L’Organisation mondiale des douanes obtient l’accès à la base de données iARMS d’INTERPOL

4 mai 2020
Un accord permettra à l’organisme douanier d’effectuer des recherches sur des armes à feu saisies et de reconstituer leur parcours

LYON (France) – INTERPOL a signé un accord avec l’Organisation mondiale des douanes (OMD) octroyant à cet organisme international l’accès à sa base de données sur les armes à feu illicites.

Cet accord vient encore renforcer la coopération de longue date entre les deux organisations en matière de lutte contre les trafics, la criminalité organisée et le terrorisme, en tirant parti du mandat douanier mondial de l’OMD pour faciliter l’identification des armes illicites et contribuer à faire cesser leur circulation.

En vertu de cet accord, l’OMD pourra effectuer des recherches en temps réel dans les enregistrements sur des armes à feu illicites – dont le nombre dépasse 1,4 million – contenus dans le Système de gestion des données sur les armes illicites et du traçage des armes d’INTERPOL (iARMS), et aura accès aux données de référence permettant l’identification de ces armes, via le Tableau de référence INTERPOL des armes à feu (IFRT).

L’OMD pourra également transmettre des demandes internationales de traçage concernant des armes à feu suspectes retrouvées lors de ses activités et opérations douanières, en vue de déterminer le moment et le lieu où ces armes ont été détournées de leur usage licite.

Si l’OMD lance une recherche et que celle-ci déclenche un signalement positif dans la base de données, une notification lui sera envoyée, ainsi qu’au Secrétariat général d’INTERPOL et au Bureau central national INTERPOL (B.C.N.) du pays qui a enregistré l’arme à feu dans la base de données.

« La prolifération d’armes à feu illicites représente une menace pour la sécurité mondiale que la police à elle seule ne peut pas contrer. Étant donné que les armes font l’objet de trafics internationaux, les partenaires tels que l’OMD apportent un soutien inestimable sur le terrain, en les interceptant et faisant en sorte qu’elles ne tombent pas aux mains de dangereux réseaux criminels », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock.

Une collaboration de longue date

INTERPOL et l’OMD collaborent étroitement aux fins de la lutte contre toutes les formes de trafic illicite dans le monde depuis plus de 20 ans, en l’occurrence depuis 1998, date de la première signature d’un accord de coopération.

« L’accès à la base de données iARMS d’INTERPOL permettra à l’OMD d’apporter un soutien opérationnel à tous ses membres, puisque le Centre d’information et de renseignement de l’OMD (I2C) va désormais pouvoir lancer des recherches dans la base de données iARMS à la demande d’administrations douanières membres qui n’y ont pas encore accès. Cette collaboration est le fondement du solide partenariat conclu entre l’OMD et INTERPOL aux fins de la lutte mondiale contre le terrorisme et les autres formes de criminalité organisée, pour laquelle une étroite coopération entre la douane et la police aux niveaux national, régional et international est essentielle », a déclaré M. Kunio Mikuriya, Secrétaire Général de l’OMD.

Au cours des dernières années, les deux organisations ont collaboré dans le cadre de plusieurs opérations mondiales et régionales :

  • Les éditions III (2017) et IV (2018) de l’opération Trigger, qui ciblaient respectivement le trafic d’armes à feu en Afrique de l’Ouest et dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ;
  • L’opération Neptune II (2019), consacrée à la sécurité des frontières maritimes en Europe et en Afrique du Nord ;
  • L’opération Pangea XIII (2020), opération mondiale contre la criminalité pharmaceutique ;
  • L’opération Adwenpa (2016 - 2019), sur la gestion des frontières en Afrique de l’Ouest.

Outre leur collaboration dans le cadre du projet de l’Union européenne consacré à la lutte contre le commerce illicite et la prolifération des armes légères et de petit calibre dans les États membres de la Ligue des États arabes, INTERPOL et l’OMD sont partenaires au sein du projet AIRCOP (Airport Communication Project), avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Ce projet vise à renforcer les capacités des services chargés de l’application de la loi aux aéroports internationaux partout dans le monde, et à appliquer les techniques de profilage pour détecter et intercepter des stupéfiants et d’autres produits illicites, mais aussi pour repérer les voyageurs à haut risque dans les pays d’origine, de transit et de destination.

Les deux organisations collaborent également au Programme « Global Shield », une initiative internationale qui vise à suivre les flux licites et le trafic illicite de produits chimiques précurseurs et de toute autre matière susceptible d’être utilisée par des terroristes et d’autres malfaiteurs pour fabriquer des engins explosifs improvisés (EEI).

Le projet iARMS a été financé par l’Union européenne.