Un rapport d’INTERPOL recense les principales cybermenaces en Afrique

21 octobre 2021
Les conclusions du rapport serviront de base à une action coordonnée contre la cybercriminalité en Afrique.

Un nouveau rapport publié par INTERPOL apporte un éclairage essentiel sur la cybercriminalité en Afrique. Fruit d’une collaboration intersectorielle, l’Évaluation 2021 des cybermenaces en Afrique aidera les pays africains à appréhender les principales menaces et à formuler une réponse régionale coordonnée à la cybercriminalité.

Transformation numérique

Les cyberinfractions touchent le monde entier, mais la faiblesse des réseaux et de la sécurité rend les pays africains particulièrement vulnérables.

Si l’on estime à 500 millions le nombre d’utilisateurs d’Internet en Afrique, ce chiffre équivaut à tout juste 38 % de la population, d’où un énorme potentiel de croissance. C’est en Afrique que les réseaux de téléphone et d’Internet connaissent le développement le plus rapide au monde et que l’utilisation des services bancaires mobiles est la plus répandue.

Cette demande numérique, associée au manque de politiques et de normes en matière de cybersécurité, expose les services en ligne à des risques majeurs. Alors que les pays africains s’emploient à intégrer les infrastructures numériques à tous les aspects de la société – y compris l’administration, le secteur bancaire, les entreprises et les infrastructures essentielles – il est indispensable de mettre en place un cadre de cybersécurité solide.

Les principales cybermenaces en Afrique

Le rapport d’INTERPOL recense les menaces les plus importantes existant en Afrique à partir d’éléments communiqués par les pays membres de l’Organisation et de données fournies par des partenaires du secteur privé.

Les cinq grandes menaces sont les suivantes :

  • Les escroqueries en ligne : de faux e-mails ou SMS censés provenir d’une source légitime servent à inciter des personnes à communiquer des informations financières ou à caractère personnel ;
  • L’extorsion numérique : les victimes sont amenées par tromperie à partager des images sexuellement compromettantes dans le but de les faire chanter ;
  • Les escroqueries aux faux ordres de virement : les malfaiteurs piratent les systèmes de messagerie électronique de sociétés afin d’obtenir des informations sur leurs systèmes de paiement puis trompent des salariés pour les inciter à virer de l’argent sur un compte bancaire leur appartenant ;
  • Les rançongiciels : des cybermalfaiteurs bloquent les systèmes informatiques d’hôpitaux et d’institutions publiques et exigent de l’argent pour rétablir leur fonctionnement ;
  • Les botnets : des réseaux de machines infectées sont utilisés pour automatiser des cyberattaques à grande échelle.

De l’analyse à l’action

« Non contents d’exploiter les vulnérabilités en matière de cybersécurité dans la région, les malfaiteurs tirent également parti des différences de capacités des services chargés de l’application de la loi de part et d’autre des frontières physiques », a indiqué Craig Jones, Directeur de la Cybercriminalité à INTERPOL.

« La stratégie régionale INTERPOL de lutte contre la cybercriminalité en Afrique constitue un cadre solide pour le partage des renseignements et la coordination des actions afin de renforcer la réponse des services chargés de l’application de la loi en Afrique et au-delà », a ajouté M. Jones.

Cette stratégie est axée sur le renseignement criminel, les opérations des services chargés de l’application de la loi, les capacités et moyens régionaux, et des campagnes de sensibilisation des entreprises et de la population.

Sa mise en œuvre sera pilotée par le Desk africain d’INTERPOL pour les opérations conjointes de lutte contre la cybercriminalité dans le cadre d’un partenariat étroit avec des acteurs régionaux de premier plan, en particulier l’Union africaine et Afripol, la communauté des services chargés de l’application de la loi et le secteur privé.

Remerciements

L’Évaluation 2021 des cybermenaces en Afrique a été préparée dans le cadre de l’opération conjointe de lutte contre la cybercriminalité en Afrique (AFJOC) avec le financement du Bureau britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO). Le programme INTERPOL d’appui à l’Union africaine (ISPA) y a également contribué, avec le soutien du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères. Ce rapport a bénéficié des données et de l’expertise de partenaires d’INTERPOL appartenant au secteur privé : Group-IB, Kaspersky, Palo Alto Networks et Trend Micro.