Amérique du Sud : deux jeunes filles disparues secourues la même semaine grâce au travail de coordination d’INTERPOL

28 janvier 2022
Victimes de la traite d’êtres humains, les adolescentes ont été retrouvées à la suite d’une intense coopération entre les bureaux INTERPOL des autorités de police nationales en Argentine, au Chili et au Pérou.

Le 8 janvier, un policier du Bureau central national (B.C.N.) INTERPOL du Pérou, à Lima, a reçu un message d’un collègue du B.C.N. de l’Argentine, à Buenos Aires, demandant de l’aide pour retrouver une jeune fille de 16 ans, de nationalité argentine, disparue de son domicile et dont on pensait qu’elle se trouvait dans la capitale péruvienne. La jeune fille, que nous appellerons par les initiales de son nom, « JFA », faisait l’objet d’une notice jaune INTERPOL – une alerte mondiale relative aux personnes disparues adressée aux services de police du monde entier.

Les jours suivants, l’équipe de recherche des fugitifs du B.C.N. du Pérou a travaillé sur l’affaire, échangeant des informations essentielles avec le B.C.N. de l’Argentine par l’intermédiaire de I-24/7, le réseau de communication policière sécurisée d’INTERPOL. Dès le 12 janvier, l’équipe avait remonté la piste jusqu’à Los Olivos et San Martín de Porres, deux quartiers situés au nord de Lima.

Le lendemain, l’équipe a repéré JFA marchant en compagnie d’une femme plus âgée le long d’une avenue du centre de San Martín de Porres. Quelques heures plus tard, des policiers du B.C.N. du Pérou et du service de la Police nationale péruvienne chargé de la lutte contre l’exploitation du travail, ainsi qu’un procureur provincial, ont été dépêchés sur place et lui ont porté secours. La femme qui se trouvait avec elle a d’abord été placée en garde à vue puis accusée de traite d’êtres humains.

Secourue le même jour

Le lendemain du jour où la police péruvienne avait commencé à se mobiliser pour retrouver JFA et lui porter secours, le B.C.N. du Pérou a été contacté, cette fois par la Division chargée des personnes disparues de la Police nationale, au sujet d’un deuxième cas de disparition d’une jeune fille. Il s’agissait d’une adolescente de 13 ans, de nationalité péruvienne, désignée par ses initiales, « MAVN ». Il a été demandé au B.C.N. du Pérou de faire publier une notice jaune INTERPOL concernant la jeune fille, dont on supposait qu’elle se trouvait à l’étranger.

Le Secrétariat général d’INTERPOL a publié la notice le jour même. Le B.C.N. du Pérou a ensuite envoyé un message par I-24/7 à tous les B.C.N. des autres pays d’Amérique du Sud afin de les avertir de la publication de la notice jaune et de requérir leur assistance pour localiser MAVN.

Il n’a pas fallu longtemps pour qu’une piste potentielle arrive du Chili : le Chef du B.C.N. du pays, Maximiliano Mac-Namara Valderrama, a indiqué par téléphone à son homologue péruvien, Carlos Roque Palomino, que selon des informations non confirmées, MAVN se trouvait dans un foyer hébergeant des migrants vénézuéliens, à Iquique (Chili). M. Roque Palomino a demandé à son B.C.N. d’enquêter et de confirmer ces informations.

Le 13 janvier, c’est-à-dire le jour où JFA avait été repérée à San Martín de Porres, le B.C.N. du Pérou a reçu un message du B.C.N. du Chili demandant qu’on lui communique toute donnée biométrique susceptible d’aider la police chilienne à identifier MAVN. Des photos, des empreintes digitales et d’autres éléments relatifs à l’affaire ont été transmis en quelques heures via I-24/7, et le B.C.N. du Chili a confirmé le soir même que MAVN avait été identifiée et secourue. Elle a maintenant rejoint sa mère au Pérou.

La rapidité avec laquelle fonctionne la coopération policière internationale entre pays membres d’INTERPOL est ce qui permet de porter assistance à temps aux victimes de la traite d’êtres humains », a indiqué Carlos Roque Palomino, Chef du B.C.N. du Pérou.

« Grâce aux capacités d’INTERPOL telles que les notices jaunes et le réseau de communication sécurisée I-24/7, nous sommes à même de garantir que même lorsque la traite d’êtres humains et le trafic de migrants ont lieu par-delà les frontières nationales, les responsables seront traduits en justice, et aucune distance, aussi considérable soit-elle, n’empêchera de ramener chez elle une personne disparue ou égarée », a ajouté M. Roque Palomino.

« Chaque jour, les B.C.N. INTERPOL accomplissent un travail de police essentiel qui sauve des vies, protège les plus vulnérables et rend de façon tangible le monde plus sûr », a indiqué M. Stephen Kavanagh, Directeur exécutif des Services de police à INTERPOL. « Au Secrétariat général, nous avons le devoir de continuer à faire en sorte que les outils et services mis à la disposition de nos pays membres soient aussi utiles que possible à leur mission ».

L’unité d’INTERPOL spécialisée dans la lutte contre la traite d’êtres humains et le trafic de migrants assure actuellement un suivi des affaires susmentionnées directement avec les B.C.N. concernés, en vue de fournir un soutien complémentaire aux enquêtes.

Les notices jaunes INTERPOL sont publiées afin d’aider à localiser des personnes disparues, souvent des mineurs. L’année dernière, le Secrétariat général d’INTERPOL a publié plus de 2 500 de ces notices.