INTERPOL – Des groupes terroristes utilisent le COVID-19 pour renforcer leur pouvoir et leur influence

22 décembre 2020
L’impact du COVID-19 sur le terrorisme mondial, les tendances et les risques liés aux attaques contre des cibles vulnérables, et le bioterrorisme font l’objet d’un nouveau rapport publié par INTERPOL.

LYON (France) – L’impact du COVID-19 sur le terrorisme mondial, les tendances et les risques liés aux attaques contre des cibles vulnérables, et le bioterrorisme font l’objet d’un nouveau rapport publié par INTERPOL.

L’évaluation, qui s’adresse exclusivement aux services chargés de l’application de la loi, prend en considération les cinq facteurs de menace suivants :

  • les caractéristiques de l’épidémie de COVID-19 et les progrès médicaux
  • la réponse mondiale ou nationale
  • le climat social
  • la résilience de l’appareil sécuritaire
  • les stratégies et les capacités des terroristes et des acteurs non étatiques

Alors que le nombre de cas de COVID-19 est en baisse dans certaines régions et en hausse dans d’autres, le rapport souligne l’impérieuse nécessité de surveiller la réaction et la réponse des réseaux terroristes, des groupes extrémistes violents et des autres acteurs non étatiques potentiellement dangereux.

Impact économique

Dès le début de la pandémie, certains groupes terroristes et acteurs non étatiques en ont profité pour renforcer leur pouvoir et leur influence, notamment au sein de la population locale, ou pour accroître leurs ressources financières extérieures. Le rapport souligne également que l’impact du COVID-19 sur l’économie mondiale se répercutera sans doute indirectement sur les sources de financement dont disposent les organisations terroristes.

« Les terroristes – comme tous les malfaiteurs – cherchent à profiter du COVID-19 pour gagner de l’argent, renforcer leur assise et attiser les divisions ». Jürgen Stock, Secrétaire général d'INTERPOL

« Notre rapport d’évaluation du terrorisme constitue un outil de plus pour aider les services chargés de l’application de la loi à mettre au jour ces menaces en constante évolution et y faire face, dans ce qui demeure des circonstances difficiles », a ajouté le Secrétaire Général Stock.

Le recours à la désinformation et aux théories complotistes semble être un élément commun à tous les courants idéologiques concernés, et un indicateur des menaces qui pèsent sur des cibles prioritaires.

Exploitater les divisions

Dans un nombre croissant de pays occidentaux, la présence de partisans de l’extrême droite dans les activités d’opposition aux mesures de lutte contre le COVID-19 illustre les tentatives d’utilisation de la pandémie pour exploiter les divisions. Les services chargés de l’application de la loi resteront confrontés, de la part des partisans violents de l’extrême droite, à des tentatives de radicalisation des mouvements sociaux visant à provoquer une confrontation avec les groupes d’extrême gauche et/ou l’usage de la force.

Les pays membres sont encouragés à échanger et à recouper les informations concernant les individus et les groupes qui exploitent les théories complotistes relatives au COVID-19 afin d’appeler à des actes violents et de les planifier. L’utilisation coordonnée et systématique des notices INTERPOL demeure indispensable pour anticiper les menaces résultant des effets directs et indirects de la pandémie.

Le rapport d’INTERPOL souligne également que la réactivation récurrente des mesures de restriction est susceptible d’alimenter une part de troubles civils et d’avoir une incidence sur le moment choisi pour les actes terroristes et sur leurs cibles.

Il contient des recommandations et des signes avant-coureurs à surveiller à l’intention de la communauté des services chargés de l’application de la loi pour faire face à ces menaces.

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