LYON (France) –Le conflit en Ukraine et les menaces connexes que fait peser la criminalité organisée sur la sécurité figurent parmi les questions inscrites à l’ordre du jour de la Conférence régionale européenne d’INTERPOL.
Réunis en personne pour la première fois depuis 2019, quelque 120 chefs de police de 50 pays vont être informés de la réponse d’INTERPOL face à la situation actuelle en matière de sécurité, ainsi que de son analyse des menaces et des tendances de la criminalité aux niveaux régional et mondial.
D’après les éléments fournis par les pays membres proches de la zone de conflit, le nombre d’affaires de traite d’êtres humains et de trafic de migrants ne serait pas aussi élevé qu’on l’a d’abord pensé, mais les réfugiés n’en demeurent pas moins très exposés à ces formes de criminalité.
Les autres évolutions de la criminalité liées au conflit sont notamment l’augmentation du nombre des cyberinfractions telles que les escroqueries en ligne, l’hameçonnage et la diffusion de logiciels malveillants. Par ailleurs, l’enchérissement des engrais et des pesticides a pour conséquence une production accrue de contrefaçons, tandis que le vol de carburants est devenu une activité hautement lucrative tant pour les petits malfrats que pour les réseaux criminels.
Infractions financières
Les délégués se verront également présenter le Centre INTERPOL de lutte contre la criminalité financière et la corruption (IFCACC), opérationnel depuis le début de cette année.
Apportant rapidement une réponse aux victimes d’escroqueries, l’IFCACC a déjà contribué à l’interception de millions d’euros. Il prête également assistance aux services chargés de l’application de la loi en Afrique, en Europe et dans les Amériques pour combattre sans relâche le groupe criminel organisé Black Axe.
Le Président d’INTERPOL, M. Ahmed Naser Al-Raisi, a déclaré que la région européenne continue à être en pointe s’agissant de faire d’INTERPOL un pilier de ses stratégies de sécurité.
« L’Europe trouvera toujours en INTERPOL une passerelle neutre et sûre, un lien entre les services de police à l’intérieur des frontières nationales comme avec le reste du monde », a ajouté le Président Al-Raisi.
La région européenne d’INTERPOL reste la plus active, étant à l’origine de plus de 50 % des 122 millions d’enregistrements contenus dans les bases de données de l’Organisation et ayant effectué en cette année 2022, jusqu’à ce jour, plus d’un milliard de recherches dans ces bases de données.
Coopération policière
« Depuis la dernière fois que nous nous sommes réunis, en Pologne, la région et le monde ont été ébranlés par des événements qui ont perturbé l’ordre mondial d’une manière inédite depuis des décennies », a indiqué le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock, dans son discours prononcé devant les délégués.
« C’est un défi que nous sommes capables de relever, et de surmonter, en nous concentrant sur ce qui nous unit et sur l’objectif que nous aspirons tous à réaliser : une Europe plus sûre dans un monde plus sûr », a conclu le Secrétaire Général Stock.
Déterminer les domaines dans lesquels la coopération avec les organismes régionaux pourrait être renforcée, afin d’éviter les doubles emplois, sera également un important sujet de discussion lors de cette Conférence régionale européenne, qui se tiendra du 17 au 19 mai.
Un exemple de collaboration fructueuse est le lancement récent du Système Frontex-INTERPOL d'authentification de documents électroniques (FIELDS).
FIELDS est le fruit d’une initiative conjointe d’INTERPOL et de Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Il donne aux policiers et aux garde-frontières des informations visuelles sur les principaux éléments susceptibles d’indiquer qu’un document est contrefait ou falsifié.