166 personnes arrêtées lors d’une opération visant la criminalité organisée en Europe du Sud-Est

30 septembre 2020
Plus de 390 000 personnes ont fait l’objet de contrôles à des points de passage frontaliers et dans des lieux soupçonnés d’être des plaques tournantes de divers trafics

LYON (France) – La lutte contre l’immigration illégale et les trafics d’armes à feu et de drogues a été au cœur d’une opération menée avec l’aide d’INTERPOL et d’Europol contre la grande criminalité organisée internationale originaire d’Europe du Sud-Est.

Cette opération d’une durée de quatre jours (24 - 27 septembre), coordonnée par la plateforme pluridisciplinaire européenne contre les menaces criminelles (EMPACT) et dirigée par la Garde civile espagnole, a réuni 33 pays dans le cadre de journées d’action commune (JAD).

Près de 9 000 fonctionnaires des services chargés de l’application de la loi (policiers, agents des postes-frontières terrestres, maritimes et aériens, et douaniers) ont participé à l’opération. INTERPOL a joué un rôle essentiel dans ces journées d’action commune en Europe du Sud-Est, en mettant à profit l’expertise du projet Millennium – dont le but est de combattre la criminalité organisée dans les Balkans, entre autres régions – ainsi que les ressources du service Gestion des données criminelles d’INTERPOL et du Programme INTERPOL sur les armes à feu.

14 millions de recherches

Au cours de la semaine d’action, plus de 390 000 personnes et 44 000 véhicules ont fait l’objet de contrôles à des points de passage frontaliers et dans des lieux soupçonnés d’être des plaques tournantes de divers trafics.

Au total, pendant les quatre journées d’action commune, les pays participants ont effectué près de 14 millions de recherches dans les bases de données d’INTERPOL, lesquelles leur ont permis d’obtenir plus de 5 000 signalements positifs.

Ces contrôles et les enquêtes menées ont donné lieu à des arrestations dans plusieurs pays d’Europe, pour les motifs suivants :

  • Trafic ou détention illicite d’armes à feu : 17
  • Trafic de migrants ou immigration illégale : 73
  • Trafic de drogues : 37
  • Trafic d’armes à feu et de drogues : 7
  • Fraude documentaire : 12
  • Mandat d’arrêt international : 1
  • Autres infractions sans lien avec les JAD : 19

Les enquêteurs ont en outre saisi 51 armes de différents types et 47 kg de drogues diverses.

« Ces résultats montrent que, malgré la pandémie de COVID-19, INTERPOL et ses partenaires continuent d’apporter un soutien aux pays membres de l’Organisation en renforçant leurs capacités ainsi que la coopération entre les services chargés de l’application de la loi au niveau international et régional », a déclaré José de Gracia, Sous-directeur chargé des réseaux criminels à INTERPOL.

« Les bons résultats obtenus en Europe du Sud-Est se traduiront par une coopération policière plus solide qui bénéficiera aux futures opérations menées dans le monde entier », a ajouté M. de Gracia.

Traçage et saisie d’armes à feu

Avant les journées d’action commune, le Programme INTERPOL sur les armes à feu avait aidé la région des Balkans occidentaux en téléversant plus de 3 500 enregistrements concernant des armes à feu perdues ou volées dans le Système INTERPOL de gestion des données sur les armes illicites et du traçage des armes (iARMS).

Le système iARMS, qui est financé par l’Union européenne, est la seule base de données mondiale d’armes à feu perdues et volées. Il permet de conserver des informations sur des armes à feu perdues ou volées, ou encore soupçonnées de faire l’objet de trafic ou de contrebande, et d’effectuer des recherches dans les enregistrements correspondants. Il offre également la possibilité de tracer des armes à feu découvertes/saisies afin de déterminer exactement à quel moment et à quel endroit elles ont été détournées à des fins de détention illicite, et d’identifier, par des analyses, les caractéristiques, les itinéraires et les responsables potentiels des trafics.

Une démarche associant de nombreux acteurs

Les journées d’action commune ciblant l’Europe du Sud-Est ont impliqué une étroite collaboration entre des services nationaux chargés de l’application de la loi et des partenaires internationaux. L’opération a rassemblé les acteurs suivants :

  • Pays membres d’INTERPOL : Albanie, Allemagne, Autriche, Bulgarie, Bosnie-Herzégovine, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Macédoine du Nord, Moldova, Monténégro, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse et Ukraine.
  • Tierces parties : Kosovo
  • Agences européennes : Europol, Eurojust et Frontex
  • Partenaires internationaux et institutionnels : INTERPOL, ONUDC, Convention de coopération policière pour l’Europe du Sud-Est (PCC SEE), Groupe « Coopération douanière » (GCD), Initiative en matière de lutte contre la grande criminalité dans les Balkans occidentaux - IPA 19, Centre de documentation d’Europe du Sud-Est et de l’Est sur la lutte contre la prolifération des armes légères.