Un rapport d’INTERPOL dresse la liste des principales cybermenaces en Asie du Sud-Est

22 janvier 2021
Les escroqueries aux faux ordres de virement, les rançongiciels et le minage pirate figurent au nombre des grandes cybermenaces

SINGAPOUR – Un rapport d’INTERPOL met en évidence les principales tendances et menaces en matière de cybercriminalité auxquelles doit faire face la région de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).

Le rapport INTERPOL d’évaluation des cybermenaces dans la région de l’ASEAN en 2021 (ASEAN Cyberthreat Assessment 2021) montre que la tendance à la hausse de la cybercriminalité devrait suivre une trajectoire exponentielle, avec la mise en commun de ressources et de compétences par des cybermalfaiteurs très organisés.

Il propose des stratégies contre les cybermenaces dans le contexte de la pandémie, alors qu’un nombre accru de personnes utilisent Internet, principalement sur des appareils mobiles non protégés. Ce phénomène entraîne une forte croissance des activités des cybermalfaiteurs, qui profitent du vol d’informations à caractère personnel et d’identifiants.

Le rapport présente également la collaboration, essentielle, en matière de partage de renseignements et de compétences entre les services chargés de l’application de la loi et le secteur privé – un partage facilité par le réseau mondial d’INTERPOL.

Avec le concours des services chargés de l’application de la loi de la région et des partenaires privés de l’Organisation appartenant au secteur de la cybersécurité, le Desk INTERPOL pour les opérations de lutte contre la cybercriminalité dans la région de l’ASEAN (Desk ASEAN) a recensé les grandes cybermenaces régionales :

  • Escroqueries aux faux ordres de virement – Peu risquées et peu coûteuses tout en étant très rentables, les campagnes d’escroqueries aux faux ordres de virement demeurent la principale menace, avec des entreprises qui subissent des pertes considérables.
  • Hameçonnage – Les cybermalfaiteurs exploitent le recours massif aux communications mondiales pour les informations relatives au COVID-19 afin de duper leurs victimes.
  • Rançongiciels – Les cyberinfractions ciblant les hôpitaux, les centres médicaux et les institutions publiques dans le cadre d’attaques par rançongiciels se développent rapidement, car les cybermalfaiteurs estiment que la crise médicale que connaissent de nombreux pays accroît leurs chances de succès.
  • L’interception des données du commerce électronique constitue une menace nouvelle et imminente pour les acheteurs en ligne, laquelle sape la confiance dans les systèmes de paiement sur Internet.
  • Les logiciels criminels en tant que service permettent à un nombre accru de délinquants, même lorsqu’ils ne possèdent pas de compétences techniques, de disposer des outils et services utilisés par les auteurs de cyberinfractions, de sorte que chacun peut devenir cybermalfaiteur avec un minimum d’« investissement ».
  • Cyberescroqueries : Avec l’augmentation des transactions sur Internet et le développement du télétravail, les cybermalfaiteurs ont adapté leurs activités d’escroquerie et d’hameçonnage en ligne, allant jusqu’à se faire passer pour des représentants d’autorités gouvernementales et de santé pour inciter leurs victimes à divulguer des informations à caractère personnel et à télécharger des contenus malveillants.
  • Le minage pirate intéresse toujours les cybermalfaiteurs puisque les cybermonnaies voient leur valeur augmenter.

« La cybercriminalité évolue sans cesse. La pandémie de COVID-19 a accéléré la transformation numérique, ouvrant de nouvelles perspectives aux cybermalfaiteurs », a déclaré Craig Jones, Directeur de la Cybercriminalité à INTERPOL.

« Avec ce rapport, INTERPOL s’emploie à aider ses pays membres de la région de l’ASEAN à répondre de façon ciblée à des cybermenaces en constante évolution, afin de protéger leurs économies numériques et leurs populations », a ajouté M. Jones.

Dans le cadre de sa mission de réduction de l’incidence de la cybercriminalité et de protection des populations, la Stratégie INTERPOL de lutte contre la cybercriminalité dans la région de l’ASEAN définit les grandes priorités et les grands principes de l’Organisation en la matière.

Mise en œuvre par l’intermédiaire du Desk ASEAN d’INTERPOL et de son projet de renforcement des capacités de lutte contre la cybercriminalité de l’ASEAN, cette stratégie s’appuie sur quatre piliers : l’amélioration du renseignement en matière de cybercriminalité pour apporter une réponse efficace à ces infractions ; le renforcement de la coopération en vue d’opérations conjointes contre la cybercriminalité ; le développement des capacités régionales de lutte contre la cybercriminalité , et la promotion d’une bonne « cyberhygiène » afin de rendre le cyberespace plus sûr.