La sécurité mondiale doit s’adapter aux menaces actuelles – a déclaré le chef d’INTERPOL lors d’un sommet sur les migrations

12 novembre 2015

LA VALETTE (Malte) – Le chef d’INTERPOL a déclaré que, pour faire face aux menaces en matière de sécurité, il convenait de recourir davantage aux structures de police existantes au niveau mondial et de mieux les appuyer.

S’exprimant à Malte à l’occasion d’un sommet UE-Afrique sur les migrations (11 et 12 novembre), le Secrétaire général, M. Jürgen Stock, a présenté dans ses grandes lignes le rôle que joue INTERPOL dans la lutte contre la criminalité organisée, par le renforcement des capacités et de l’expertise, et par le déploiement de moyens policiers destinés à combler les failles en matière de sécurité.

« Nous disposons de liens solides avec les polices européennes et africaines, que nous avons contribué à rapprocher pendant des décennies. Notre expérience de collaboration avec les polices du monde entier nous a montré que les résultats ne s’obtiennent pas en créant de nouvelles structures parallèles auxquelles la police doit s’adapter », a déclaré M. Stock.

« Au contraire, ils procèdent d’investissements dans des structures déjà reconnues, qui ont fait leurs preuves sur le terrain. Inutile de réinventer la roue. Adaptons-la plutôt au monde actuel ».

Les participants au sommet ont appris qu’INTERPOL coordonnait ses activités dans toute l’Afrique via son réseau de Bureaux centraux nationaux et ses quatre Bureaux régionaux.

L’Organisation va bientôt ouvrir un Bureau de liaison auprès de l’Union africaine et collabore déjà étroitement avec des organisations régionales, parmi lesquelles le Comité des chefs de police d’Afrique centrale (CAPCCO), l’Organisation de coopération des chefs de police d’Afrique de l’Est (OCCPAE), l’Organisation de coopération régionale des Chefs de police d’Afrique australe (SARPCCO), le Comité des Chefs de police de l’Afrique de l’Ouest (CCPAO), Europol et Frontex – et des organismes mondiaux tels que l’Organisation internationale pour les migrations.

« Notre présence constante en Afrique et nos contacts réguliers avec celle-ci nous ont permis d’acquérir une expérience et une connaissance des besoins particuliers de la police sur ce continent. Cette question est primordiale s’agissant des mesures policières à prendre d’urgence contre les organisations criminelles qui considèrent les migrants comme des marchandises », a déclaré M. Stock.

Tandis que l’ONU estime à près de 60 millions le nombre de personnes en situation de déplacement forcé, INTERPOL concentre son action sur les organisations criminelles transnationales qui profitent de la crise migratoire pour engranger d’énormes bénéfices sans se préoccuper, ou si peu, de la sécurité des migrants. Elles exploitent également les nouvelles technologies et les systèmes financiers pour réaliser des profits – qui servent ensuite à financer d’autres activités criminelles – aux dépens de personnes vulnérables.

« Nous mettons actuellement en œuvre notre stratégie pour lutter contre ces organisations, qui coïncide étroitement avec le plan d’action de La Valette ; mais pour être aussi efficace et durable que possible, cette stratégie doit recueillir davantage de soutien et de participation », a conclu le chef d’INTERPOL.

INTERPOL utilise les moyens à sa disposition pour organiser, avec les polices africaines, des opérations de recherche de malfaiteurs en fuite centrées sur des suspects et des personnes recherchées en lien avec le trafic de migrants.

L’Organisation mobilise son réseau de spécialistes en matière d’opérations et d’enquêtes, facilitant ainsi la communication et les échanges de renseignements bilatéraux. Elle s’attache également à renforcer les capacités policières dans des zones africaines clés et dans les régions frontalières où sévissent les organisations responsables du trafic de migrants.

INTERPOL et Europol ont organisé un forum opérationnel international sur les migrations illégales le mois dernier à Lyon (France). Dans le cadre de ce forum, auquel ont participé des pays d’Europe et d’Afrique, un éventail de mesures a été présenté pour lutter contre les réseaux de criminalité organisée responsables du trafic de migrants. Une réunion de suivi sera organisée à La Haye en février 2016.