Opération INTERPOL de contrôles aux frontières dirigée contre les réseaux de criminalité organisée dans toute l’Afrique de l’Ouest

7 décembre 2016

Une opération INTERPOL de sécurisation des frontières couvrant l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest a permis l’arrestation de trafiquants de migrants et d’individus se livrant à la traite d’êtres humains, ainsi que la saisie de drogues, de véhicules volés, d’argent en espèces et de marchandises de contrefaçon.

Pendant les huit jours de l’opération Adwenpa II, qui s’est déroulée du 14 au 21 novembre, plus d’une centaine d’agents de première ligne ont utilisé les capacités policières mondiales d’INTERPOL pour identifier des criminels aussi bien que des victimes et détecter des marchandises illicites à 28 points de contrôle frontaliers clés dans 14 pays.

Plusieurs des pays ayant participé à l’opération sont situés sur les grands itinéraires de trafic à destination de l’Europe. C’est ainsi que sept Guinéens soupçonnés d’aide à l’immigration illégale de sept hommes et femmes de 16 à 22 ans faisant route vers l’Italie ont été arrêtés au poste de Kourémalé, à la frontière entre le Mali et la Guinée.

Au même poste-frontière, 10 hommes ayant pour destination l’Europe via la Libye ou des mines d’or en Guinée ont été secourus, et deux individus soupçonnés de traite d’êtres humains ont été arrêtés.

À Dakola, à la frontière entre le Burkina Faso et le Ghana, sept mineurs ivoiriens de 11 à 16 ans ont été pris en charge au titre de la protection de l’enfance, et deux hommes – un Nigérian et un Ivoirien – soupçonnés de traite d’êtres humains ont été arrêtés.

Les autres résultats particulièrement notables de l’opération sont les suivants :

  • La saisie de plus de 20 véhicules – dont des voitures de luxe provenant de Belgique, de France et d’Italie – signalés comme volés dans les bases de données d’INTERPOL ;
  • De nombreuses saisies de stupéfiants dont de la cocaïne, du cannabis, de l’héroïne et 90 kg de méthamphétamine ;
  • L’identification, l’arrestation et l’extradition, avec remise à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, d’un ressortissant de la République centrafricaine recherché par la France pour vol à main armée ;
  • Le recouvrement de 332 000 USD en espèces, dissimulés dans des bagages et dans des véhicules ;
  • La saisie de marchandises de contrefaçon parmi lesquelles des cigarettes, des produits pharmaceutiques et des denrées alimentaires, ainsi que la saisie de faux insignes et uniformes militaires.

« INTERPOL a parfaitement conscience de toute la gravité du problème de la criminalité organisée transnationale dans cette région, et a considéré comme une priorité la mise à disposition d’un large éventail d’outils et de services pour aider ses pays membres à renforcer les procédures de sécurisation de leurs frontières et à coordonner avec les pays voisins l’action de leurs services de police », a indiqué le Commissaire divisionnaire Kambile Pale Elie, de la Police nationale ivoirienne.

Les Bureaux centraux nationaux INTERPOL ont coordonné les opérations sur le terrain, en échangeant des données en temps réel via le réseau de police mondial de l’Organisation, appuyés par des officiers spécialisés du Secrétariat général et du Bureau régional d’Abidjan (Côte d’Ivoire).

Des contrôles de passagers aériens et de membres du personnel volant de compagnies aériennes ont par ailleurs été effectués en interrogeant les bases de données d’INTERPOL afin de détecter d’éventuelles tentatives d’entrée illégale dans des pays en utilisant un passeport signalé à INTERPOL comme volé ou perdu, ou encore d’identifier des personnes qui auraient été recherchées au niveau international.

« L’opération Adwenpa II met en évidence les résultats qui peuvent être obtenus lorsque le personnel des services chargés de l’application de la loi travaillant sur le terrain dispose de la formation et des outils INTERPOL nécessaires pour être efficace en matière de détection des infractions et d’identification des malfaiteurs », a déclaré Tim Morris, Directeur exécutif des Services de police à INTERPOL.

« La puissance d’action de l’Afrique de l’Ouest en matière de gestion des frontières a été renforcée de manière durable, ce qui démontre l’importance des capacités mondiales et des services d’appui d’INTERPOL s’agissant d’améliorer la sécurité nationale et régionale », a ajouté M. Morris.

Financée par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères, l’opération Adwenpa II a poursuivi sur la lancée d’Adwenpa I, menée en février dernier dans le cadre d’un programme de renforcement des capacités d’une durée de deux ans, visant à améliorer la gestion des frontières en Afrique de l’Ouest.

La pérennité des acquis étant l’un des objectifs de ce programme, une série de formations organisées dans l’objectif de renforcer les capacités des services, dont une formation de formateurs, ont été dispensées dans toute l’Afrique de l’Ouest préalablement au lancement de l’opération.

Au nombre des partenaires de l’opération Adwenpa II figuraient l’OMD, l’ONUDC et le réseau FormaTrain d’INTERPOL, qui a déployé des spécialistes de l’identification des véhicules à des points clés des frontières terrestres.

Les pays qui ont participé à l’opération Adwenpa II étaient les suivants : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.