Asie : Une conférence d’INTERPOL préconise de « recueillir plus de données pour obtenir des résultats plus rapidement »

7 février 2023
Des responsables de toute la région vont échanger autour de plusieurs thèmes, parmi lesquels la traite d’êtres humains, la production de drogues de synthèse et le terrorisme.

Abou Dhabi (Émirats arabes unis) : Alors que l’organisation de police mondiale célèbre ses cent ans d’existence, la Conférence régionale asiatique d’INTERPOL a officiellement commencé aujourd’hui à Abou Dhabi.

Cette conférence réunira pendant trois jours (du 7 au 9 février) plus de 150 représentants des services chargés de l’application de la loi de 42 pays, pour des échanges à haut niveau sur les questions de police qui préoccupent le plus la région.

Parmi les thèmes qui seront abordés par les délégués figurent le commerce florissant des drogues de synthèse dans la région, la traite d’êtres humains en Asie du Sud-Est et les mesures de lutte contre le terrorisme.

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Parmi les thèmes qui seront abordés par les délégués figurent le commerce florissant des drogues de synthèse dans la région, la traite d’êtres humains en Asie du Sud-Est et les mesures de lutte contre le terrorisme.

De récentes opérations coordonnées par INTERPOL dans la région asiatique, telles que l’opération Lionfish contre le trafic de stupéfiants et l’opération Haechi-III contre la fraude par ingénierie sociale, ont mis en évidence le caractère transnational de nombreuses menaces criminelles touchant cette région, ainsi que leur évolution rapide.

L’an dernier, les opérations INTERPOL en Asie ont permis aux pays membres participants d’arrêter plus de 4 000 suspects et de saisir ou d’intercepter des avoirs d’origine criminelle, notamment des stupéfiants, des précurseurs chimiques et des fonds illicites, pour près d’un milliard de dollars.

« L’Asie occupe une place stratégique dans notre lutte contre la criminalité », a déclaré le Général-major Khalifa Hareb Al Khaili, Sous-secrétaire au ministère de l’Intérieur des Émirats arabes unis. « En raison de sa croissance rapide, tant sur le plan technologique que financier, le continent asiatique est particulièrement bien placé pour aider INTERPOL dans sa mission, qui consiste à rendre le monde plus sûr. »

Des résultats sur le terrain

Les délégués des services chargés de l’application de la loi réunis à Abou Dhabi représentent un ensemble de pays d’une remarquable diversité – du Caucase à l’Asie de l’Est et de l’Océanie au golfe Persique –, dont les situations en matière de criminalité sont différentes.

Selon le Rapport d’INTERPOL sur les tendances mondiales de la criminalité en 2022, les escroqueries financières, les cyberinfractions, telles que les attaques par rançongiciel, et le trafic de stupéfiants – notamment de drogues de synthèse – comptent parmi les principales menaces criminelles dans la région.

« Dans un monde où la criminalité ne connaît pas de frontières, la diversité du continent asiatique est l’une de nos plus grandes forces », a déclaré le Président d’INTERPOL, Ahmed Naser Al-Raisi. « Je suis convaincu que les débats qui se tiendront dans cette salle détermineront l’avenir de la police en Asie et au-delà. »

L’un des grands sujets de discussion de la journée d’ouverture de la conférence fut la nécessité de renforcer l’échange de renseignements exploitables par le canal d’INTERPOL dans cette région.

« L’Asie peut devenir un moteur de la transformation des services chargés de l’application de la loi à l’échelle mondiale », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock. « Écouter les membres de cette région située au carrefour du commerce international et des technologies de rupture nous permet d’obtenir de nouveaux renseignements et nous offre de nouveaux points de vue. »

« L’équation est simple : plus le nombre de noms, de données biométriques et de passeports enregistrés dans nos bases de données sera élevé, plus nous obtiendrons rapidement et efficacement des résultats sur le terrain », a ajouté le Secrétaire Général.

Les 19 bases de données mondiales d’INTERPOL contiennent plus de 125 millions d’enregistrements provenant des services chargés de l’application de la loi du monde entier, avec des données sur des armes à feu, des œuvres d’art volées, des personnes disparues et des combattants terroristes étrangers.

Chaque recherche effectuée dans une base de données d’INTERPOL peut contribuer à élucider une affaire. En 2022, les bases de données de l’Organisation ont été interrogées plus de 16 millions de fois par jour en moyenne, soit près de 200 fois par seconde.

100 ans de soutien aux services chargés de l’application de la loi en Asie

La région asiatique a joué un rôle central pendant les cent ans d’existence d’INTERPOL, depuis sa création en 1923. Le Japon figurait parmi les 20 pays représentés au congrès de police de Vienne (Autriche) qui a institué la Commission internationale de police criminelle, premier nom d’INTERPOL.

Dans les années 1960, 20 autres pays de la région sont devenus membres d’INTERPOL et l’Organisation a tenu sa première Conférence régionale asiatique en 1967 à Kyoto (Japon).

En 2015, le Secrétariat général d’INTERPOL a renforcé sa présence en Asie avec l’inauguration de son Complexe mondial pour l’innovation à Singapour, une installation de pointe servant de centre spécialisé dans la cybercriminalité, la recherche-développement et les activités de renforcement des capacités.

Aujourd’hui, les pays de la région Asie représentent plus d’un quart des membres d’INTERPOL. À l’occasion de la Conférence régionale de 2023, INTERPOL présentera une stratégie qui vise à renforcer les partenariats dans la région – notamment par un échange de données biométriques plus efficace –, ainsi que les capacités régionales en matière d’application de la loi grâce aux technologies récentes, telles que les outils de criminalistique numérique et l’intelligence artificielle.

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