Une opération internationale ciblant le trafic d’œuvres d’art aboutit à 85 arrestations et à la récupération de 6 400 objets

19 juillet 2024
INTERPOL et Europol aident les enquêteurs de 25 pays à lutter contre l’exploitation du patrimoine culturel par les malfaiteurs.

LYON (France) – La huitième édition de l’opération Pandora a vu les autorités douanières et les services chargés de l’application de la loi de 25 pays unir leurs forces pour lutter contre le trafic international d’œuvres d’art. Pilotée par la Garde civile espagnole, avec le soutien d’Europol et d’INTERPOL, l’opération a abouti à 85 arrestations et à la récupération de plus de 6 400 biens culturels.

Au cours de l’opération Pandora VIII, plusieurs milliers de vérifications ont été effectuées dans des aéroports, des ports et des points de passage frontaliers, ainsi que dans des maisons de vente aux enchères, des musées et des propriétés privées. Les services chargés de l’application de la loi ont également effectué des contrôles sur Internet, ainsi que 6 000 vérifications en ligne, qui ont permis de récupérer 580 biens volés. Au total, 113 affaires pénales et 137 affaires administratives sont en cours ; d’autres arrestations et saisies sont attendues.

Les carabiniers italiens ont saisi plus de 2 000 fragments d’objets en céramique ou en pierre.
La Garde civile espagnole a saisi une collection privée constituée de 350 objets.
En Grèce, 43 amphores anciennes ont été saisies.
L’Espagne et l’Ukraine ont collaboré pour récupérer 11 objets en or d’une valeur de 60 millions d’EUR.
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Temps forts de l’opération

L’opération Pandora VIII a permis de récupérer, entre autres, les objets volés suivants :

  • La Police nationale espagnole a collaboré avec la Police nationale ukrainienne pour récupérer 11 objets en or estimés à plus de 60 millions d’EUR. Les infractions concernées étaient le blanchiment d’argent et le trafic illicite de pièces archéologiques provenant de la culture « scythe », qui avaient été volées en Ukraine et introduites clandestinement en Espagne.
  • Dans une autre affaire, la Garde civile espagnole de Cordoue, grâce à l’aide et aux conseils des archéologues du gouvernement de l’Andalousie et du musée archéologique de Séville, a saisi une collection privée constituée de 350 objets. Cette collection comprenait des pièces en pierre, en céramique et en métal de plusieurs périodes archéologiques.
  • La Police roumaine a récupéré une iconostase en bois fabriquée entre 1850 et 1880, qui avait été volée dans une église en Roumanie et mise en vente en ligne.
  • Les douanes bulgares ont saisi 432 pièces de monnaie anciennes en provenance de la Türkiye et à destination de la France.
  • Au cours de deux enquêtes menées par la Police grecque, 43 amphores anciennes ont été saisies et deux personnes ont été arrêtées.
  • Après avoir effectué des vérifications en ligne, la Police nationale polonaise a localisé et saisi 229 objets dans un magasin d’antiquités. Certains de ces objets étaient en ivoire, et leur valeur totale était estimée à 140 000 EUR.
  • Le Commandement des Carabiniers italiens pour la protection du patrimoine culturel a identifié et saisi un tableau contemporain qui avait été mis en vente en ligne. Si ce tableau avait été authentifié, sa valeur aurait été d’environ 150 000 EUR. Au cours de la perquisition, les agents ont également découvert plusieurs objets contrefaits.
  • Lors d’une autre enquête, les Carabiniers ont saisi plus de 2 000 fragments d’objets en céramique ou en pierre, tels que des pointes de flèche ou de lance. Les objets anciens, qui provenaient du Néolithique et de l’âge du Bronze, avaient été mis en vente en ligne.
  • Les autorités françaises ont saisi, à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, un tableau de l’artiste vietnamien Mai Thứ (1906 - 1980) qui avait été exporté illégalement. Ce tableau était évalué à 167 440 EUR.
  • La Police nationale tchèque, en coopération avec ses partenaires nationaux, a détecté plusieurs objets historiques volés, et a enquêté sur leur vente. Parmi ceux-ci, il y avait une statue en bois de Saint Barthélemy (fabriquée entre 1658 et 1660), qui a été récupérée et rendue à son propriétaire initial. Ce bien culturel national avait été volé à la Chapelle de la Cène de Římov en 1994, et vendu en ligne par la suite.

Coopération internationale entre les pays et les services chargés de l’application de la loi

INTERPOL a soutenu l’opération Pandora VIII en facilitant l’échange d’informations entre les pays participants, notamment avec les pays des Balkans. En outre, un agent spécialement affecté était disponible durant toute l’opération pour contrôler les saisies effectuées en première ligne grâce à des vérifications dans la base de données d’INTERPOL sur les œuvres d’art volées, et aider les agents sur le terrain à utiliser l’application mobile ID-Art.

Europol, qui codirigeait cette opération, a joué un rôle clé en facilitant l’échange d’informations et en apportant un soutien analytique et opérationnel aux enquêtes nationales individuelles.

Lancée en 2016, l’opération Pandora est menée chaque année par les services chargés de l’application de la loi dans le cadre de la plateforme pluridisciplinaire européenne contre les menaces criminelles (EMPACT).

Pays participants :

Albanie, Allemagne, Autriche, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Chypre, Croatie, Espagne, France, Grèce, Irlande, Italie, Lettonie, Malte, Monténégro, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Serbie, Suède et Ukraine.