence sur l’analyse criminelle et les tendances de la criminalité

L’analyse criminelle joue un rôle essentiel dans la lutte contre la criminalité organisée en permettant d’identifier les liens entre les suspects, les lacunes en matière d’informations et les pistes d’enquête. L’équipe du projet ENACT a organisé une conférence à Nairobi (Kenya) du 14 au 16 novembre pour rappeler l’importance de telles analyses.

Pendant trois jours, les tendances criminelles étaient au cœur des discussions, notamment le trafic d’êtres humains, le trafic d’armes à feu, la cybercriminalité, la criminalité environnementale et le trafic de drogues. D’autres sujets ont été abordés, comme les défis liés au partage de données, l’initiative womENACTion, mais aussi les outils et ressources pour procéder à une analyse.

Au total, 33 personnes ont participé à cette conférence, y compris des chefs de Police judiciaire d’Afrique, les chefs des sept unités d’analyse créées dans le cadre du projet ENACT, ainsi qu’un représentant de l’Union africaine. La conférence a été ouverte par Henriette Geiger, ambassadrice de l’UE au Kenya, et un représentant de la Police judiciaire kényane.

2017 - 2023
Mise en place d’unités d’analyse en Afrique

La création d’unités d’analyse en Afrique constitue un objectif à long terme du projet ENACT. Avec le soutien d’INTERPOL, les autorités de police ont ouvert des unités en Tanzanie et en Côte d’Ivoire en 2022 et 2023. Cinq unités avaient déjà été mises en place au Gabon, au Malawi, en Ouganda, au Congo et au Niger entre 2017 et 2021.
 
Dans le cadre de ce projet, INTERPOL a mis à la disposition des unités plusieurs logiciels d’analyse ainsi qu’une expertise. Les unités peuvent également interroger en temps réel les bases de données de l’Organisation pour mener leurs enquêtes. Soutenir la création d’autres unités d’analyse ailleurs sur le continent renforcera à long terme les capacités policières africaines.

2019 – Ateliers et séminaires

Le séminaire et l’atelier de sensibilisation organisés par INTERPOL ont rassemblé des fonctionnaires supérieurs des services chargés de l’application de la loi du Congo, du Malawi, du Niger et de l’Ouganda. Ces derniers ont souligné l’importance de l’analyse criminelle pour renforcer les enquêtes de police et lutter contre la criminalité organisée, qu’il s’agisse de la contrebande d’armes, de la criminalité visant les espèces sauvages, de la cybercriminalité, de la traite d’êtres humains ou du terrorisme.

2018 – Conférences

Deux conférences ont été organisées en 2018 dans le cadre du projet ENACT. Intitulées « Comprendre et combattre la criminalité organisée en Afrique au moyen de l’analyse criminelle », ces manifestations ont réuni 136 cadres de la police issus de 47 pays africains. Les participants ont insisté sur la nécessité d’échanger des informations, d’adopter des stratégies proactives pour lutter contre la criminalité transfrontalière et d’améliorer la qualité des enquêtes de police.

Documents associés