LYON (France) – Consécutivement à une augmentation de plus de 60 % des signalements de piratage numérique au cours des 12 derniers mois dans certains pays, INTERPOL lance un nouveau projet visant à s’attaquer à ce domaine de criminalité en pleine expansion.
Financée à hauteur de 2,7 millions EUR par le ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme coréen, l’initiative INTERPOL Stop au piratage en ligne (I-SOP, pour INTERPOL Stop Online Piracy), qui se déroulera sur cinq ans, visera à lutter contre le piratage en ligne et les atteintes aux droits de propriété intellectuelle. Pour ce faire, elle identifiera et démantèlera les sites de vente en ligne illicites associés, s’attaquera aux réseaux criminels et confisquera leurs actifs.
La police nationale coréenne jouera un rôle important en collaborant avec INTERPOL en vue d'établir un partenariat avec l’industrie, les organisations internationales et les universités.
L’initiative assurera la coordination, à l'échelle mondiale, de la réponse des services chargés de l’application de la loi au piratage numérique, qui peut s’avérer extrêmement lucratif pour les criminels à moindres risques. Le piratage numérique a également des effets néfastes sur le secteur et l'économie de la création, ce qui, en fin de compte, impacte les consommateurs.
Au cours d’une cérémonie virtuelle, le Secrétaire général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock, le Ministre de la Culture, du Sport et du Tourisme coréen, M. Hwang Hee et le Directeur général de la Police nationale coréenne, M. Kim Chang-Yong, ont signé un accord en soutien à l’initiative I-SOP.
M. Hwang Hee, Ministre de la Culture, du Sport et du Tourisme, a déclaré : « Le piratage de droits d’auteur en ligne représente une menace croissante pour la Corée, comme pour d’autres pays du monde. Les économies de nos nations et les moyens de subsistance de nos peuples sont tributaires d’une action robuste menée par de nombreux services travaillant main dans la main pour venir à bout de ce problème. Dès lors, je me réjouis de cette occasion pour la Corée et INTERPOL de travailler en partenariat, de donner une impulsion et de montrer l’exemple pour ce qui est de cette initiative ».
Le Secrétaire général, M. Jürgen Stock, a indiqué : « Le piratage numérique est un nouvel exemple de domaine de criminalité impacté par le COVID-19. Le confinement associé à une perte de revenus a suscité une forte augmentation à l'échelle mondiale au cours des 12 derniers mois ».
Il a ajouté : « Le soutien coréen en faveur de ce projet permettra à INTERPOL d’aider les pays à mettre au point une réponse plus ciblée en identifiant les réseaux criminels, qui sont susceptibles d’utiliser leurs profits illicites pour financer d’autres infractions ».
M. Kim Chang-Yong, Directeur général de la Police nationale coréenne, a insisté sur le fait que « L’Agence de police nationale coréenne collabore depuis longtemps avec INTERPOL pour lutter contre la criminalité transnationale. Nous sommes fiers de poursuivre ce partenariat en matière de piratage en ligne, qui permettra de garantir que les services chargés de l’application de la loi et les partenaires du secteur privé dans toute l’Asie et dans le monde entier s’unissent pour réduire la criminalité, saisir des actifs illégaux et traduire les auteurs d’infractions en justice ».
Sensibiliser le public
Le projet vise également à sensibiliser le public quant aux risques liés au piratage numérique. Tout contenu piraté peut être utilisé pour diffuser des logiciels malveillants, des chevaux de Troie et des virus qui peuvent désactiver les pare-feu et les mises à jour, générant des risques accrus en matière de sécurité.
Si INTERPOL dispose d’une longue tradition en matière de lutte contre les atteintes à la propriété intellectuelle, il s’agit du premier projet dédié à la lutte contre le piratage numérique.
Sous l'égide de l’équipe Marchés illicites, l’initiative I-SOP tirera également parti de l’expertise et du soutien d'agents des unités spécialisées d’INTERPOL en matière de cybercriminalité, de criminalité organisée, de blanchiment d'argent et de fraude afin de mener diverses activités, notamment :
- Démanteler des réseaux criminels impliqués dans le piratage numérique et s’attaquer à leurs actifs ;
- Recenser et fermer des sites web et des serveurs qui contribuent au piratage numérique ;
- Améliorer l’échange d’informations entre secteurs public et privé ;
- Renforcer la capacité des services chargés de l’application de la loi à lutter contre le piratage numérique ;
- Recueillir et analyser des renseignements.
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