LYON (France) – L’exploitation forestière illégale et le trafic de bois constituent une menace pour l’environnement à l’échelle mondiale. Non seulement cette criminalité détruit la biodiversité, mais elle est également à l’origine de la déforestation et de la destruction d’habitats naturels.
Qui plus est, de nombreuses infractions relevant de la criminalité organisée sont étroitement liées. Par exemple, des malfaiteurs peuvent utiliser les revenus illicites tirés des infractions forestières pour financer des conflits. Ils peuvent également financer le trafic de stupéfiants par la vente et le commerce de bois illégal, et inversement.
Dans ce contexte, INTERPOL a collaboré avec la Police royale thaïlandaise, attirant l’attention sur les dommages causés à l’environnement et les enjeux liés à l’exploitation forestière illégale. Durant cette opération, les experts ont mis en avant la nécessité d’un travail de police fondé sur le renseignement et d’un partage efficace des informations, essentiels pour lutter contre la criminalité organisée.
De même, le lieutenant-colonel Parinya Iamkamol de la Police royale thaïlandaise a insisté sur l’importance de la conservation des forêts. Il a également souligné que chaque unité devait intervenir et prendre des mesures sérieuses contre la déforestation illégale.
Kittichai Runglaiboonwong, du Service des parcs nationaux thaïlandais, a expliqué que les malfaiteurs qui se livrent à la contrebande de bois disposent parfois de réseaux pour le transporter dans les pays voisins et au-delà. Il a ajouté que sept suspects arrêtés récemment pour avoir coupé du bois dans le parc national de Khao Yai avaient effectué des exportations illégales pendant plus de 20 jours.
Le bois de rose est un bois de grande valeur et une activité très lucrative pour la criminalité organisée transnationale, comme l’a expliqué Nicole Quijano-Evans, Experte en prévention de la criminalité à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Cependant, des actions de répression ciblées peuvent contribuer à mettre un terme à la déforestation illégale. INTERPOL et l’ONUDC collaborent par exemple au sein du programme LEAP financé par le ministère norvégien du Climat et de l’Environnement dans le cadre de son Initiative internationale pour le climat et les forêts.
Axé sur les opérations fondées sur le renseignement, la coopération interservices et l’assistance technique aux services chargés de l’application de la loi, ce programme conjoint des deux organisations offre un éventail exceptionnel de services de soutien qui aident les pays membres à mieux lutter contre la criminalité forestière et la déforestation illégale en mettant au jour les itinéraires de trafic et en facilitant les enquêtes transnationales.
