LYON (France) – Un individu soupçonné de terrorisme qui était recherché par l’Algérie et faisait l’objet d’une notice rouge INTERPOL a été retrouvé dans une prison malienne sous un faux nom, sa véritable identité ayant été révélée grâce à des vérifications effectuées dans les bases de données d’INTERPOL.
L’homme âgé de 25 ans, qui attend désormais son extradition vers l’Algérie, fait partie des 96 personnes arrêtées dans le cadre d’une opération antiterroriste au Mali. Une Cellule de crise INTERPOL a été déployée à Bamako à la demande des autorités maliennes afin d’aider à l’identification des détenus et d’effectuer des vérifications concernant 13 armes saisies ainsi que des téléphones et ordinateurs portables.
La Gendarmerie malienne, qui a suivi une formation à l’utilisation des dispositifs biométriques, a photographié les détenus, pris leurs empreintes digitales et numérisé l’image de leur iris avant d’envoyer ces éléments au Bureau central national INTERPOL (B.C.N.) du Mali situé à Bamako, aux fins de comparaison avec le contenu des bases de données mondiales de l’Organisation.
La consultation de la base de données sur les empreintes digitales d’INTERPOL a abouti à la découverte d’une empreinte concordante appartenant à un individu enregistré sous un autre nom que celui faisant l’objet de la notice rouge publiée à la demande de l’Algérie.
Par ailleurs, plus de 400 gigaoctets de données ont déjà été extraits des téléphones et ordinateurs portables, notamment les coordonnées de près de 3 000 personnes, dont quelque 900 étrangers. Ces données ont été transmises aux B.C.N. des pays concernés en vue d’un complément d’enquête.
Le déploiement de la Cellule de crise et l’aide actuellement fournie par INTERPOL ont été au centre de la réunion qui s’est tenue aujourd’hui au siège du Secrétariat général de l’Organisation entre son Secrétaire Général, M. Ronald K. Noble, et une délégation malienne conduite par M. Karim Keïta, Président de la Commission de la défense nationale, de la sécurité et de la protection civile du Mali.
« Le soutien apporté par l’équipe d’INTERPOL a été essentiel aux fins de l’identification des détenus, et, grâce à la formation qu’ils ont suivie, nos services chargés de l’application de la loi disposent désormais des compétences pour poursuivre ce travail », a déclaré M. Keïta.
« Le Mali continue de lutter vigoureusement contre le terrorisme et les autres formes de criminalité, mais c’est là un combat que nous ne pouvons pas gagner à nous seuls, et nous aurons à cœur de poursuivre notre coopération avec la communauté mondiale des services chargés de l’application de la loi par l’intermédiaire d’INTERPOL », a-t-il ajouté.
Comme l’a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Noble, les résultats obtenus suite au déploiement de la Cellule de crise au Mali montrent combien il est important d’identifier correctement les détenus pour pouvoir effectuer des vérifications dans les bases de données d’INTERPOL.
« Cette affaire met une fois de plus en évidence l’existence d’une sérieuse faille de sécurité dans la lutte actuellement menée contre le terrorisme à l’échelle mondiale.
Si le Mali n’avait pas demandé l’aide d’INTERPOL, ce terroriste présumé n’aurait jamais été identifié et aurait peut-être pu continuer à préparer et à commettre des actes terroristes », a déclaré M. Noble.
« Il reste encore des centaines, voire des milliers d’individus détenus dans les prisons du monde entier qui n’ont pas été correctement identifiés du fait d’un manque de formation et de matériel pour accomplir ce travail élémentaire.
« INTERPOL est déterminé à soutenir le Mali et tout autre pays membre qui sollicite l’aide de l’Organisation pour mieux défendre sa sécurité nationale », a conclu le chef d’INTERPOL.
À ce jour, 25 notices bleues INTERPOL ont été publiées à la demande du B.C.N. du Mali dans le but d’aider à identifier d’autres détenus, et les informations relatives aux armes à feu saisies ont été enregistrées dans le Système INTERPOL de gestion des données sur les armes illicites et du traçage des armes (base de données iARMS).
La délégation malienne comptait parmi ses membres le Contrôleur général Hamidou Gogouna Kansaye, Directeur de la Police nationale, le Colonel major Mody Béréthé, Directeur général de la Gendarmerie, M. Mahamadou Zoumana Sidibé, Chef du B.C.N. INTERPOL du Mali, et le Commandant Ibrahima Sanogo, Chef de la Cellule antiterroriste.