LYON (France) – Une opération « EL PAcCTO » coordonnée par INTERPOL (20 novembre 2020 – 5 mars 2021 ) a permis à une équipe d’enquêteurs d’Amérique latine de localiser et d’arrêter 13 des fugitifs les plus recherchés par leurs pays.
Recherchés pour des crimes graves, et souvent atroces, parmi lesquels le meurtre, l’enlèvement et les violences sexuelles contre les femmes, les malfaiteurs faisaient tous l’objet de notices rouges INTERPOL, qui sont des demandes adressées aux services chargés de l’application de la loi du monde entier à l’effet de localiser des personnes en fuite et de procéder à leur arrestation provisoire.
Leurs noms figuraient également sur une liste de cibles prioritaires établie par l’unité de Soutien à la recherche des fugitifs (FIS) d’INTERPOL et les services chargés de l’application de la loi de huit pays latino-américains à la fin de 2020.
Ensuite, lors d’une « phase opérationnelle » de deux semaines (22 février - 5 mars), INTERPOL a coordonné des réunions de travail intensives entre les services nationaux chargés de l’application de la loi afin de localiser et d’arrêter le plus grand nombre possible de ces fugitifs.
Ce modèle opérationnel crée effectivement une sorte d’« emballement » de la coopération policière internationale, permettant aux enquêteurs d’échanger en temps réel des informations exploitables.
De nombreuses arrestations en une seule journée
Cette année, davantage de malfaiteurs recherchés ont été arrêtés durant la phase opérationnelle qu’au cours de n’importe quel autre projet EL PAcCTO d’INTERPOL à ce jour. Dans un cas, plusieurs fugitifs ont été appréhendés le même jour. Deux autres individus en fuite ont par ailleurs été formellement localisés.
Un fugitif recherché par le Pérou pour exploitation pédosexuelle et traite d’êtres humains a été arrêté par la Police fédérale argentine à l’issue de la traque, plusieurs jours durant, de membres de sa famille ayant fourni des adresses erronées.
Inga Molina figurait depuis 2018 sur la liste des personnes les plus recherchées d’Équateur, pour viol. Dans un premier temps, on a pensé qu’il s’était réfugié à l’étranger, mais les enquêteurs qui échangeaient des informations dans le cadre de la Cellule spéciale EL PAcCTO ont réussi à le localiser et à l’arrêter à Quito grâce à l’analyse d’informations en libre accès et à des écoutes téléphoniques.
Le chef d’un réseau international de trafiquants de drogue, recherché par le Brésil à la suite d’une série de saisies, et qui avait importé plus de deux tonnes de cocaïne, a été arrêté par la police bolivienne à Santa Cruz de la Sierra.
Un réseau permanent EL PAcCTO
« Ces résultats ne sont possibles que grâce au réseau permanent EL PAcCTO qui s’est constitué au fil du temps entre les enquêteurs nationaux chargés de la recherche des fugitifs », a déclaré Stephen Kavanagh, le Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL.
« Chaque année, ce réseau gagne en solidité, et il devient encore plus difficile pour les criminels de se soustraire à la justice en fuyant un pays latino-américain pour se réfugier dans un autre », a ajouté M. Kavanagh.
Des services chargés de l’application de la loi d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, de Colombie, du Costa Rica, de l’Équateur, du Panama et du Pérou ont participé à l’opération EL PAcCTO.
EL PAcCTO est un programme de coopération financé par l’Union européenne qui vise à renforcer les capacités et à faciliter la coopération internationale. Son partenariat avec INTERPOL a pour but de créer un mécanisme permanent de recherche des fugitifs en Amérique latine et de le développer.
Mises en place en 2018, les opérations EL PAcCTO coordonnées par INTERPOL ont à ce jour permis de retrouver et d’arrêter 79 malfaiteurs recherchés ainsi que d’en localiser formellement 28 autres.
