INTERPOL apporte son soutien à une opération internationale de lutte contre les contenus à caractère pédosexuel sur Internet dirigée par la Nouvelle-Zélande

LYON (France) – Une opération internationale dirigée par le ministère de l’Intérieur de la Nouvelle-Zélande (Te Tari Taiwhenua) a permis de repérer plus de 90 000 comptes en ligne ayant hébergé ou commercialisé des contenus à caractère pédosexuel.

Dans le cadre d’une opération dont les autorités ont estimé qu’elle était « l’opération de lutte contre l’exploitation des enfants sur Internet la plus importante et la plus difficile jamais menée par la Nouvelle-Zélande », le ministère de l’Intérieur a collaboré avec des organismes internationaux chargés de l’application de la loi, dont INTERPOL, pour faciliter et coordonner les centaines d’enquêtes qui s’en sont suivies dans le monde entier.

L’opération, qui portait le nom de code « H », a été lancée en octobre 2019 par l’équipe de lutte contre l’exploitation des enfants par voie numérique du ministère de l’Intérieur suite à l’alerte donnée par un fournisseur de services électroniques ayant constaté que des dizaines de milliers de malfaiteurs utilisaient sa plateforme pour échanger en ligne des images d’abus pédosexuels parmi les plus terrifiants et les plus dévastateurs.

Cette opération, qui a duré deux ans, a donné les résultats suivants :

• 46 personnes établies en Nouvelle-Zélande ont été arrêtées ;
• 836 affaires ont fait l’objet d’une enquête dans le monde ;
• 146 enfants secourus dans le monde.

Tim Houston, responsable de l’équipe chargée de la lutte contre l’exploitation des enfants par voie numérique et chef de l’opération H, a souligné à quel point cette opération et les poursuites qui en découleront constituent une réussite majeure dans le cadre de l’action menée au niveau international pour neutraliser et démanteler les réseaux et les structures qui cherchent à exploiter les enfants.

« Je salue le soutien indéfectible de nos partenaires au sein des services chargés de l’application de la loi au niveau national et dans le monde entier et me félicité de leur dévouement et de leur travail acharné. Cette opération aura une incidence sur les réseaux qui se livrent au trafic des contenus les plus effroyables et les plus violents au niveau mondial, et nous sommes extrêmement fiers des répercussions qu’elle aura sur la vie des enfants dans le monde entier», a déclaré M. Houston.

Pour appuyer l’action de la Nouvelle-Zélande et lui assurer une envergure mondiale, l’Unité Pédocriminalité d’INTERPOL a transmis des dossiers de signalement à 130 pays, qui portaient sur environ 153 000 comptes. Elle a ensuite collaboré activement avec 58 pays membres afin de leur transmettre des contenus à caractère pédosexuels concernant des personnes se trouvant sur leur territoire, ainsi que des renseignements connexes.

La procédure de signalement a permis à de nombreux pays membres d’INTERPOL d’exercer et d’améliorer leur capacité opérationnelle en matière d’exploitation sexuelle des enfants sur Internet. La transmission de dossiers de signalement comportant des renseignements exploitables, comme ce fut le cas dans l’opération H, permet à INTERPOL d’assurer un suivi, de fournir un soutien et des conseils, et d’utiliser le signalement comme un moyen de renforcer les capacités et de favoriser la prise de mesures contre cette forme de criminalité.

En outre, un certain nombre d’images et de vidéos ont été versées dans la base de données internationale d’INTERPOL sur l’exploitation sexuelle des enfants, contribuant ainsi à la poursuite des enquêtes visant à identifier les victimes et les auteurs d’abus. La base de données comprend actuellement des contenus et des informations sur plus de 27 700 victimes identifiées et 12 500 auteurs d’abus dans le monde entier, ainsi que des images et des vidéos montrant des abus perpétrés sur des victimes qui n’ont pas encore été secourues.