YAOUNDÉ (Cameroun) – Des douaniers, des policiers, des autorités chargées de la protection des espèces sauvages et des forêts ainsi que des procureurs et des enquêteurs spécialisés dans la criminalité financière se sont réunis du 16 au 22 septembre pour participer à une formation sur la lutte contre la criminalité organisée transnationale. Cette rencontre a non seulement permis de se former à des techniques d’enquête de pointe, mais a aussi contribué à faire en sorte que des services chargés de l’application de la loi d’Asie et d’Afrique mènent une action conjointe.
« Malgré le travail acharné mené par des gouvernements de par le monde, le trafic d’espèces sauvages demeure une forme grave de criminalité transnationale qui continue de menacer la sécurité, la prospérité économique, l’État de droit, les mesures de conservation des espèces à long terme ainsi que la santé humaine au niveau national », a souligné Vernell Fitzpatrick, Chargée d’affaires à l’ambassade des États-Unis à Yaoundé (Cameroun) lors de l’ouverture de la formation.
Le commerce international illicite d’espèces menacées fait des ravages chez les pangolins, les rhinocéros, les éléphants, les tigres et bien d’autres espèces de faune et de flore sauvages à travers le monde. Au cours du siècle dernier, près de 90 % des éléphants ont été décimés à l’échelle de la planète. Ces 10 dernières années, un million de pangolins auraient été victimes de braconnage en Afrique et en Asie, ce qui place cet animal au premier rang des trafics de mammifères au niveau international.
Michel Koua, Chef du Bureau régional d’INTERPOL pour l’Afrique centrale, a fait observer qu’« il n’existe pas de solution unique pour relever le défi consistant à mettre fin à la vente illégale de spécimens d’espèces sauvages : relever ce défi exige - et exigera encore - un engagement constant, des approches innovantes et une volonté de collaborer et de coopérer à tous les niveaux des gouvernements et de la société ».
La formation sur la lutte contre la criminalité organisée transnationale vise en particulier à donner aux membres des services chargés de l’application de la loi les moyens d’identifier et de désorganiser les réseaux criminels transnationaux se livrant au trafic d’espèces sauvages, en offrant un espace de discussion qui favorise et encourage la collaboration, la coopération, l’échange d’informations et la coordination des enquêtes dans le but de traduire en justice les trafiquants. Elle aide les participants à dépasser le stade des saisies et des arrestations de malfaiteurs de second plan pour mettre au jour, affaiblir et, au bout du compte, démanteler les chaînes illicites d’approvisionnement transfrontalier.
Les pays représentés à la formation étaient le Cambodge, le Laos, la Thaïlande et le Viet Nam pour l’Asie du Sud-Est, et le Cameroun, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Congo et la Côte d’Ivoire pour l’Afrique.
La formation sur la lutte contre la criminalité organisée transnationale dispensée au Cameroun a consisté en cinq journées d’enseignement et d’exercices pratiques interactifs et en un déplacement au sanctuaire de primates du Parc national de la Méfou, un centre géré par Ape Action Africa qui se consacre au sauvetage et à la réadaptation des primates et compte plus de 300 spécimens d’espèces rares et menacées.
Les participants ont exprimé des avis très positifs sur la formation, bon nombre d’entre eux indiquant qu’elle avait permis d’acquérir des connaissances et des compétences utiles à leur travail de membres des services chargés de l’application de la loi œuvrant au démantèlement des réseaux de criminalité organisée transnationale.