Pollution marine : des milliers d’infractions graves mises au jour lors d’une opération mondiale

16 décembre 2019
Une approche transcontinentale et interservices pour lutter contre la criminalité liée à la pollution

LYON (France) – Une opération mondiale conduite par INTERPOL, à laquelle ont pris part 61 pays et partenaires régionaux chargés de l’application de la loi, a mis en évidence des milliers d’activités illicites à l’origine de graves pollutions marines.

Baptisée « 30 Days at Sea 2.0 » (« 30 jours en mer 2.0 »), cette opération s’est déroulée du 1er au 31 octobre et a réuni plus de 200 services chargés de l’application de la loi du monde entier dans le cadre d’une action concertée et menée sur tous les continents.

Illustrant l’ampleur de la criminalité liée à la pollution marine dans le monde, les premiers résultats opérationnels ont déjà mis en évidence plus de 3 000 infractions détectées lors de 17 000 contrôles.

Il a été établi que les infractions, telles que des rejets illégaux en mer, dans les cours d’eau ou près des côtes, avaient avant tout été commises afin d’éviter les coûts liés au respect de la législation sur l’environnement.

Des patrouilles en bateau et une surveillance par hélicoptère ont permis aux autorités nigérianes de repérer plusieurs fuites de pétrole à l’origine d’une pollution des cours d’eau du pays.
Des patrouilles en bateau et une surveillance par hélicoptère ont permis aux autorités nigérianes de repérer plusieurs fuites de pétrole à l’origine d’une pollution des cours d’eau du pays.

Préserver le développement durable et la santé publique

Dans le cadre de l’opération 30 Days at Sea 2.0, INTERPOL a accueilli à Singapour un centre de commandement opérationnel ciblant le commerce illicite des déchets plastiques, qui constitue une menace majeure pour la sécurité de l’environnement marin.

Ce centre de commandement opérationnel a réuni des pays stratégiques en vue de mener des enquêtes sur des affaires d’exportation ou d’importation illégale de déchets plastiques.

L’opération a mis au jour de très nombreuses activités illicites liées à la pollution marine, notamment ici, en Bosnie-Herzégovine, où des policiers sortent un filet de pêche illégal des eaux locales.
L’opération a mis au jour de très nombreuses activités illicites liées à la pollution marine, notamment ici, en Bosnie-Herzégovine, où des policiers sortent un filet de pêche illégal des eaux locales.

« INTERPOL joue un rôle très important s’agissant de coordonner une action interservices internationale efficace afin d’aider les pays à lutter contre cette forme grave de criminalité liée à la pollution.

« Nous avons d’ores et déjà enregistré des résultats notables grâce à ces journées d’action, mais le travail va – et doit – se poursuivre afin d’identifier les responsables de ces infractions, qui s’enrichissent aux dépens de notre environnement », a déclaré le chef d’INTERPOL.

L’opération a principalement porté sur les rejets illégaux en mer, dans les rivières ou près de côtes, comme ici, en Espagne, où la Guardia Civil effectue des prélèvements dans les cours d’eau.
L’opération a principalement porté sur les rejets illégaux en mer, dans les rivières ou près de côtes, comme ici, en Espagne, où la Guardia Civil effectue des prélèvements dans les cours d’eau.

Coopération transnationale et interservices : une réponse plus efficace

La coordination du volet européen de l’opération 30 Days at Sea 2.0 a été assurée en coopération avec Europol et Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes.

« Les incidents liés à la pollution maritime ont vu leur nombre augmenter considérablement ces dix dernières années. Europol considère cette pollution comme une priorité en matière d’atteintes à l’environnement et nous sommes fiers de coordonner cette opération au sein des États membres de l’UE dans le cadre d’une coopération active avec nos collègues d’INTERPOL et de Frontex », a déclaré Mme Catherine De Bolle, Directrice exécutive d’Europol.

« Par sa nature, la pollution maritime requiert une approche coordonnée et interservices à l’échelle mondiale : les résultats impressionnants de la deuxième édition de l’opération 30 Days at Sea illustrent une fois encore ce que peuvent réaliser les services chargés de l’application de la loi lorsqu’ils unissent leurs efforts avec le soutien de l’UE et d’organisations mondiales », a ajouté la cheffe d’Europol.

Les premiers résultats opérationnels ont déjà mis en évidence plus de 3 000 infractions détectées lors de 17 000 contrôles, comme ici, en Allemagne.
Les premiers résultats opérationnels ont déjà mis en évidence plus de 3 000 infractions détectées lors de 17 000 contrôles, comme ici, en Allemagne.

« Nous sommes fiers d’avoir aidé à mettre au jour des cas graves de pollution maritime dans le cadre de l’opération 30 Days at Sea 2.0, car nous prenons très au sérieux la protection de nos mers », a déclaré le Directeur exécutif de Frontex, M. Fabrice Leggeri.

Cette opération a également donné lieu à des partenariats nouveaux et renforcés entre les services nationaux de certains pays, ce qui s’est traduit par de meilleurs résultats opérationnels et des mécanismes de coopération pérennes.

Cette opération a réuni plus de 200 services chargés de l’application de la loi du monde entier, comme ici, en Bosnie-Herzégovine, où des policiers contrôlent une entreprise soupçonnée de rejets illégaux dans les fleuves locaux.
Cette opération a réuni plus de 200 services chargés de l’application de la loi du monde entier, comme ici, en Bosnie-Herzégovine, où des policiers contrôlent une entreprise soupçonnée de rejets illégaux dans les fleuves locaux.

Au Nigéria, à Abuja, le Bureau central national INTERPOL a coordonné les activités de 18 services par l’intermédiaire d’une cellule spéciale mise en place pour mener des contrôles dans les raffineries illégales, responsables d’importantes fuites de pétrole qui polluent les cours d’eau du pays.

Les informations échangées par la Malaisie et les Pays-Bas ont permis aux autorités d’identifier le pays d’origine de sept conteneurs de déchets plastiques transportés illégalement en Malaisie depuis la Belgique via Hong Kong, et de lancer leur rapatriement.

Dans le cadre de l’opération, certains pays ont renforcé leur engagement collectif à lutter contre la criminalité liée à la pollution par le plastique en menant des campagnes de sensibilisation en complément des mesures de répression.

Sur le site des îles Galápagos, inscrites au Patrimoine mondial, l’Équateur a procédé à une campagne de collecte des déchets plastiques qui a permis d’en éliminer plus de 600 kg.
Sur le site des îles Galápagos, inscrites au Patrimoine mondial, l’Équateur a procédé à une campagne de collecte des déchets plastiques qui a permis d’en éliminer plus de 600 kg.

Sur le site des îles Galápagos, inscrites au Patrimoine mondial, l’Équateur a procédé à une campagne de collecte des déchets plastiques qui a permis d’en éliminer plus de 600 kg.

Les autorités indonésiennes ont lancé une campagne de sensibilisation afin de faire connaître la nouvelle stratégie en matière de lutte contre la pollution marine, plus sévère, que les services nationaux chargés de l’application de la loi viennent d’adopter.

INTERPOL collabore actuellement avec plus de 100 services chargés de l’application de la loi du monde entier sur les enquêtes faisant suite à l’opération 30 Days at Sea 2.0.

Pour plus d’informations sur les succès opérationnels obtenus, suivez les mots-dièse #PollutionCrime et #30DaysatSea sur Twitter.