Plus de 460 millions de dollars américains en espèces et instruments négociables au porteur ainsi que quelque 300 armes ont été saisis au cours d’une opération mondiale de lutte contre la contrebande coordonnée par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et INTERPOL.
Durant cette opération menée sous le nom de code « CHIMERA » et rassemblant 70 pays durant quatre semaines (du 19 septembre au 17 octobre), un total de 229 saisies et interceptions de marchandises ont été réalisées, dont, entre autres, de l’argent en espèces destiné à des zones de conflits ou impliquant des individus en provenance de ces zones.
Plus de 349 messages d’alerte, relatifs aux mouvements d’espèces et d’instruments négociables au porteur, ont été échangés. Un certain nombre d’individus avaient déclaré les espèces qu’ils transportaient auprès des autorités du pays de départ mais n’avaient pas fait de même auprès des autorités du pays de destination, ou avaient déclaré un montant différent.
L’Opération qui ciblait principalement les colis postaux et les envois express, avait pour but de détecter des mouvements transfrontaliers illicites d’armes légères et de petit calibre ainsi que d’espèces et instruments négociables au porteur tels que des chèques, des chèques de voyage, des obligations au porteur et des mandats postaux.
Parmi les principales saisies effectuées, il y a lieu de relever l’interception record de 450 millions de dollars des États-Unis par des douaniers à Toluca, au Mexique.
« Cette opération a permis de soustraire des millions de dollars et des centaines d’armes des mains de personnes du milieu du crime organisé et peut-être même d’individus appartenant à des groupes terroristes » a déclaré le Secrétaire général d’INTERPOL, Jürgen Stock.
« Il s’agit d’une réponse coordonnée et efficace apportée par la police et la douane aux menaces posées par le crime organisé et le terrorisme, qui atteste clairement du succès qu’il est possible d’obtenir grâce à une étroite coopération entre ces deux services », a-t-il ajouté.
Le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya, a quant à lui déclaré : « établir des mécanismes de coopération entre services est essentiel en matière de lutte contre la fraude, et l’échange d’informations entre la douane et la police, dans le cadre d’une relation basée sur la confiance mutuelle, est primordial pour garantir l’efficacité des opérations menées. »
« Je suis convaincu que cette opération a permis de nouer des liens solides entre toutes les forces qui y ont participé et que les efforts tendant à partager et échanger informations et renseignements stratégiques se poursuivront », a-t-il ajouté.
Les saisies et interceptions ont été effectuées aux principaux points de passage frontaliers des pays participants, par des effectifs présents sur place qui bénéficiaient de l’appui d’unités opérationnelles basées aux sièges du Secrétariat de l’OMD à Bruxelles et du Secrétariat général d’INTERPOL à Lyon (France), unités chargées de garantir une circulation efficace des informations entre la douane et la police.
L’Opération « CHIMERA » entre à présent dans sa seconde phase, toujours dans le cadre d’une action coordonnée par l’OMD et INTERPOL, qui consiste à analyser les résultats des saisies et interceptions effectuées en vue de débusquer les acteurs derrière ces activités criminelles.
L’Opération Chimera est dans la continuité de la Résolution de l'OMD de 2015 à Punta Cana, qui a souligné la nécessité d'une coopération étroite entre les douanes et les autres autorités d'application de la loi en vue de renforcer la sécurité des frontières, d'identifier, de perturber et de démanteler les organisations et les individus criminels et déstabilisateurs.