Selon le Secrétaire Général d’INTERPOL, il faut davantage d’unités spécialisées pour enquêter sur les abus pédosexuels sur Internet

20 octobre 2022
Une plus grande cohésion est nécessaire au niveau mondial pour éviter de mettre les victimes encore plus en danger

NEW DELHI (Inde) – Depuis plus de 20 ans, INTERPOL sert de plateforme de coopération, puissante et unique en son genre, pour lutter contre l’exploitation sexuelle d’enfants sur Internet.

Parce qu’elle contient aujourd’hui plus de 4,3 millions de vidéos et d’images, la base de données internationale d’INTERPOL sur l’exploitation sexuelle des enfants (ICSE) permet aux enquêteurs d’établir des liens entre des victimes, des agresseurs et des lieux de toutes les régions.

Grâce à des pistes obtenues au moyen de la base de données ICSE, plus de 30 000 victimes ont été identifiées à travers le monde.

Cependant, non seulement un grand nombre de cas de d’exploitation et d’abus pédosexuels sur Internet ne sont pas signalés, mais beaucoup de pays ne disposent pas d’unités spécialisées dans ce type d’activité criminelle, tandis que d’autres ne sont pas dotés de la législation nécessaire pour faciliter les enquêtes.

Une résolution approuvée par les délégués présents à la 90ème session de l’Assemblée générale souligne l’urgente nécessité, pour les pays membres, de mettre en place des unités, de les relier à la base de données ICSE et d’utiliser cette dernière, afin de se doter d’un dispositif renforcé, centré sur les victimes, d’identification et de protection des enfants.

« Chaque enfant devrait être à l’abri de l’exploitation et des abus sexuels, et ne devrait pas redevenir une victime après la diffusion des images sur Internet », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, Jürgen Stock.

« Le partage de données entre les services chargés de l’application de la loi et dans toutes les régions est essentiel. Si les informations ne sont pas mises en commun au niveau mondial, les victimes resteront non identifiées et leurs agresseurs ne pourront être traduits en justice. Or, ni l’un ni l’autre ne sont acceptables. »

« INTERPOL demeure inébranlable dans sa volonté d’aider les pays membres à lutter contre l’exploitation des enfants et les activités criminelles associées. Il s’agit de formes de criminalité où le compartimentage de l’action, que ce soit entre services ou entre régions, n’a pas sa place. L’enjeu est trop important », a conclu le Secrétaire Général.

À l’heure actuelle, 68 pays membres sont reliés à la base de données ICSE. Une participation accrue débouchera sur une augmentation des identifications de victimes en reliant des enquêtes menées en parallèle et en évitant les doubles emplois lorsque les investigations porteront sur des éléments concernant des affaires déjà résolues.