KIGALI (Rwanda) – La 84ème session de l’Assemblée générale d’INTERPOL s’est achevée aujourd’hui sur l’adoption, par les délégués, d’une nouvelle feuille de route pour le développement futur de l’Organisation, afin de mieux soutenir ses 190 pays membres dans leur lutte contre la criminalité transnationale et le terrorisme.
Alors que les délégués ont apporté un soutien unanime au projet INTERPOL 2020 – un examen de l’environnement de l’Organisation, de sa stratégie, de ses priorités et de ses activités –, INTERPOL va désormais collaborer avec ses pays membres afin de définir et de détailler une série d’objectifs clairs visant à renforcer ses capacités policières, en s’appuyant sur des mécanismes de gouvernance solides.
La Présidente d’INTERPOL, Mireille Ballestrazzi, a déclaré aux délégués qu’il était essentiel qu’ils continuent d’apporter leur soutien à l’Organisation afin que les résolutions adoptées durant l’Assemblée générale soient converties en actes concrets.
« Le projet INTERPOL 2020 est le fondement de l’évolution de l’Organisation, et j’encourage tous les pays membres à contribuer à cette initiative qui aidera à bâtir l’INTERPOL du futur », a déclaré la Présidente.
Le Secrétaire Général, Jürgen Stock, a déclaré que pour continuer à répondre efficacement aux menaces actuelles et futures pour la sécurité, il était essentiel de renforcer tous les domaines d’activité de l’Organisation, en interne comme en externe.
« Pour qu’INTERPOL demeure à l’avant-garde de l’action policière mondiale, il est essentiel que nos systèmes soient solides et nous permettent de relever les défis à venir », a-t-il déclaré.
« INTERPOL 2020 nous apportera un cadre stratégique afin que l’Organisation soit toujours une voix forte et respectée dans les questions de sécurité mondiale », a ajouté M. Stock.
Alors que l’établissement de partenariats stratégiques constitue un élément essentiel de l’initiative INTERPOL 2020, l’Assemblée générale a approuvé un certain nombre de résolutions destinées à accroître la coopération avec le secteur privé, notamment au moyen de l’initiative I-Checkit, qui vise à renforcer la gestion des frontières.
Les délégués ont également approuvé la recommandation autorisant INTERPOL à associer des entités privées à son projet Baseline afin de permettre aux entreprises du secteur des technologies de l’information et aux administrateurs de réseaux de reconnaître les contenus à caractère pédosexuel, de les signaler et de les supprimer de leurs réseaux.
Ce projet, conçu dans le cadre de la base de données internationale d’INTERPOL sur l’exploitation sexuelle des enfants (ICSE), permettra au secteur privé d’effectuer des vérifications croisées entre les signatures d’images hébergées sur leur réseau et celles d’images extraites des contenus pédosexuels les plus extrêmes figurant dans la base ICSE.
Le travail effectué par INTERPOL sur le projet Baseline ainsi que les évolutions de la base de données ICSE seront présentés lors du sommet mondial We Protect Children Online, qui se tiendra à Abou Dhabi.
Réunissant des responsables politiques du monde entier ainsi que des représentants du secteur des technologies et des services chargés de l’application de la loi, ce sommet de deux jours (16 et 17 novembre) permettra d’évaluer les progrès réalisés depuis le lancement de l’initiative We Protect Children Online, à Londres, où 50 pays et organisations internationales ont signé une déclaration par laquelle ils s’engagent à mettre en œuvre diverses mesures de lutte contre les contenus à caractère pédosexuel sur Internet.
La base de données ICSE a déjà aidé des spécialistes du monde entier à identifier plus de 7 700 victimes d’abus pédosexuels et à arrêter plus de 3 800 auteurs d’infractions.
L’Assemblée générale a également été informée de l’avancée des travaux du Groupe de travail sur le traitement de l’information (GTI), qui procède à un réexamen approfondi des mécanismes de contrôle d’INTERPOL à tous les niveaux, dont les Bureaux centraux nationaux, le Secrétariat général et la Commission de contrôle des fichiers d’INTERPOL (CCF).
Dans le cadre du processus en cours, les délégués ont voté un certain nombre de mesures provisoires destinées à renforcer et à affiner les normes relatives à l’utilisation des notices et des diffusions par les pays membres.
L’Assemblée générale, à laquelle ont participé quelque 640 chefs de police et hauts responsables de services chargés de l’application de la loi de 145 pays, a également élu au Comité exécutif d’INTERPOL deux nouveaux Vice-présidents et cinq nouveaux délégués.
L’Indonésie accueillera la 85ème session de l’Assemblée générale, en 2016, et les délégués ont validé cette semaine la candidature de la Chine, qui accueillera donc la 86ème session de l’Assemblée, en 2017.