LE CAP (Afrique du Sud) – Quatre cents spécialistes de cent pays représentant des services antidrogue, ainsi que des organisations internationales et régionales, ont appelé à l’intensification de l’échange d’informations et de la coopération via INTERPOL pour s’attaquer énergiquement au commerce des drogues illicites.
Attirant l’attention sur la présence toujours plus marquée des drogues de synthèse et les méthodes élaborées employées par les groupes criminels organisés, la deuxième Conférence mondiale d’INTERPOL sur les drogues illicites était axée sur les procédés de dissimulation, les tendances et les itinéraires existants et nouveaux, ainsi que sur la convergence avec d’autres activités telles que le blanchiment d’argent, la criminalité financière et la cybercriminalité.
Cette conférence d’une durée de trois jours (17 - 19 septembre) était organisée en étroite collaboration avec la police sud-africaine.
Dans ses remarques liminaires, le Ministre sud-africain de la Police, M. Bheki Cele, a déclaré que le monde a besoin d’une démarche proactive dans la guerre contre les stupéfiants.
« Nos populations sont sous la griffe de ceux qui consomment de la drogue, de ceux qui vendent de la drogue et de ceux qui la produisent, et nos populations en ont assez. En notre qualité d’hommes et de femmes chargés de faire appliquer la loi, nous devons conserver une longueur d’avance sur les réseaux de trafiquants et les cartels de la drogue », a indiqué M. Cele aux délégués lors de la conférence.
M. Kim Jong Yang, Président d’INTERPOL, a pour sa part déclaré : « Le paysage du trafic mondial de stupéfiants est complexe, évolue rapidement et tire parti de technologies telles que les logiciels de chiffrement des communications et le dark net. On dit que la meilleure façon de résoudre un problème est de l’affronter, et nous réussirons, avec la profonde détermination de tous les services chargés de l’application de la loi ».
Dans les conclusions de la conférence, les participants ont reconnu l’importance des capacités policières mondiales d’INTERPOL, et notamment de I-24/7, son système de communication sécurisé, de son Fichier d’analyse sur les stupéfiants et de ses programmes de renforcement des capacités. L’accent a également été mis sur la base de données Relief, un outil essentiel pour déterminer l’origine des chargements de drogue compressée et les itinéraires de trafic en comparant automatiquement les marques laissées par les outils, les logos et la composition chimique du contenu des paquets de drogue.
Échanger des renseignements et renforcer les capacités d’enquête
L’intensification de l’échange d’informations étant au cœur des mesures de prévention et d’enquête, les délégués se sont penchés sur des études de cas du monde entier, qui ont invariablement mis en évidence de nouvelles interactions transnationales entre les groupes criminels organisés.
En tant que plateforme mondiale neutre, INTERPOL est le mieux placé pour travailler avec ses 194 pays membres et établir des liens qu’il faudrait sans cela des mois, voire des années, pour déceler.
INTERPOL a récemment déployé une Cellule de crise (IRT) en Guinée-Bissau, à la suite de l’une des plus importantes saisies de cocaïne jamais effectuées dans le pays. Cette Cellule de crise s’est consacrée à l’analyse scientifique de la drogue via la base de données Relief d’INTERPOL, à la coordination des pistes d’enquête avec le Brésil et la Colombie, et à l’extraction des données électroniques à des fins d’analyse.
Depuis janvier, INTERPOL a déployé six équipes spécialisées à la demande d’autorités nationales, ce qui témoigne du nombre croissant de saisies dans le monde entier et démontre la nécessité de la coopération internationale.
