La piraterie est sans doute le type de criminalité maritime le plus visible. Cela étant, le trafic de marchandises et la traite d’êtres humains par la mer ainsi que la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (« pêche INN ») sont tout aussi préoccupants.
La criminalité maritime touche de nombreux pays, sur tous les continents, et appelle une réponse globale qui suppose la collaboration de nombreux services et secteurs.
La piraterie maritime et les vols à main armée contre les navires
La piraterie maritime touche les principales voies de navigation et met en danger la vie des gens de mer du monde entier.
Les vols à main armée commis à l’encontre des navires ont lieu plus près du rivage et dans les mouillages du monde entier. Moins graves que la piraterie de haute mer, ces infractions peuvent toutefois s’accompagner de violences et occasionner blessures et traumatismes aux membres d’équipage.
Les statistiques actuelles montrent que le golfe de Guinée est le principal foyer de piraterie maritime, mais des actes de piraterie sont également commis au large de la Corne de l’Afrique et des côtes de l’Asie du Sud-Est et de l’Amérique du Sud, ainsi que dans les Caraïbes.
Les rançons versées aux pirates leur rapportent chaque année des millions de dollars. Ces sommes sont partagées entre les pirates, leurs chefs et ceux qui les financent.
Remonter les flux financiers liés aux rançons versées aux malfaiteurs est l’un des principaux défis auxquels sont confrontés les services chargés de l’application de la loi.
Trafic
Les trafiquants versent des pots-de-vin aux employés portuaires ou leur forcent la main pour accéder aux conteneurs scellés afin de dissimuler des marchandises illicites dans des cargaisons licites.
En mer, les trafiquants exploitent le défaut de surveillance de certaines voies de navigation et se servent de leur connaissance de l’environnement local et de l’espace maritime pour échapper aux autorités chargées de l’application de la loi.
La pêche illicite, non déclarée et non réglementée
Souvent négligée, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (« pêche INN ») est pourtant un phénomène de grande ampleur. Cette pratique porte atteinte à l’environnement et nuit aux populations côtières en fragilisant leurs moyens d’existence.
La pêche INN s’exerce au détriment des pêcheurs responsables qui respectent la réglementation locale. Faute de perspectives professionnelles, certains d’entre eux peuvent se tourner vers des activités maritimes illégales telles que la piraterie.
Une criminalité transnationale relevant de plusieurs ressorts territoriaux
Une seule infraction commise en mer touche différents pays.
Les suspects, la marine qui les intercepte et le pays disposé à mener l’enquête et à engager les poursuites peuvent également refléter ce caractère transnational.
Chacun de ces acteurs recueillera des éléments de preuve qui pourront s’avérer précieux pour identifier les suspects et les poursuivre en justice. D’où l’importance de l’échange d’informations entre les autorités militaires, les services chargés de l’application de la loi et les services judiciaires des pays concernés.