ABIDJAN (Côte d’Ivoire) – Des données biométriques provenant de terroristes présumés arrêtés lors d’opérations conjointes menées par la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso sont partagées via INTERPOL afin de mettre au jour d’éventuels liens avec d’autres attaques terroristes et d’autres suspects dans la région et au-delà.
Le 24 mai, l’opération Comoé a eu lieu dans le nord-est de Ferkessédougou, en Côte d’Ivoire, et dans la base terroriste d’Alidougou, dans le sud de Banfora, au Burkina Faso. Elle a abouti à l’arrestation de 24 suspects au Burkina et de 16 individus en Côte d’Ivoire, qui ont ensuite été remis aux services de renseignement.
Au lendemain d’une attaque terroriste à Kafolo (Côte d’Ivoire) le 11 juin, au cours de laquelle plusieurs soldats ont été tués, une deuxième opération antiterroriste a été menée. Près de 30 terroristes présumés ont été arrêtés, parmi lesquels Ali Sidibé Ali dit « Sofiane », qui avait dirigé l’attaque, et des armes, des munitions, des clés USB et des téléphones mobiles ont été saisis.
Données biométriques
Suite à une demande d’assistance de la Côte d’Ivoire, des officiers spécialisés du Pôle antiterroriste régional INTERPOL pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Abidjan ont formé, entre le 12 et le 17 juin, des fonctionnaires du Bureau central national (B.C.N.) INTERPOL, de la police scientifique et de l’administration pénitentiaire à l’utilisation du matériel de collecte de données biométriques.
Un soutien en matière de criminalistique numérique a également été apporté aux fins de l’analyse des données recueillies dans les clés USB et les téléphones saisis.
À ce jour, les données biométriques de 37 des suspects arrêtés lors des opérations antiterroristes ont été enregistrées dans les bases de données d’INTERPOL et diffusées aux 194 pays membres afin de mettre en évidence d’éventuels liens avec d’autres attaques et individus.
« La pandémie de COVID-19 n’arrête pas les activités terroristes, ce qui signifie que les opérations de répression doivent se poursuivre, et se poursuivront, pour faire face à ces menaces », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL Jürgen Stock.
« Grâce aux Pôles antiterroristes régionaux INTERPOL, nous pouvons apporter un soutien direct et immédiat au lendemain d’une attaque, et aussi aider les autorités nationales chargées de collecter les données biométriques de terroristes présumés.
« Le partage des informations avec nos pays membres renforce donc le rôle d’INTERPOL en tant que système mondial d’alerte précoce, permettant ainsi à la police d’établir des liens qui n’auraient autrement pas été décelés », a ajouté le chef d’INTERPOL.
Réseau mondial
Les éléments biométriques recueillis et partagés au moyen du réseau mondial d’INTERPOL ces dernières années ont donné lieu à des correspondances entre des individus jusque-là sans rapport, au Sahel et dans d’autres régions.
Le fichier d’analyse antiterroriste (CT CAF) d’INTERPOL contient actuellement plus d’un million d’entités liées au terrorisme (suspects, comptes bancaires, documents d’identité, moyens de transport et de communication, etc.), dont plus de 85 000 profils de combattants terroristes étrangers.
Le CT CAF aide les pays membres à mieux repérer les caractéristiques de l’activité terroriste, les modes opératoires et les réseaux de communication afin qu’ils puissent mettre en place des stratégies plus efficaces de lutte en la matière et détecter de nouvelles pistes opérationnelles.
Le Pôle antiterroriste régional INTERPOL à Abidjan a également proposé son assistance au B.C.N. du Burkina Faso à Ouagadougou pour le recueil de données biométriques sur les autres terroristes présumés arrêtés lors des opérations antiterroristes.