Un partage d’informations essentiel dans la lutte contre les menaces chimiques

19 octobre 2023
Des experts internationaux se réunissent pour parler de la menace de terrorisme chimique

Bangkok (Thaïlande) – En six heures seulement, un système d’intelligence artificielle (IA) a été capable de créer des dizaines de milliers de substances chimiques pouvant être utilisées comme armes chimiques, ce qui démontre que des malfaiteurs peuvent exploiter les nouvelles technologies à des fins létales.

Début 2023, des clés USB contenant des engins explosifs improvisés ont été envoyées à plusieurs médias en Équateur, menant à la publication d’une notice mauve par INTERPOL pour partager des informations essentielles sur ce nouveau mode opératoire criminel.

De tels incidents montrent à quel point les menaces chimiques sont complexes et variées. Pour les combattre et renforcer la sûreté chimique à l’échelle mondiale, une série de stratégies doit être mise en place tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

Cette semaine, plus de 300 experts des services chargés de l’application de la loi, de l’industrie, des organisations internationales, des gouvernements et du monde universitaire se sont réunis à Bangkok pour partager des informations, des études de cas et des bonnes pratiques sur des sujets comme la gestion de risques, les partenariats public-privé et les enjeux d’une sûreté chimique efficace.

Le Congrès mondial sur la sûreté et les nouvelles menaces chimiques est un réseau de 1 500 experts des services chargés de l’application de la loi, des gouvernements, des organisations internationales et de l’industrie.
Le Congrès mondial a été établi en 2018 dans le but d’établir une communauté de pratique en sûreté chimique qui transcende les frontières, les secteurs et les institutions.
Pour le Général Torsak Sukwimol, Directeur général de la Police royale thaïlandaise, il est crucial d’avoir une longueur d’avance sur les criminels en quête de substances chimiques dangereuses pour s’en prendre à des innocents.
Lors de son discours d’ouverture, Greg Hinds, Directeur par intérim de la Criminalité organisée et Nouvelles formes de criminalité à INTERPOL, a déclaré que les futures réussites dépendraient de la coopération via les plateformes de partage d’informations et les réseaux tels que le Congrès mondial.
Catherine Colthart, Directrice par intérim de l’Antiterrorisme à INTERPOL, a quant à elle souligné dans ses propos liminaires que la sûreté chimique relevait de la responsabilité internationale.
Plus d’un quart des participants à la rencontre de 2023 étaient des femmes.
Alan Grimmer, Coordinateur de l’Unité de prévention du terrorisme chimique et des attentats à l’explosif à INTERPOL, s’est exprimé sur l’évolution des menaces liées aux explosifs et armes chimiques.
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Le Lieutenant général et Directeur général de la Police royale thaïlandaise a déclaré : « Nous devons avoir une longueur d’avance sur les criminels et terroristes en quête d’armes chimiques dangereuses pour s’en prendre à des innocents. Le rôle d’INTERPOL de faciliter les partenariats entre les services chargés de l’application de la loi et les gouvernements, mais aussi le secteur privé, est clé pour s’assurer que les informations essentielles sont partagées avec les bonnes personnes au bon moment. » 

Placée sous le thème de « La sûreté chimique en action », la séance plénière du Congrès mondial de 2023 a également porté sur les nouvelles menaces chimiques, y compris l’utilisation d’imprimantes 3D, d’agents pharmaceutiques ou de l’intelligence artificielle à des fins malveillantes. 

Depuis sa création en 2018, le réseau du Congrès mondial sur la sûreté et les nouvelles menaces chimiques a permis de combler les lacunes en matière de sécurité en utilisant une approche multisectorielle et en fournissant des informations exploitables aux participants.

Le thème de la séance plénière de cette année était « La sûreté chimique en action.
Les partenariats intersectoriels établis au sein du réseau ont joué un rôle primordial dans l’échange d’informations importantes, ce qui a débouché sur des résultats opérationnels concrets.
Plus de 300 délégués de 84 pays ont assisté à la 4ème réunion annuelle.
Les intervenants et tables rondes ont permis d’examiner les risques et les menaces, notamment la gestion de risques, les partenariats public-privé, les difficultés de mise en œuvre et les nouvelles menaces.
Le réseau du Congrès mondial s’est considérablement étendu ces cinq dernières années, avec une représentation de toutes les régions du monde et la participation de secteurs clés.
Le réseau du Congrès mondial a célébré cette année son 5ème anniversaire et renouvelé son objectif d’une meilleure coopération pour renforcer la sûreté chimique.
Les nouvelles menaces liées à l’intelligence artificielle, aux toxines biologiques, aux agents pharmaceutiques et aux impressions 3D étaient également à l’ordre du jour.
Le réseau du Congrès mondial sur la sûreté et les nouvelles menaces chimiques a permis de combler les lacunes en matière de sécurité en utilisant une approche multisectorielle.
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Une entreprise privée de produits chimiques aux États-Unis a amélioré ses politiques et procédures de transport de produits à la suite du Congrès de l’an dernier, lors duquel des bonnes pratiques avaient été partagées et la vidéo de sensibilisation d’INTERPOL « The Watchmaker » avait été visionnée. Cette vidéo mettait en lumière les failles potentielles dans la chaîne d’approvisionnement.

La Directrice par intérim de l’Antiterrorisme à INTERPOL, Catherine Colthart, a déclaré : « C’est uniquement en décloisonnant et en renforçant nos relations dans tous les domaines de la chaîne d’approvisionnement chimique que nous nous assurerons que les produits chimiques dangereux ne tombent pas entre de mauvaises mains. La sûreté chimique est une responsabilité internationale et la priorité de ce réseau est de soutenir les partenariats qui permettent aux services chargés de l’application de la loi et à la communauté internationale de s’attaquer à cette menace avec efficacité. »

Le Congrès mondial est un réseau international de plus de 1 500 experts. Il est collectivement porté par INTERPOL, l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures des États-Unis (CISA), l’Agence de réduction des menaces du ministère de la Défense des États-Unis (DTRA) et le Bureau d’enquête fédéral des États-Unis (FBI). Il est organisé en coopération avec le Partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes du G7. Le Congrès mondial bénéficie en outre du soutien d’Affaires mondiales Canada et du Département d’État des États-Unis.