Réunion du G7 – Les ministres préconisent un recours accru à INTERPOL pour faire face aux menaces criminelles mondiales

10 septembre 2021
Le partage des données, un outil essentiel pour empêcher les déplacements des extrémistes depuis et vers l’Afghanistan

LONDRES (Royaume-Uni) – Les ministres de l’Intérieur et de la Sécurité du G7 préconisent un recours accru à INTERPOL pour faire face aux menaces criminelles mondiales et au terrorisme international, par une plus grande mise en commun des informations et des compétences, et un soutien opérationnel renforcé.

Les débats sur la situation actuelle en Afghanistan ont mis en évidence l’importance du partage des données et la nécessité de disposer de capacités et de processus adaptés pour identifier les terroristes en provenance et à destination de l’Afghanistan.

Avec plus de 4 200 alertes INTERPOL sur des personnes ayant des liens directs ou indirects avec l’Afghanistan et environ 60 000 profils contenant des renseignements sur des combattants terroristes étrangers, le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock, a insisté sur la nécessité de mettre ces informations à la disposition du plus grand nombre.

Correspondance d’empreintes digitales

En effet, en septembre 2020, un migrant en situation irrégulière a pu être identifié et arrêté à la frontière de l’espace Schengen après que des vérifications effectuées dans les bases de données d’INTERPOL ont révélé une correspondance avec des empreintes digitales prélevées sur un engin explosif improvisé retrouvé des années auparavant en Afghanistan.

Compte tenu de ce succès, le Secrétaire Général s’est félicité que les ministres du G7 aient reconnu la nécessité d’accroître la communication de données biométriques, telles que les profils d’ADN et les empreintes digitales, le cas échéant, ainsi que les contributions aux fichiers d’analyse criminelle d’INTERPOL.

Le Secrétaire Général d’INTERPOL a déclaré : « Nous pouvons faire mieux, et si nous recevons le soutien nécessaire, nous le ferons, car la menace mondiale l’exige.

« Les flux de renseignements doivent suivre l’évolution d’un monde de plus en plus interconnecté, et c’est pourquoi nous devons éviter de créer des clivages régionaux ou de multiplier les processus qui empêchent le fusionnement du renseignement au niveau mondial.

« Une architecture de sécurité mondiale pleinement intégrée s’appuyant sur INTERPOL peut nous permettre de lutter plus efficacement contre les menaces criminelles que sont notamment les terroristes qui tentent de franchir les frontières, les pédocriminels qui exploitent leurs victimes ou les attaques par rançongiciel contre des infrastructures essentielles », a ajouté le chef d’INTERPOL.

« Grâce au dynamisme du Royaume-Uni – et en particulier de son ministre de l’Intérieur – lors de la réunion des ministres du G7, des bases solides pour une action concrète ont été jetées, et je me réjouis d’approfondir notre collaboration pour parvenir à des résultats tangibles », a conclu M. Stock.

Le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock, et la Ministre de l’Intérieur du Royaume-Uni, Mme Priti Patel, pendant la réunion ministérielle du G7 à Londres.
Le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock, et la Ministre de l’Intérieur du Royaume-Uni, Mme Priti Patel, pendant la réunion ministérielle du G7 à Londres.
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Identification des victimes d’abus pédosexuels

Reflétant la volonté des ministres de soutenir INTERPOL, le communiqué publié à l’issue de la réunion du G7 (London Interior Commitments’ – les engagements de Londres pour l’Intérieur) a lui aussi souligné la nécessité de coordonner le financement des capacités essentielles d’INTERPOL.

Par ailleurs, les ministres se sont engagés à promouvoir et utiliser activement la base de données internationale sur l’exploitation sexuelle des enfants (ICSE). En moyenne, cette base de données permet d’identifier sept victimes d’abus pédosexuels par jour. Au total, elle a permis d’identifier plus de 26 000 victimes dans le monde et plus de 12 000 auteurs d’infractions.

La lutte contre le blanchiment d’argent et le financement illicite qui, à l’instar de l’anticorruption, était citée dans le communiqué de Londres comme l’un des éléments cruciaux du démantèlement des réseaux de grande criminalité et de criminalité organisée, a pris une importance croissante dans le contexte de la pandémie de COVID-19.

La collaboration entre INTERPOL et le Centre international de coordination de la lutte anticorruption (International Anti-Corruption Coordination Centre) de Londres facilite les échanges opérationnels sécurisés. À ce jour, près de 1 600 alertes INTERPOL ont été diffusées par 99 pays à l’encontre de suspects impliqués dans des actes de corruption passive et active présumée.

À cet égard, le soutien des ministres du G7 au renforcement des mécanismes d’INTERPOL visant à préserver l’intégrité de son système de notices et de diffusions a également été salué par le Secrétaire Général.