Secrétaire général d’INTERPOL : les abus pédosexuels sur Internet battent des records

25 mai 2022
Le Secrétaire général, Jürgen Stock, alerte sur le risque sans précédent d’abus et d’exploitation sur Internet auquel sont exposés les enfants.

DAVOS (Suisse) – L’augmentation massive des abus et de l’exploitation pédosexuels sur Internet déclenchée par la pandémie de COVID-19 ne faiblit pas, a expliqué le Secrétaire général d’INTERPOL, Jürgen Stock, lors du Forum économique mondial à Davos.

À l’occasion d’une table ronde sur la cybersécurité, M. Stock a déclaré que les signalements issus des lignes d’assistance publiques et privées ainsi que des services chargés de l’application de la loi faisaient état d’une hausse constante du nombre d’images à caractère pédosexuel sur Internet, l’année 2021 détenant ce triste record.

La connexion accrue à Internet ne fera qu’augmenter le nombre d’enfants victimes d’abus et d’exploitation sexuels sur Internet.

« Chaque photo, chaque vidéo constitue la preuve d’un crime abject à l’encontre d’une victime en chair et en os qui en portera les stigmates tout au long de sa vie », a déclaré M. Stock.

« Le volume d’images submerge d’ores et déjà les services chargés de l’application de la loi du monde entier ; si les secteurs public et privé n’unissent pas davantage leurs forces, cette sordide tendance à la hausse continuera sa progression.

Si nous voulons lutter plus efficacement contre les abus et l’exploitation pédosexuels sur Internet, nous ne pouvons pas nous permettre de dupliquer les initiatives ou de faire de la rétention d’informations. La vie de ces enfants est en jeu », a conclu le Secrétaire général.

Le Secrétaire général d’INTERPOL, Jürgen Stock, évoque le risque sans précédent d’abus et d’exploitation sur Internet auquel sont exposés les enfants.

Sept victimes identifiées chaque jour

Les contenus autoproduits, c’est-à-dire ceux dans lesquels un enfant est amadoué et contraint de produire des photos et des vidéos des abus dont il est victime, s’inscrivent en forte hausse. Les agresseurs enregistrent leurs relations avec les victimes et partagent ces images via des plateformes ou réseaux en ligne.

Depuis quelques années, on observe également une hausse de la diffusion en direct, moyennant paiement, de contenus mettant en scène l’exploitation sexuelle d’enfants.

Les victimes d’abus pédosexuels mettent très longtemps à se remettre du traumatisme subi. Le partage incessant des images et vidéos illustrant les faits les revictimise et empêche leur guérison.

La base de données internationale sur l’exploitation sexuelle des enfants (ICSE) d’INTERPOL fait office de plateforme mondiale d’identification des victimes et de leurs agresseurs. Cette base de données évite les doubles emplois et fait gagner un temps précieux aux enquêteurs, qui peuvent ainsi savoir si certaines images ont déjà été découvertes ou identifiées dans un autre pays, ou si elles présentent des caractéristiques similaires à d’autres images.

Chaque jour, la base de données ICSE permet à des enquêteurs du monde entier d’identifier sept victimes d’abus pédosexuels en moyenne et, depuis sa création, plus de 12 500 agresseurs ont été identifiés et fichés.

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