Élaborer une réponse mondiale à la corruption

21 novembre 2019
Des spécialistes se penchent sur les conséquences incalculables de la corruption

MEDELLIN (Colombie) – Les opérations entachées de corruption ignorent de plus en plus les frontières et sont présentes dans presque tous les types d’activités criminelles. INTERPOL a donc réuni cette semaine des spécialistes du monde entier en vue de réfléchir à une réponse mondiale et pluridisciplinaire.

Quelque 250 participants représentant plus de 60 pays ainsi que des organisations internationales et des entités du secteur privé se sont réunis à l’occasion de la Conférence mondiale d’INTERPOL sur la lutte contre la corruption et le recouvrement d’avoirs (18 - 20 novembre).

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Parmi les grands thèmes à l’ordre du jour figurait la nécessité de renforcer la coopération internationale, que ce soit pour lutter contre la corruption ou pour recouvrer les produits des activités illicites ainsi que les avoirs volés.

La conférence ayant axé ses travaux sur le rôle de la corruption s’agissant de faciliter la criminalité organisée, les participants se sont intéressés aux moyens de désorganiser le « modèle économique » des groupes criminels qui ont recours à la corruption et au blanchiment de fonds pour se livrer à des activités telles que la traite d’êtres humains, les atteintes à l’environnement et la criminalité dans le domaine du sport.

Les agents publics sont souvent en mesure de faciliter ces infractions de diverses manières, notamment en délivrant des documents ou en permettant le franchissement sans encombre des frontières.

Chaîne d'approvisionnement mondiale du bois

M. Harold O’Connell, Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL, a souligné les conséquences incalculables de la corruption : « Elle sape la confiance dans le gouvernement et ses institutions et fragilise l’état de droit – autant d’éléments qui nourrissent un terreau favorable à l’instabilité et à la criminalité ».

« C’est la raison pour laquelle nous devons mettre tout en œuvre pour prévenir la corruption avant qu’elle ne s’installe. Lorsqu’elle est déjà présente, nous devons agir collectivement pour la juguler », a-t-il déclaré.

Harold O’Connell, Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL
Harold O’Connell, Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL
Conférence mondiale 2019 d’INTERPOL sur la lutte contre la corruption et le recouvrement d’avoirs
Conférence mondiale 2019 d’INTERPOL sur la lutte contre la corruption et le recouvrement d’avoirs
Federico Gutiérrez Zuluaga, maire de Medellin
Federico Gutiérrez Zuluaga, maire de Medellin
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INTERPOL, plateforme mondiale pour l’échange de données essentielles

INTERPOL collabore avec les services chargés de l’application de la loi, les experts juridiques, le secteur bancaire et tous les secteurs touchés pour détecter les avoirs volés, empêcher leur mouvement au-delà des frontières et prévenir la corruption.

L’accent a été mis sur le rôle essentiel des capacités policières mondiales d’INTERPOL, qui comprennent 18 bases de données internationales et un système de communication mondial, pour communiquer des renseignements de manière sécurisée, par exemple des informations financières ou concernant des activités en ligne.

Les réseaux spécialisés, tels que la Plateforme des points de contact internationaux INTERPOL/StAR et la Cellule spéciale sur les matchs truqués, viennent compléter l’éventail des capacités d’INTERPOL.

Deux ateliers régionaux ont eu lieu pendant la conférence. Le premier, organisé conjointement par INTERPOL et le Comité international olympique visait à prévenir et à combattre avec efficacité la manipulation des compétitions sportives. Il s’agissait de la première initiative de ce type réunissant à un niveau régional des représentants des services chargés de l’application de la loi, des comités olympiques nationaux, des fédérations sportives nationales et des pouvoirs publics.

Le deuxième atelier régional était organisé conjointement par INTERPOL et l’Agence mondiale antidopage. Il a réuni des représentants à haut niveau des organisations nationales antidopage, des services chargés de l’application de la loi et des autorités judiciaires de neuf pays de la région. Les participants ont estimé nécessaire que les pays travaillent de manière coordonnée, en insistant sur le renforcement de la coopération internationale en vue de démanteler les réseaux criminels qui tirent profit du trafic de produits dopants.