KATOWICE (Pologne) – L’accroissement des flux de stupéfiants à destination de l’Europe et la menace que constituent les combattants terroristes étrangers (CTE) de retour dans leur pays sont deux des préoccupations en matière de sécurité abordées dans le cadre d’une conférence INTERPOL consacrée à la région.
Du fait de la libération de toutes les zones de population tenues par Daech en Syrie, les CTE risquent aujourd’hui de s’éparpiller à travers le monde, vers d’autres zones de conflit ou leur pays d’origine, et de commettre des attaques telles que les attentats à la bombe perpétrés au Sri Lanka.
Pour améliorer la sécurité au niveau national et régional, il est essentiel de faire en sorte que les agents de première ligne aient accès aux informations contenues dans les bases de données mondiales d’INTERPOL, notamment à celles concernant plus de 50 000 CTE et 86,2 millions de documents de voyage perdus et volés.
Dans son discours d’ouverture de la 47ème Conférence régionale européenne d’INTERPOL, la Sous-secrétaire d’État de la Pologne, Renata Szczęch a déclaré que « comme les réseaux criminels sont souvent parmi les premiers à adopter les solutions technologiques, nous devons tout mettre en œuvre pour garder une longueur d’avance, et INTERPOL joue un rôle essentiel à cet égard.
« Renforcer davantage notre coopération demeure nécessaire et, conscients de cette nécessité, nous prenons l’engagement de faire un nouveau pas en avant vers une Europe plus sûre », a-t-elle ajouté.
Le Président d’INTERPOL Kim Jong Yang a déclaré que la région européenne continuait d’être le fer de lance de la coopération et de l’innovation dans le domaine de la police afin de relever les défis mondiaux actuels en matière de sécurité.
« Comme dit le proverbe, « l’avenir appartient à ceux qui s’y préparent aujourd’hui ». Une fois encore, cette conférence place l’Europe à l’avant-garde de l’action menée par INTERPOL pour rendre le monde plus sûr », a déclaré le Président Kim.
Le Commandant en chef de la Police nationale polonaise, Jarosław Szymczyk, a déclaré : « Ces trois jours vont nous aider à mettre l’accent sur les questions essentielles et défis auxquels font face les services chargés de l’application de la loi dans tous les pays européens, et à renforcer nos liens dans le cadre de la lutte contre la criminalité liée aux stupéfiants, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. »
Afin d’aider les pays membres européens à lutter contre un trafic de stupéfiants qui atteint des niveaux record, INTERPOL a lancé en avril dernier sa base de données Relief, un outil développé pour l’Organisation par la République tchèque.
L’objectif de la base de données Relief est d’aider les services chargés de l’application de la loi à mieux déterminer l’origine des chargements de drogue et les itinéraires de trafic en comparant automatiquement les marques laissées par les outils, les logos et la composition chimique du contenu des paquets de drogue.
Le Secrétaire Général d’INTERPOL, Jürgen Stock, a déclaré que si la menace du terrorisme continue de faire les gros titres dans les journaux, les policiers sur le terrain ne cessent de lutter au quotidien contre des formes très diverses de criminalité.
« Aujourd’hui, il n’y a pas de menaces criminelles purement régionales. Des femmes, des enfants et des hommes sont réduits en esclavage par des réseaux de traite d’êtres humains et sont victimes de trafic international de migrants, des quantités de drogues sans précédent sont acheminées de l’Amérique latine vers l’Europe, et des cybermalfaiteurs lancent des attaques à partir de n’importe quel point du globe.
« Lorsqu’un policier ouvre une enquête, il ne sait pas où elle va le mener, mais une chose est sûre : grâce au réseau mondial d’INTERPOL, il peut recevoir de l’aide du monde entier. Et cela signifie aussi que les malfaiteurs n’ont nulle part où se cacher », a ajouté le Secrétaire Général.
Avec déjà plus de 1,2 milliard de recherches effectuées depuis le début de l’année dans les bases de données de l’Organisation (soit près de la moitié des recherches au niveau mondial), la région européenne est la plus active.
Plus de 170 hauts responsables de la police de 55 pays participent à cette conférence de trois jours (du 29 au 31 mai) qui se penchera également sur les liens entre les vols d’œuvres d’art et le blanchiment d’argent ainsi que sur l’amélioration du partage d’informations biométriques aux fins de la lutte contre le terrorisme.
