Des centaines d’armes à feu et 12,6 tonnes de stupéfiants saisies dans une opération aux Caraïbes

13 octobre 2022
L’opération Trigger VII a conduit à l’arrestation de plus de 500 personnes dans 19 pays.

LYON (France) – Une opération conjointe contre le trafic d’armes à feu menée par INTERPOL et l’Organisme d’exécution des mesures de sécurité et de lutte contre la criminalité de la Communauté des Caraïbes (CARICOM IMPACS) a permis la saisie d’environ 350 armes et 3 300 munitions, et d’une quantité record de stupéfiants dans les Caraïbes.

Dans le cadre de l’opération Trigger VII (du 24 au 30 septembre), des fonctionnaires chargés de l’application de la loi de 19 pays ont effectué des contrôles coordonnés aux aéroports, ports maritimes, postes-frontières terrestres et points de contrôle à l’intérieur des terres, sur la base de renseignements concernant des groupes criminels organisés et des individus impliqués dans le trafic d’armes à feu. Ils ont également fouillé des entrepôts, inspecté des colis et procédé à des contrôles ciblés chez des revendeurs d’armes à feu, sur des stands de tir et dans des sociétés de sécurité privées.

Au total, au cours de cette opération d’une semaine, la police a procédé à 510 arrestations, dont celle d’une personne recherchée pour meurtre visée par une notice rouge INTERPOL.

Les interventions menées dans le cadre de l’opération Trigger VII ont également permis la saisie impressionnante de 10,1 tonnes de cocaïne et de 2,5 tonnes de cannabis, mettant en évidence des itinéraires de trafic convergents et l’utilisation d’armes à feu pour contrôler le trafic de stupéfiants.

Un centre opérationnel a été mis en place au sein de CARICOM IMPACS à la Barbade. Des représentants d’INTERPOL, du Centre commun régional de communication (Joint Regional Communications Centre – JRCC), du Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF) des États-Unis, et du Service d’enquête pour la sécurité intérieure des États-Unis, ont collaboré pour apporter une aide en temps réel aux fonctionnaires sur le terrain.

Pistolets et balles dissimulés dans des boîtes de céréales

Après avoir passé un colis suspect au rayon X, le service des douanes de la Dominique a transmis des informations au centre opérationnel pour qu’un contrôle soit effectué concernant l’expéditeur et le destinataire prévu. L’ATF et le Service d’enquête pour la sécurité intérieure ont interrogé leurs bases de données respectives, qui ont fait ressortir plusieurs achats d’armes à feu, et le colis a été placé sous surveillance. Lorsque le destinataire est venu récupérer le colis, la police a découvert 20 pistolets et de nombreuses cartouches dissimulés dans des paquets de céréales. Les enquêtes se poursuivent aux États-Unis et à la Dominique.

Le Service d’enquête pour la sécurité intérieure et la Police royale des Bahamas ont collaboré étroitement dans le cadre d’une livraison surveillée internationale de Fort Lauderdale à Nassau. Le colis, qui avait été signalé aux États-Unis, a été surveillé tout au long de son acheminement et jusqu’à la saisie de deux armes à feu et l’arrestation du destinataire.

Contrôles réalisés en Guadeloupe.
Plus de 8 000 faux dollars américains ont été saisis à Saint-Vincent-et-les Grenadines.
À la Dominique, la police a découvert 20 pistolets et de nombreuses cartouches dissimulés dans des paquets de céréales.
Des fonctionnaires chargés de l’application de la loi en Haïti effectuent des contrôles de véhicules pendant l’opération Trigger VII.
Pour la première fois, des fonctionnaires chargés de l’application de la loi à Saint-Kitts-et-Nevis ont effectué une saisie d’armes à feu « manufacturées à 80 % ».
Au Belize, les fonctionnaires chargés de l’application de la loi ont découvert une copie entièrement opérationnelle d’un fusil d’assaut M4 fabriqué illégalement.
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Plusieurs tendances nouvelles ont été relevées tout au long de l’opération. À Saint-Kitts-et-Nevis, par exemple, les fonctionnaires chargés de l’application de la loi ont, pour la première fois, effectué une saisie d’armes à feu « manufacturées à 80 % ». Également appelées « armes fantômes », ces armes ne portent aucun numéro de série et ne sont pas traçables, car elles sont souvent assemblées à domicile à l’aide de kits spécialisés, ce qui permet de contourner la législation sur les armes et les contrôles.

Saisie record de stupéfiants

Les autorités jamaïcaines, avec l’aide des services chargés de l’application de la loi américains, ont réalisé une saisie record, interceptant 500,2 kg de cocaïne – pour une valeur estimée à 25 millions de dollars – qui étaient sur le point d’être chargés à bord d’un jet privé à destination du Canada. Dans une autre affaire, elles ont également saisi 500 kg de cannabis.

À Curaçao, les gardes-côtes ont arrêté des navires transportant au total 3 tonnes de cocaïne et 1,8 tonne de cannabis. Les autorités ont arrêté 17 personnes en rapport avec ces cargaisons qui provenaient vraisemblablement du Venezuela. Les autorités de Bonaire ont procédé à des interceptions analogues de cocaïne en provenance du Venezuela, saisissant près de 4 tonnes.

Plusieurs pays ont signalé des itinéraires de trafic inversés, une tendance croissante, avec des saisies de cannabis en provenance du Canada et des États-Unis et à destination de la région des Caraïbes.

Des fonctionnaires chargés de l’application de la loi en République dominicaine arrêtent des suspects pendant l’opération Trigger VII.
Les autorités jamaïcaines, avec l’aide des services chargés de l’application de la loi américains, ont réalisé une saisie record, interceptant 500,2 kg de cocaïne.
Les autorités de Bonaire ont saisi 4 tonnes de cocaïne en provenance du Venezuela.
Des fonctionnaires chargés de l’application de la loi contrôlent des conteneurs aux Bahamas.
À Curaçao, les gardes-côtes ont intercepté 3 tonnes de cocaïne et 1,8 tonne de cannabis.
À la Barbade, les autorités ont détruit 3 664 plants de cannabis.
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Des plants de cannabis, de la fausse monnaie américaine, des véhicules et des bateaux volés, des cigarettes et de l’alcool de contrebande ont également été saisis au cours de l’opération.

« Les résultats de l’opération Trigger VII montrent à quel point les armes à feu contribuent manifestement à la plupart des formes de criminalité. Lorsque nous ciblons leurs armes, nous ciblons également l’ensemble des activités menées par les groupes criminels organisés », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock.

« Les résultats soulignent aussi la puissance que peuvent avoir les services chargés de l’application de la loi lorsqu’ils œuvrent de manière concertée et coordonnée, en partageant des informations en temps réel sur les enquêtes transfrontalières », a ajouté le Secrétaire Général.

M. Michael Jones, le Directeur exécutif de CARICOM IMPACS, a déclaré : « Sans cette cohésion entre les services, notre région ne pourra pas lutter efficacement contre le trafic et, par conséquent, contre la criminalité transnationale organisée ».

Grâce à l’opération Trigger VII, les autorités sont parvenues à mieux cerner les menaces, les modes opératoires, les tendances et les filières de trafic existant dans la région, ce qui a permis de sauver des vies. Je suis fier du rôle que CARICOM IMPACS a joué dans cet exercice, et plus encore de son rôle de centre de coordination », a conclu M. Jones.

M. Stephen Kavanagh, le Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL, a souligné que cette opération constituait la première initiative conjointe d’INTERPOL et de CARICOM IMPACS contre les armes à feu et qu’elle donnerait probablement encore des résultats dans les mois à venir, à mesure que les enquêtes se poursuivent.

L’opération a été menée dans le cadre du projet Target d’INTERPOL, qui est financé par le ministère allemand des Affaires étrangères.

Pays participants :
Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Belize, Bonaire, Curaçao, Dominique, France (Guadeloupe et Martinique), Grenade, Guyana, Haïti, Îles Turques et Caïques, Jamaïque, République dominicaine, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Suriname et Trinité-et-Tobago.